Les moines en Gaule sous les premiers mérovingiens
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Charles Forbes De Montalembert. Les moines en Gaule sous les premiers mérovingiens
Les moines en Gaule sous les premiers mérovingiens
Table des matières
CHAPITRE PREMIER
La Gaule conquise par les Francs
CHAPITRE II
Arrivée des bénédictine en Gaule
CHAPITRE III
Relations antérieures des Mérovingiens avec les moines
CHAPITRE IV
Les moines en Armorique
CHAPITRE V
Grégoire de Tours et ses récits. Arédius
CHAPITRE VI
Sainte Radegonde
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Charles Forbes de Montalembert
Publié par Good Press, 2021
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Plus tard, lorsque l’esprit chrétien eut établi son empire, et lorsque tous les vieux débris romains eurent été absorbés et transformés par l’élément germain, sous les premiers Carlovingiens, le mal s’atténua, et s’il ne disparut pas complétement, du moins toutes les nations de la chrétienté purent se constituer sous des lois et des mœurs dont il n’y avait ni à rougir ni à se plaindre. Mais à l’époque où nous sommes, rien de plus triste que cette première fusion de la barbarie germanique avec la corruption romaine. Tous les excès de l’état sauvage s’y combinent avec les vices d’une civilisation savamment dépravée. C’est de cette origine perverse et fatale que découlent ces abus révoltants du droit seigneurial qui, conservés et développés à travers les siècles, ont si cruellement affaibli et dépopularisé la féodalité. Et c’est là qu’il faut chercher le secret de ces exemples monstrueux de trahison et de férocité qui, en se reproduisant presque à chaque page du récit de Grégoire de Tours, projettent une si sanglante lueur sur les premiers temps de notre histoire.
De là aussi ces tentatives des rois mérovingiens pour rétablir, en l’aggravant, la fiscalité romaine. Tantôt c’est aux églises qu’ils veulent faire payer le tiers de leurs revenus; tantôt c’est la capitation qu’ils veulent établir, non plus, comme chez les Romains, sur les plébéiens sans propriétés foncières, mais sur tout le monde, et sur les Francs tout les premiers. Mais ici le vieux droit germanique reprit le dessus. Même en l’absence des assemblées’ nationales qui semblent avoir été suspendues pendant le règne de Clovis et de ses successeurs immédiats, la résistance fut énergique et triomphante. Les rois mérovingiens eurent beau manifester un penchant précoce à imiter l’autocratie des empereurs romains, ils eurent toujours à compter avec les nobles francs, qui n’entendaient pas renoncer sur le sol conquis par eux aux libertés de leurs aïeux, et qui, renforcés par les descendants des vieilles races chevaleresques de la Gaule, constituèrent bientôt autour de la royauté une aristocratie à la fois civile et guerrière, aussi libre que puissante, aussi fière de son origine que de ses droits, et bien résolue à ne pas se laisser réduire au vil niveau du sénat romain. Selon le vieux privilége de la liberté germanique, ils prétendaient parler haut à qui que ce fût, intervenir activement dans tous les intérêts publics, résister à toutes les usurpations et frapper tous les coupables . Leur respect superstitieux pour le sang des Mérovingiens, leur dévouement traditionnel à la personne du chef, les portaient à remplir auprès de leurs rois des offices domestiques qui, chez les anciens Romains, étaient réservés aux esclaves, mais qui, chez les peuples germains, n’avaient aucun caractère servile, et étaient au contraire l’apanage des principaux de la nation, sous le nom de fidèles. Mais cette fidélité ne les empêchait pas d’opposer à la violence du maître des violences non moins redoutables et souvent non moins illégitimes.
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