Portraits et souvenirs
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Camille Saint-Saens. Portraits et souvenirs
Portraits et souvenirs
Table des matières
AVANT-PROPOS
Portraits
HECTOR BERLIOZ
FRANZ LISZT
CHARLES GOUNOD
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
VICTOR MASSÉ
ANTOINE RUBINSTEIN
Souvenirs
UNE TRAVERSÉE EN BRETAGNE
UN ENGAGEMENT D'ARTISTE
GEORGES BIZET
LOUIS GALLET
DOCTEUR A CAMBRIDGE
I
II
III
IV
ORPHÉE
DON GIOVANNI
Variétés
LA DÉFENSE. DE L'OPÉRA-COMIQUE
DRAME LYRIQUE. ET DRAME MUSICAL
LE. THÉÂTRE AU CONCERT
L'ILLUSION WAGNÉRIENNE
I
II
III
IV
LE MOUVEMENT MUSICAL
LETTRE DE LAS PALMAS
Отрывок из книги
Camille Saint-Saëns
Publié par Good Press, 2021
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Avec ces célèbres Poèmes, si diversement jugés, avec les symphonies Dante et Faust nous voici en présence d'un Lizst tout nouveau, celui de Weimar, le grand, le vrai, que la fumée de l'encens brûlé sur les autels du piano avait voilé trop longtemps. Entrant résolument dans la voie ouverte par Beethoven avec la Symphonie pastorale et si brillamment parcourue par Berlioz, il déserte le culte de la musique pure pour celui de la musique dite «à programme» qui prétend à la peinture de sentiments et de caractères nettement déterminés; se lançant à corps perdu dans les néologismes harmoniques, il ose ce que personne n'avait osé avant lui, et s'il lui arrive parfois, suivant l'euphémisme curieux d'un de ses amis, de «dépasser les limites du beau», il fait aussi dans ce domaine d'heureuses trouvailles et de brillants découvertes. Il brise le moule de l'antique Symphonie et de la vénérable Ouverture, et proclame le règne de la musique libre de toute discipline, n'en ayant plus d'autre que celle qu'il plaît à l'auteur de créer pour la circonstance où il lui convient de se placer. A la sobriété orchestrale de la symphonie classique, il oppose tout le luxe de l'orchestre moderne, et de même qu'il avait, par des prodiges d'ingéniosité, introduit ce luxe dans le piano, il transporte dans l'orchestre sa virtuosité, créant une orchestration nouvelle d'une richesse inouïe, en profitant des ressources inexplorées qu'une fabrication perfectionnée des instruments et le développement du mécanisme chez les exécutants mettaient à sa disposition. Les procédés de Richard Wagner sont souvent cruels; ils ne tiennent aucun compte de la fatigue résultant d'efforts surhumains, ils exigent parfois l'impossible,—on s'en tire comme on peut;—ceux de Liszt n'encourent pas cette critique. Ils demandent à l'orchestre tout ce qu'il peut donner, mais rien de plus.
Liszt, comme Berlioz, fait de l'Expression le but de la musique instrumentale, vouée par la tradition au culte exclusif de la forme et de la beauté impersonnelle. Ce n'est pas qu'il les ait pour cela négligées. Où trouver des formes plus pures que dans la deuxième partie de Faust (Gretchen), dans le «Purgatoire», de Dante, dans Orphée? Mais c'est par la justesse et l'intensité de l'expression que Liszt est réellement incomparable. Sa musique parle, et pour ne pas entendre son verbe, il faut se boucher les oreilles avec le tampon du parti pris, malheureusement toujours à portée de la main. Elle dit l'indicible.
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