L'amour impossible
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Barbey d'Aurevilly. L'amour impossible
Jules Amédée Barbey d'Aurevilly. L’Amour Impossible
Dédicace
Préface à la deuxième édition (1859)
Partie 1
Chapitre 1. Une marquise au dix-neuvième siècle
Chapitre 2. La première entrevue
Chapitre 3. Maulévrier
Chapitre 4. Le portrait
Chapitre 5. L’aveu
Chapitre 6. Les dernières coquetteries
Chapitre 7. L’intimité
Partie 2
Chapitre 1. La comtesse d’Anglure
Chapitre 2. Patte de velours
Chapitre 3. Les fausses confidences
Chapitre 4. Le fond de l’abîme
Chapitre 5. Explication
Chapitre 6. L’impénitence finale
Chapitre 7. La vie
Отрывок из книги
À Madame La Marquise Armance d… V…
L’Amour impossible est à peine un roman, c’est une chronique, et la dédicace qu’on y a laissée atteste sa réalité. C’est l’histoire d’une de ces femmes comme les classes élégantes et oisives – le high life d’un pays où le mot d’aristocratie ne devrait même plus se prononcer – nous en ont tant offert le modèle depuis 1839 jusqu’à 1848. À cette époque, si on se le rappelle, les femmes les plus jeunes, les plus belles, et, j’oserais ajouter, physiologiquement les plus parfaites, se vantaient de leur froideur, comme de vieux fats se vantent d’être blasés, même avant d’être vieux. Singulières hypocrites, elles jouaient, les unes à l’ange, les autres au démon, mais toutes, anges ou démons, prétendaient avoir horreur de l’émotion, cette chose vulgaire, et apportaient intrépidement, pour preuve de leur distinction personnelle et sociale, d’être inaptes à l’amour et au bonheur qu’il donne… C’était inepte qu’il fallait dire, car de telles affectations sont de l’ineptie. Mais que voulez-vous ? On lisaitLélia, – ce roman qui s’en ira, s’il n’est déjà parti, où s’en sont allésl’Astrée et la Clélie, et où s’en iront tous les livres faux, conçus en dehors de la grande nature humaine et bâtis sur les vanités des sociétés sans énergie, – fortes seulement en affectations.
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Celui-ci vint peu de temps avant l’heure où l’on dîne, et comme l’on était en octobre et que, d’ailleurs, l’appartement de Mme de Gesvres était drapé avec toutes les prétentions au mystère qu’ont tant de femmes qui n’ont rien à cacher, ils se virent à peine, tout en se parlant d’assez près.
Ainsi ils commencèrent par où les autres finissent, car l’esprit est la dernière chose que l’on montre dans ces premières rencontres qu’on appelle faire connaissance, et l’air, la figure et la pose y sont presque tout dès l’abord ; le reste vient après, s’il y a un reste, lequel, par parenthèse, n’est jamais accepté que sur le pied où l’air, la figure et la pose l’annoncent : chose absurde, mais souveraine.
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