La Nation canadienne

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Ch. Gailly de Taurines. La Nation canadienne

INTRODUCTION

PREMIÈRE PARTIE. ORIGINES ET ÉVOLUTION HISTORIQUE. DE LA NATION CANADIENNE

CHAPITRE PREMIER. LES ORIGINES

CHAPITRE II. LA COLONISATION

CHAPITRE III. PERTE DE LA COLONIE

CHAPITRE IV. L'ANGLETERRE S'ATTACHE LES CANADIENS. LA FRANCE LES OUBLIE (1763-1778)

CHAPITRE V. DES RIVAUX AUX CANADIENS: LES LOYALISTES (1778-1791)

CHAPITRE VI. GAULOIS CONTRE SAXONS. LA RÉVOLTE DE 1837

CHAPITRE VII. MALGRÉ LA RÉPRESSION, LES CANADIENS PROGRESSENT. RÉGIME DE L'UNION DES PROVINCES (1840-1867)

CHAPITRE VIII. L'AUTONOMIE DES CANADIENS. LE DOMINION (1867)

CHAPITRE IX. L'AUTONOMIE DES CANADIENS-FRANÇAIS. LA PROVINCE DE QUÉBEC

DEUXIÈME PARTIE. ÉTAT ACTUEL, AU POINT DE VUE MATÉRIEL. ET MORAL, DE LA NATION CANADIENNE. TERRITOIRE-POPULATION-SENTIMENT NATIONAL

CHAPITRE X. LE TERRITOIRE DES CANADIENS ET SA RICHESSE

CHAPITRE XI. LA FORÊT ET LES FORESTIERS

CHAPITRE XII. LE PRÊTRE COLONISATEUR ET LE COLON

CHAPITRE XIII. LA LÉGISLATION FAVORISE LA COLONISATION

CHAPITRE XIV. MARCHE DE LA COLONISATION

CHAPITRE XV. RICHESSE COMMERCIALE ET INDUSTRIELLE

CHAPITRE XVI. POPULATION CANADIENNE-FRANÇAISE. DANS LES PROVINCES DE QUÉBEC ET D'ONTARIO

CHAPITRE XVII. LES ACADIENS

CHAPITRE XVIII. POPULATION FRANÇAISE DU MANITOBA. ET DES TERRITOIRES DU NORD-OUEST

CHAPITRE XIX. AUX ÉTATS-UNIS. LES CANADIENS DE L'OUEST

CHAPITRE XX. CANADIENS DANS LA NOUVELLE-ANGLETERRE

CHAPITRE XXI. PATRIOTISME ET SENTIMENT NATIONAL DES CANADIENS

CHAPITRE XXII. LA LANGUE FRANÇAISE AU CANADA

CHAPITRE XXIII. LA LITTÉRATURE CANADIENNE, LES HISTORIENS

CHAPITRE XXIV. ROMANCIERS ET POÈTES

CHAPITRE XXV. MISSION PROVIDENTIELLE

TROISIÈME PARTIE. AVENIR DE LA NATION CANADIENNE

CHAPITRE XXVI. DESTINÉE POLITIQUE ET SOCIALE

CHAPITRE XXVII. LA NATION CANADIENNE COMPTE ENCORE. DANS LA PATRIE FRANÇAISE

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Emporté par la vapeur sur un luxueux paquebot, le voyageur qui arrive à Québec par le majestueux estuaire du Saint-Laurent, peut difficilement se faire une idée de ce qu'était, il y a trois siècles à peine, la fertile et riche contrée étendue sous ses yeux.

Cette côte riante, toute couverte de moissons, toute pointillée de blanches maisons, toute parsemée de villages qui font briller au soleil l'éclatante toiture métallique de leurs clochers, ces vallées ombragées qui viennent jeter au grand fleuve l'eau bondissante de leurs ruisseaux, ces prairies, ces collines si coquettes, tout ce panorama changeant et plein de vie que la marche du navire déroule avec rapidité aux regards émerveillés des passagers; tout ce mouvement, toute cette activité, toute cette richesse n'étaient, à une époque qui n'est pas bien éloignée de nous, que silence, désert et solitude.

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Tout paraissait conspirer contre ce petit peuple; aucun obstacle ne semblait s'opposer aux projets de ses ennemis. Pauvre, peu nombreux, sans direction, que pourrait-il donc contre une nation puissante, hardie, riche, nombreuse, et chez qui le prestige de la victoire sur une rivale, jusqu'alors considérée comme la première puissance de l'Europe, justifiait un incommensurable orgueil?

Tous les chefs naturels des Canadiens semblaient les avoir abandonnés; tous avaient regagné la France. Il n'en restait qu'un, mais c'était le plus puissant, le clergé!

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