Dissertations historiques, artistiques et scientifiques sur la photographie
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Alexandre Ken. Dissertations historiques, artistiques et scientifiques sur la photographie
Dissertations historiques, artistiques et scientifiques sur la photographie
Table des matières
AVANT-PROPOS
CHAPITRE PREMIER. La lumière astrale et les cabalistes.Le miroir magique.L’argent corné des alchimistes.Les silhouettes de Charles.–Niepce et Daguerre
CHAPITRE II. Le daguerréotype.–La séance de l’Institut.Les moutons de Panurge.–Un nouveau supplice.On peut enfin faire un portrait.Esquisse biographique sur Daguerre
CHAPITRE III. Aquatintistes et Héliographes.L’électricité supprimant le burin.–La sciencedans l’art et dans l’industrie
CHAPITRE IV. Photographie sur papier.–M. Talbot.Une spéculation.–M. Blanquart-Evrard.M. Niepce de Saint-Victor.Les inventeurs et les adorateurs du soleil
CHAPITRE V. Le Coton-Poudre et le Collodion.voie humide et voie sèche.–Papiers cirés.Albumine et Gélatine.Photographie au Charbon
CHAPITRE VI. Héliochromie.–L’attrape-penny de M. Hill.Spectre solaire de M. Becquerel.Mémoires de M. Niepce de Saint-Victor
CHAPITRE VII. Le rêve et la réalité.Le carmin des plaques.–Coloration des épreuvesphotographiques.Émaux et Porcelaines
CHAPITRE VIII. Optique photographique
CHAPITRE IX. Les ateliers de photographie.Les salons d’attente.–Le salon de pose.Laboratoire.La Chimie photographique
CHAPITRE X. État actuel de la Photographie.La Photographie est-elle un art?
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Alexandre Ken
Publié par Good Press, 2021
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Le premier, esprit investigateur, avait remarqué qu’un petit trou percé dans une chambre bien close amène sur le mur qui lui fait face la reproduction de tous les objets extérieurs dans des proportions de grandeur, graduées sur leurs distances relatives. J.B. Porta, physicien napolitain, développant le principe de cette observation, plaça une lentille d’une dimension plus forte au milieu du trou. Les mêmes effets s’étant produits, il en conclut que la grandeur de l’ouverture ne pouvait modifier les résultats. C’était créer la chambre noire à l’aide d’une conclusion scientifique, mais ce n’était pas encore fixer le rayon lumineux et garder l’image des objets extérieurs. Les temps n’étaient pas venus où ce résultat deviendrait une chose vulgaire. Avant qu’il en fût ainsi, des existences d’ hommes devaient s’user à la poursuite du fantôme. Plus d’un homme de génie devait mourir à la peine avant que Papin, Watt, le marquis de Jouffroy et Fulton appliquassent la découverte du principe de la vapeur employée comme force motrice. Cyrano de Bergerac devait deviner les ballons avant que Montgolfier enfermât le gaz dans sa montgolfière. Tiphaigne de la Roche devait prophétiser, dans un cours philosophique imprimé et publié au fond d’une province, la découverte de la photographie; il en devait décrire tous les procédés chimiques avant que l’art et la chimie modernes inspirassent à Daguerre et à Niepce les recherches d’où est sortie la photographie de nos jours.
Qui inspirait successivement tous ces hommes, tous ces chercheurs? La nature, qui ne veut pas garder éternellement ses secrets, mais qui ne les abandonne que petit à petit, et comme soumise en quelque sorte à une violence plus forte que toutes ses résistances. L’homme, en effet, n’arrive pas d’un seul bond aux sommets ardus qui gardent la vérité. Il rencontre plus d’un mystère sur sa route et trébuche à plus d’une erreur; mais il marche toujours; chaque pas qu’il fait élargit devant lui l’horizon et le rapproche du but. A mesure qu’il avance, ses forces augmentent, la vérité lève de plus en plus son voile, la nature vaincue cède et se soumet. Est-ce donc trop payer ce triomphe que de l’acheter au prix de quelques génies sacrifiés par l’indifférence ou l’aveuglement de la foule, et mourant, au milieu du chemin, de folie ou de misère? Ne regrettons pas trop ces sublimes dévouements du génie et de la science qui sont comme la loi même des martyrs de l’idée et qui leur imposent la mission de marcher devant les générations comme la colonne de feu du désert devant les Hébreux. Acceptons, comme autant de progrès, comme autant de conquêtes, les imaginations du moyen âge, et sachons voir dans les cornues et les fourneaux de l’alchimie les éléments devanciers des laboratoires des grands chimistes modernes. En cherchant la transmutation des métaux, les savants et les sorciers du quinzième siècle préparaient le terrain où devait agir le dix-neuvième; témoin l’ouvrage de Fabricius sur les métaux, qui, publié en1566, expliquait que toute image produite par une lentille sur une couche d’argent corné (chlorure d’argent, s’y fixait en noir pour les parties éclairées, en gris pour les demi-teintes et en blanc pour les ombres; témoin encore et surtout ce vieux bouquin allemand, âgé de plus de trois siècles, où M. Jobard de Bruxelles a trouvé l’affirmation du même phénomène et la description très-claire de la photographie.
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