Histoire de la civilisation égyptienne des origines à la conquête d'Alexandre
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Gustave Jéquier. Histoire de la civilisation égyptienne des origines à la conquête d'Alexandre
Histoire de la civilisation égyptienne des origines à la conquête d'Alexandre
Table des matières
PRÉFACE
CHAPITRE PREMIER
CHAPITRE II
A. LES DYNASTIES DIVINES
B. LES DYNASTIES DES DEMI-DIEUX ET DES MANES
C. LA CHRONIQUE LÉGENDAIRE
CHAPITRE III
I. PALÉOLITHIQUE
II. PRÉDYNASTIQUE
A. MONUMENTS
B. CIVILISATION
CHAPITRE IV
A. HISTOIRE ET TRADITION
B. MONUMENTS
C. CIVILISATION
CHAPITRE V
A. HISTOIRE
B. MONUMENTS
C. CIVILISATION
CHAPITRE VI
A. HISTOIRE
B. MONUMENTS
C. CIVILISATION
CHAPITRE VII
A. HISTOIRE
B. MONUMENTS
C. CIVILISATION
INDEX
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES GRAVURES
Отрывок из книги
Gustave Jéquier
Publié par Good Press, 2020
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Sources classiques
Il y a cent ans, tout ce qu’on savait de l’Egypte antique, de son histoire et de sa religion aussi bien que de ses mœurs et coutumes, se réduisait aux données fournies par des écrivains étrangers au pays, en particulier par les auteurs classiques, à côté desquels il n’y a guère à signaler que les renseignements disséminés dans les livres de l’Ancien Testament. Parmi les Grecs qui écrivirent sur l’Egypte, le premier rang, tant par la date que par la valeur de son œuvre, appartient sans contredit à Hérodote, qui nous trace un tableau des plus remarquables de l’état du pays à son époque, tableau plein de détails piquants saisis sur le vif par un observateur sûr et avisé, mais mélangés de contes invraisemblables, de racontars de toute sorte, recueillis avec le plus grand sérieux et une inlassable confiance dans les drogmans de son temps, qui étaient sans doute aussi peu instruits et aussi peu scrupuleux que de nos jours. Quoi qu’il en soit, et bien qu’il soit souvent difficile d’y distinguer le vrai du faux, cet ouvrage, qui forme l’ensemble le plus complet que nous aient donné les auteurs anciens sur l’Egypte, était et est encore considéré à juste titre comme la base de tout travail général sur les peuples de la vallée du Nil, et l’auteur de la phrase fameuse: «l’Egypte est un don du Nil» mérite de conserver, en ce qui concerne ce pays aussi, son titre de «père de l’histoire». Pour compléter les renseignements d’ordres si divers que donne Hérodote, on avait encore ceux que fournissent d’autres auteurs moins anciens — et parfois aussi moins dignes de foi — tels que Diodore de Sicile, Pline le Jeune, Strabon et certains historiens de second ordre dont quelques fragments seulement nous sont parvenus. Pour l’écriture sacrée, on pouvait consulter les Hiéroglyphiques d’Horapollon, et, pour la religion, Hermès Trismégiste et surtout le livre de Plutarque sur Isis et Osiris, qui est encore aujourd’hui le document le plus important, le tableau d’ensemble le plus parfait d’un des mythes fameux de l’antiquité orientale. Concernant l’histoire proprement dite enfin, on avait composé, sur la demande des Ptolémées, des ouvrages spéciaux donnant la liste des rois, la longueur de leurs règnes, quelques détails sur les plus importants d’entre eux, en somme une sorte de classification méthodique de l’histoire, basée sur des documents originaux. Telles étaient la liste d’Eratosthène dont quelques fragments nous sont parvenus, recueillis par Apollodore, puis d’après celui-ci par Georges le Syncelle, et surtout les Aegyptiaca de Manéthon. Ce livre, écrit au IIIme siècle avant notre ère, est aujourd’hui perdu, de même que son Livre de Sothis, qui traitait du même sujet, mais surtout au point de vue chronologique: des fragments en ont cependant été recueillis par Josèphe, ceux en particulier qui concernaient le séjour des Juifs en Egypte, tandis que certains auteurs, entre autres l’Africain et Eusèbe, en avaient tiré une sorte de résumé, d’epitome, donnant seulement la liste des dynasties, le nombre d’années pendant lequel elles régnèrent et, pour les plus illustres d’entre elles, les noms des rois et un bref récit de leur carrière. Au temps où l’on ne connaissait l’Egypte que par les auteurs grecs, cette sèche énumération de chiffres et de noms barbares, plus ou moins travestis, ne pouvait guère attirer l’attention des savants qui n’avaient aucun point de comparaison; depuis que nous sommes en possession des monuments originaux, ce petit opuscule, tronqué et mutilé, qui ne nous est parvenu que par ricochet, est devenu une des sources les plus précieuses de l’histoire d’Egypte, car on a pu reconnaître qu’il avait été composé d’après des documents authentiques, des listes comme celle du papyrus de Turin, et que la division en dynasties est parfaitement justifiée. Ce n’est toutefois pas impunément qu’un livre passe entre les mains de tant d’auteurs successifs qui se recopient les uns les autres. C’est par l’entremise de Georges le Syncelle que nous sont parvenus les extraits de l’Africain et d’Eusèbe, aussi les fragments de Manéthon contiennent-ils bien des incorrections, des transpositions, des erreurs de chiffres, et on ne peut en faire usage qu’avec la plus grande circonspection: ainsi les trente dynasties semblent d’après lui se succéder régulièrement, tandis que très probablement il y en eut de collatérales, ce qui peut diminuer, dans des proportions très importantes, la somme totale des années que dura la monarchie égyptienne.
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