La femme auteur; ou, les inconvéniens de la célébrité, tome I
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Dufrénoy Mme.. La femme auteur; ou, les inconvéniens de la célébrité, tome I
CHAPITRE I
CHAPITRE II
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
CHAPITRE V
CHAPITRE VI
CHAPITRE VII
CHAPITRE VIII
CHAPITRE IX
CHAPITRE X
CHAPITRE XI
CHAPITRE XII
CHAPITRE XIII
CHAPITRE XIV
CHAPITRE XV
CHAPITRE XVI
CHAPITRE XVII
CHAPITRE XVIII
CHAPITRE XIX
CHAPITRE XX
CHAPITRE XXI
Отрывок из книги
Le lendemain, à déjeûner, Anaïs parut rêveuse. Es-tu souffrante, lui demanda le comte? – Non, mon père; mais je réfléchis. – A quoi donc? – A la conversation d'hier. – Tu y penses encore? – J'y penserai toute ma vie. – Elle se hasarde alors à l'interroger sur les femmes illustres dont elle enviait le destin, écoute avec la plus grande attention, tout ce que lui en raconte M. de Crécy, et quand il a cessé de parler, se jette à son col, en s'écriant: Mon père, nous serons heureux, vous m'aimerez autant que vous aimez Racine; je deviendrai célèbre, soyez-en certain; je le deviendrai. Puis elle courut chercher une superbe poupée dont on lui avait fait présent il y avait peu de jours, et qu'elle avait reçue avec transport, demandant la permission à sa mère de l'envoyer à une de ses amies. Prends garde de te repentir de ce trait généreux, observa le comte. – Jamais, mon père: je ne veux conserver aucun objet de distraction; je ne veux plus songer qu'à devenir savante. Vous me donnerez beaucoup de livres, et j'étudierai du matin au soir. – Ce zèle est beau, mais je doute qu'il dure. – Il durera. S'il arrive que l'étude m'ennuie, je penserai à vous, et je n'y trouverai plus que du plaisir. – Bonne, chère Anaïs! Ma Virginie, presse avec moi notre enfant sur ton cœur. La comtesse embrassa sa fille en soupirant. – Mon projet vous déplairait-il, maman, demanda la petite avec inquiétude. J'approuve toujours tout ce que ton père approuve, répondit la comtesse; mais je serais fâchée que de nouvelles occupations t'éloignassent de celles que tu partageais avec moi. – Oh! ne craignez rien, maman, je ne veux pas être moins aimée de vous que de mon père, je trouverai du temps pour tout. – A la bonne heure. – Me donnerez-vous bientôt des maîtres, mon père? – Dès demain. – Vous me le promettez. – Je te le promets. – La femme-de-chambre vint chercher Anaïs, pour faire sa toilette; elle la suivit, non sans avoir prié plusieurs fois le comte de ne pas oublier sa parole.
Le comte prononça ces derniers mots avec tant d'enthousiasme, que Virginie n'osa plus combattre son opinion: elle avait d'ailleurs une si haute idée des lumières de son époux, et se défiait tellement des siennes, qu'elle se reprocha presque ses légitimes sollicitudes.
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Le marquis dîna tête-à-tête avec elle: il prit le ton empressé, et l'air de galanterie d'un amant à la mode. Savez-vous, répéta-t-il plusieurs fois, que vous êtes belle à ravir aujourd'hui, et lui donnant divers conseils sur sa coiffure, il l'assura que, si elle voulait, elle éclipserait toutes les femmes, et lui ferait plus d'un jaloux. Il lui débita ensuite mille folies, et la quitta en lui recommandant de se préparer à paraître avec éclat.
La gaîté insignifiante de M. de Simiane avait fait éprouver une sensation désagréable à la marquise: sa pensée se reporta vers M. de Crécy; elle s'étonna de n'avoir pas eu de ses nouvelles pendant ce jour; il avait l'habitude de venir la voir en arrivant de la campagne. Une vague inquiétude s'empara de son cœur, mais elle réfléchit que son père pouvait n'être parti que tard de son château, et devint plus tranquille, en songeant qu'elle n'avait plus que peu d'heures à souffrir de son absence.
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