Dialogues sur l'éloquence: De oratore, Brutus, Orator
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Cicéron. Dialogues sur l'éloquence: De oratore, Brutus, Orator
Dialogues sur l'éloquence: De oratore, Brutus, Orator
Table des matières
PRÉFACE
DE L’ORATEUR
LIVRE PREMIER
LIVRE SECOND
LIVRE TROISIÈME,
BRUTUS
L’ORATEUR
AVERTISSEMENT
ACADÉMIQUES
DE LA VIEILLESSE
Отрывок из книги
Cicéron
Publié par Good Press, 2021
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XXVII.–«Votre observation, Crassus, est fondée, dit alors Antoine. Je me suis souvent aperçu, que vous et les plus grands orateurs,–quoiqu’à mon avis personne ne vous ait encore égalé,–ne commenciez jamais à parler sans une certaine émotion, et lorsque étonné de voir que les plus habiles étaient aussi les plus émus, j’ai cherché à m’expliquer ce fait; j’en ai trouvé deux raisons: la première est que ceux qui joignent aux dons de la nature les leçons de l’expérience savent que, même pour les plus grands orateurs, le talent ne fait pas toujours le succès; de telle sorte, qu’obligés de parler, il est tout naturel qu’ils redoutent un mécompte qui n’a rien d’impossible; la seconde, une injustice contre laquelle je me suis souvent élevé. Qu’un tel, qui excelle dans un autre art, n’ait pas réussi comme à son ordinaire, on juge ou qu’il ne l’a pas voulu ou qu’il était mal disposé. Roscius, dit-on, s’est négligé aujourd’hui, ou bien il avait l’estomac chargé. Mais si un orateur s’est montré faible, on déclare aussitôt que c’est faute d’esprit; et il paraît sans excuse, car on ne manque pas d’esprit parce qu’on l’a voulu ou parce qu’on est malade. On nous juge donc bien plus sévèrement, et chaque fois que nous parlons en public, nous avons à subir un nouvel arrêt. Enfin, un acteur ne perdra point sa réputation pour avoir mal rempli un rôle, mais qu’un mauvais succès indispose contre un orateur, cette impression ne s’effacera plus ou subsistera long temps.
XXVIII.–» A l’égard de ces autres qualités que, selon vous l’orateur ne peut tenir que de la nature, et pour lesquelles un maître ne saurait lui être d’un grand secours, je suis entièrement de votre avis, et j’ai toujours approuvé le célèbre rhéteur Apollonius d’Alabanda, qui se faisant payer ses leçons, ne souffrait pas, cependant, que ceux de ses élèves qu’il jugeait incapables de devenir orateurs perdissent leur temps à son école: il les renvoyait, et leur conseillait de prendre la profession pour laquelle il leur reconnaissait quelque aptitude. En effet, pour réussir dans les autres arts, il suffit en quelque sorte d’avoir l’organisation humaine, et de pouvoir comprendre et retenir quelques principes qu’on vous démontre, ou qu’on introduit par force dans les esprits rebelles. On n’exige de vous ni la souplesse de la langue, ni la rapidité de l’expression, ni ces autres qualités que nous ne pouvons acquérir de nous-même, la beauté, la physionomie, la voix; mais pour l’orateur il faut qu’il réunisse la subtilité des dialecticiens, la raison des philosophes, l’élocution des poètes, la mémoire des juriconsultes, l’organe des acteurs tragiques, et le geste des comédiens les plus habiles. Aussi, rien n’est il plus difficile à trouver au monde qu’un orateur parfait: car dans les autres arts, pour être approuvé, il suffit de posséder à un degré médiocre la qualité particulière que chacun d’eux réclame; dans l’éloquence, il n’y a de succès qu’à la condition de les réunir toutes au degré le plus éminent.
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