Le Vicomte de Béziers Vol. I
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Frédéric 1800-1847 Soulié. Le Vicomte de Béziers Vol. I
À MES COMPATRIOTES
LIVRE PREMIER. I. LE MARCHÉ
II. LA VICOMTESSE DE BÉZIERS
III. L’ESCLAVE
IV. LE LOUP
V. LES ROUTIERS
VI. LE MOINE
LIVRE DEUXIÈME. I. CATHERINE
II. L’AFRICAINE
III. LA COMTESSE DE MONTPELLIER
IV. LE RENDEZ-VOUS
V. HÉRÉTICATION
LIVRE TROISIÈME. I. LA LICE
II. LE COMTE DE TOULOUSE
III. ÉTIENNETTE
IV. LE LÉGAT
V. TROIS FEMMES
Table des matières
Guide
Отрывок из книги
Voici un livre que j’adresse à mes compatriotes. J’ai tâché de le rendre intéressant ; je puis dire qu’il est consciencieux. Après la publication des Deux Cadavres, encouragé par quelques amis à essayer une peinture des mœurs de la France, j’y ai mis tout ce que je pouvais de soins et d’études. Un désir bien facile à comprendre m’a fait choisir parmi toutes les histoires de nos provinces, celle de la province où je suis né. Ce choix, il faut le dire, je l’ai fait d’amour plutôt qu’à bon escient. J’ai été récompensé de mon bon sentiment, en trouvant à l’œuvre, qu’avec plus de savoir je n’aurais pu mieux m’adresser. J’ai lu avec passion cette histoire féconde en grands événements et en hommes remarquables ; et je me suis décidé à peindre une époque plus connue par son nom que par ses circonstances. Si j’avais cru être à la hauteur de la tâche que j’ai entreprise, j’aurais ajouté au titre de Vicomte de Béziers celui de Première partie de la guerre des Albigeois, et j’aurais continué mon ouvrage en deux autres livres appelés le Comte de Toulouse et le Comte de Foix. Mais j’ai eu peur d’avoir trop osé, et je l’avoue, je ne me permettrai d’achever le roman de cette grande histoire que si j’y suis encouragé par quelques suffrages ; je désire surtout ceux de mes compatriotes. S’ils me savaient quelque gré d’avoir tenté de faire sortir de l’oubli les fastes de notre belle province ; d’avoir voulu lui rendre cette nationalité qu’elle conserve encore, dans sa langue, après plusieurs siècles de réunion à la mère-patrie ; si quelques-uns me disaient le macte animo qui soutient l’homme studieux dans ses arides recherches, je compléterais le tableau que j’ai commencé et je les prierais d’en agréer la dédicace.
Un mot maintenant en ma faveur. Ce projet que je viens d’avouer sera peut-être une excuse à plusieurs défauts de ce livre. Si quelques faits y sont longuement exposés, c’est qu’ils devaient servir à l’intelligence d’événements bien plus compliqués que ceux qui sont enfermés dans ce premier ouvrage. Si quelques caractères y sont à peine ébauchés, quelques portraits incomplets et quelques grands noms oubliés, c’est que je les ai pour ainsi dire ménagés pour ce qui me restait à écrire. Je ne les citerai pas. On ne peut m’en vouloir de ne pas montrer par où l’on peut m’attaquer.
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— Pour tout ce qui est de l’honneur de ton comté, répondit Saissac, des gages et de l’or, du sang même s’il le faut, tu peux tout demander, mais pour tes profusions et tes caprices de jeune homme, rien ! tu n’obtiendras rien !
Cette réponse rendit à Roger toute sa colère, et il s’écria vivement : — Et vous, messieurs les nobles de mes comtés et les bourgeois de mes villes, vous vous ferez juges de mes actions et dans vos chapitres vous direz : Allons, on peut bien donner un sol d’argent à cet enfant pour jouer et s’acheter un mail ou un bracelet de jais, car il a été sage et rangé ; ou bien si vous trouvez les franges d’or de ma robe trop longues à votre goût, ou si j’ai taché ma bavette de vin de Limoux, vous arrêterez mes folles dépenses et me mettrez en pénitence ! Ah ! certes, messieurs, il n’en sera pas ainsi. La tutelle vous a gâté la main, sire de Saissac. Faites-vous maître d’école si l’envie de régenter vous tient encore. Sire Lombard, quelle est la justice attachée à votre viguerie ?
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