La Renaissance Italienne et la Philosophie de l'Histoire

La Renaissance Italienne et la Philosophie de l'Histoire
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Gebhart Emile. La Renaissance Italienne et la Philosophie de l'Histoire

AVANT-PROPOS

LA THÉORIE DE JACOB BURCKHARDT1

I

II

III

IV

V

L'HONNÊTETÉ DIPLOMATIQUE DE MACHIAVEL

FRA SALIMBENE FRANCISCAIN DU TREIZIÈME SIÈCLE4

I

II

III

IV

LE ROMAN DE DON QUICHOTTE

I

II

III

LA FONTAINE

I

II

III

IV

LE PALAIS PONTIFICAL ET LE GOUVERNEMENT INTÉRIEUR DE ROME

I

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

LA VÉRITÉ SUR UNE FAMILLE TRAGIQUE LES CENCI

I

II

III

IV

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Le titre du grand ouvrage de Jacob Burckhardt, —Die Cultur der Renaissance in Italien, – ne me semble pas rendu rigoureusement par ces mots: la Civilisation en Italie au temps de la renaissance. Un récent traducteur du Cicerone de Burckhardt écrit simplement, dans sa préface: la Culture de la renaissance. Il demeure ainsi beaucoup plus fidèle à la pensée de l'auteur, qui répète souvent: «En Italie, la culture que révélaient les œuvres de la parole écrite a précédé l'art, qui est une partie considérable de la civilisation. Dans le Nord, au contraire, par exemple dans les Flandres, l'art apparaît longtemps avant la culture, les portraits de l'école de Van Eyck avant les descriptions des écrivains moralistes.» Mais il faut s'entendre sur cette expression, la culture, et ne point l'appliquer seulement au mouvement intellectuel de l'Italie vers l'antiquité et le paganisme littéraire. Le retour aux anciens s'appelle lui-même, en Allemagne et en France, l'humanisme. Burckhardt donne à l'humanisme, dans sa théorie de la renaissance, la place qui lui convient, mais il ne le considère que comme l'effet ou le signe de la culture, de même que l'état social, les mœurs, la religion, la poésie, les arts. Le plus sûr moyen d'entendre ce titre est encore de lire le livre même, mais comme il mérite d'être lu. Ici, la curiosité d'un esprit cultivé ne suffirait point. L'étonnante diversité des questions traitées par Burckhardt peut faire d'abord illusion sur l'objet de l'ouvrage. A travers les six divisions qui le constituent, jetez au hasard les yeux sur quelques chapitres: la Tyrannie au XVe siècle, la Papauté et ses Dangers, l'État italien et l'Individu, Rome, la Ville des ruines, Découverte de la beauté et de la campagne, les Fêtes, vous vous croyez en présence d'une série de tableaux historiques et d'analyses morales. En réalité, c'est une explication scientifique, un problème de psychologie historique que Burckhardt expose et résout. Il faut, pour ne point s'égarer dans la multiplicité des points de vue ou se laisser distraire par le charme d'une érudition immense, se rappeler à chaque page que l'on étudie un chapitre capital de la philosophie de l'histoire et s'orienter sans cesse sur la doctrine de l'auteur. On aperçoit vite ce qu'il s'est proposé de mettre en lumière. Il n'écrit ni l'histoire générale de la renaissance, ni celle de la littérature, ni celle des arts; quant à celle-ci, il l'a entreprise dans un autre livre, dont une partie seulement, la classification et la description des monuments de l'architecture italienne, a paru2. Il dégage de l'observation des faits la cause qui les a produits, la direction et les caractères qu'elle leur a imposés; il nous fait saisir la loi d'un développement intellectuel, ou, si l'on veut, d'une civilisation qui a duré près de trois siècles et a renouvelé la civilisation de toute l'Europe. C'est à l'âme italienne qu'il demande le secret de la renaissance, et, par le mot de culture, il a voulu exprimer l'état intime de la conscience d'un peuple. Pour lui, tous les grands faits de cette histoire: la politique, l'érudition, l'art, la morale, le plaisir, la religion, la superstition, manifestent l'action de quelques forces vives, l'indépendance de l'esprit, le jeu constant du sens critique, l'élan de la passion, l'énergie de l'orgueil. Mais ces forces, bien coordonnées, forment une harmonie où les convoitises du cœur acceptent la discipline de l'esprit, où les violences de l'instinct concourent à la maîtrise de la raison. Jamais l'homme n'a été plus libre en face du monde extérieur, de la société, de l'église; jamais il ne s'est possédé plus pleinement lui-même. Les Italiens ont appelé virtù cet achèvement de la personnalité. La virtù n'a, il est vrai, rien de commun avec la vertu. Les virtuoses mènent le chœur de cette civilisation. Pour Burckhardt, le réveil de l'âme personnelle, le sentiment que l'individu a repris de sa valeur propre, sont non seulement le trait distinctif de la renaissance italienne, mais la cause profonde de cette renaissance.

Il fallait indiquer tout d'abord l'idée supérieure qui vivifie l'œuvre de l'illustre professeur de Bâle. Le livre est de premier ordre: il est comme le bréviaire historique de quiconque écrit ou parle sur la civilisation italienne durant la période que limitent, d'une part, le temps de Pétrarque, de l'autre, le concile de Trente. Toutefois, pour le bien posséder, on doit y revenir souvent et se former à la logique et à la méthode du maître. On doit aussi, par la réflexion, élucider plusieurs questions graves que Burckhardt considère comme résolues déjà, et sur lesquelles il n'a donné que de trop rapides aperçus. Les différents groupes de faits qui lui servent à établir sa théorie sont très riches en exemples pour le XVe siècle et le premier quart du XVIe, plus clairsemés pour le XIVe et les années qui suivent Léon X, très rares pour le XIIIe et l'âge de décadence contemporain du concile de Trente. Ainsi, les points d'attache de la renaissance, soit avec le moyen âge, soit avec le milieu du XVIe siècle, sont à peine visibles. Les personnes auxquelles la culture du moyen âge n'est point familière seront déconcertées par l'apparition un peu brusque du génie nouveau de l'Italie; elles ne saisiront que d'une façon confuse l'originalité de cette révolution intellectuelle et verront peut-être en elle une création spontanée de l'histoire, absolument indépendante du passé italien. Puis, parvenu à la dernière division, qui montre l'affaiblissement de la foi religieuse et de la morale dans la Péninsule, le lecteur cherchera sans doute la conclusion de l'ouvrage entier; il se demandera si la fin des vieilles croyances n'a point une relation étroite avec le dépérissement général de la civilisation, avec la ruine politique de l'Italie. Il pourra même se poser une question que je ne crois point paradoxale: ce développement magnifique de l'individualité qui fut, pour la renaissance, le principe même de la vie, n'a-t-il pas été, par ses propres excès, la loi mortelle du déclin? Il est donc utile d'éclairer à ses deux extrémités le livre de Burckhardt, afin d'en montrer plus sûrement l'ordonnance et le détail.

.....

La tyrannie italienne a mis plus d'un siècle à trouver son expression définitive dans les grandes familles despotiques des derniers Visconti et des Sforza de Milan, des Este de Ferrare, des Gonzague de Mantoue, des Montefeltri d'Urbin, dans le principat des premiers Médicis, le pontificat des papes tels que Pie II ou Paul II. Au XIVe siècle, le désordre inouï où est tombée l'Italie, abandonnée par le pape et l'empereur, permet aux audacieux de s'imposer violemment soit à leur propre cité, soit aux barons de leur voisinage. Les petites dominations qui ont commencé par un exploit de brigandage sont alors très nombreuses et d'un caractère farouche. La résistance des communes ou celle des seigneurs, l'indiscipline de ses fils, de ses bâtards et de ses proches qui se rient d'un droit dynastique fondé par le guet-apens, maintiennent le maître illégitime dans la méfiance, le forcent à régner par l'épouvante. Le tyran s'isole dans son palais où aboutissent toutes les forces vives de l'état, la police, les impôts, la justice; la garde du tyran est la seule armée nationale; son trésor bâtit les églises, dessèche les marais. Son peuple lui appartient au même titre que ses meutes de chasse. Jean-Marie Visconti lâchait ses dogues sur les bourgeois de Milan, Urbain VI jetait des cardinaux dans une citerne pleine de reptiles. Cette tyrannie ne pouvait durer; elle s'usa vite par sa violence même. Le XVe siècle nous la montre s'améliorant par le progrès de l'esprit politique, par un développement plus humain de la personnalité des princes. Les petites seigneuries sont absorbées par les plus grandes. Celles qui subsistent encore, les Malatesta de Rimini, les Baglioni de Pérouse, les Manfreddi de Faenza, semblent désormais de véritables fosses aux lions où princes et sujets se dévorent sans merci. Mais, ailleurs, l'ordre a commencé. Un nouveau personnage est entré en scène, le condottière, qui est parfois un tyran à la solde d'un autre, capitaine d'aventures, vénal, brave, dénué de scrupules, mais qui sait commander, rompu à toutes les ruses, étonnamment maître de sa passion du moment. Tel fut le paysan Jacques Sforza, qui fonda la plus grande des maisons italiennes. Il disait à son fils François: «Ne touche jamais à la femme d'autrui; ne frappe aucun de tes gens, ou, si cela t'arrive, envoie-le bien loin; ne monte jamais un cheval ayant la bouche dure ou sujet à perdre ses fers…» Le condottière a créé l'armée moderne, où la valeur personnelle et l'expérience du général sont un ressort d'autant plus puissant que l'invention des armes à feu modifie davantage la vieille tactique féodale et contraint le soldat à une manœuvre d'ensemble; il achèvera dans la tyrannie italienne, où il s'installe souvent par usurpation, l'état moderne absolu. Ici, la fortune de l'état, entourée de puissances rivales, repose à la fois sur les ressources militaires et sur l'habileté diplomatique du tyran. Et toute la sécurité de celui-ci est dans son propre caractère. Il n'a pas, aux yeux des sujets, comme le roi de France ou l'empereur, une sorte de prestige mystique; sa race n'est point séculaire; le parchemin que lui ont délivré l'empereur ou le pape ne compte point pour son peuple; la seule garantie qu'il ait de son pouvoir est la façon dont il l'exerce. Et, comme il est le fils de ses œuvres, il groupe naturellement autour de sa personne ceux dont la noblesse est tout intellectuelle, les artistes, les savants, les poètes, les érudits. Le mécénat devient la parure de la tyrannie italienne. Il en est aussi la force, car il console les villes de leurs libertés communales perdues, et il enveloppe le prince d'une clientèle dévouée, toujours prête pour la louange et qui a toute l'apparence de l'opinion publique. Ainsi l'une des plus sûres raisons d'être des princes est la part considérable qu'ils ont dans la civilisation de la renaissance.

Les formes de cette souveraineté furent très diverses. Ferrare, Urbin, Mantoue, toujours menacées par quelque voisin, le pape, Milan ou Venise, se résignèrent à une politique effacée, mais, pour l'élégance de la civilisation, elles se tinrent au premier rang. La tyrannie par excellence fut le duché de Milan, surtout au temps de Ludovic le More. Milan pouvait fermer ou ouvrir à l'étranger les routes des Alpes; elle était comme la clé de voûte de la Péninsule: ses maîtres osaient aspirer à la couronne d'Italie. Au midi, Naples avec sa famille vraiment royale, mais étrangère, les Aragons, sa noblesse héréditaire et le tempérament monarchique qu'elle tenait des Normands et des Angevins, fut plutôt une royauté au sens européen qu'un principat italien. D'ailleurs, elle ne compta guère dans la renaissance: sa civilisation, très brillante au XIIe siècle et dans la première moitié du XIIIe, vint du dehors; la dynastie espagnole reprit, avec Alphonse le Grand, la tradition libérale de Robert d'Anjou; néanmoins, les Deux-Siciles furent toujours inférieures, pour la culture de l'esprit, même aux petites principautés des Este et des Gonzague.

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