A travers chants: études musicales, adorations, boutades et critiques
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Hector Berlioz. A travers chants: études musicales, adorations, boutades et critiques
MUSIQUE1
ÉTUDE CRITIQUE DES SYMPHONIES DE BEETHOVEN
I. SYMPHONIE EN UT MAJEUR
II. SYMPHONIE EN RÉ
III. SYMPHONIE HÉROIQUE
IV. SYMPHONIE EN SI BÉMOL
V. SYMPHONIE EN UT MINEUR
VI. SYMPHONIE PASTORALE
VII. SYMPHONIE EN LA
VIII. SYMPHONIE EN FA
IX. SYMPHONIE AVEC CHŒURS
QUELQUES MOTS SUR LES TRIOS ET LES SONATES DE BEETHOVEN
FIDELIO. OPÉRA EN TROIS ACTES DE BEETHOVEN
BEETHOVEN DANS L'ANNEAU DE SATURNE. LES MEDIUMS
LES APPOINTEMENTS DES CHANTEURS
SUR L'ÉTAT ACTUEL DE L'ART DU CHANT
LES MAUVAIS CHANTEURS, LES BONS CHANTEURS
L'ORPHEE DE GLUCK. AU THÉATRE LYRIQUE
LIGNES ÉCRITES QUELQUE TEMPS APRÈS LA PREMIÈRE REPRÉSENTATION D'ORPHÉE
L'ALCESTE D'EURIPIDE. CELLES DE QUINAULT ET DE CALSABIGI
REPRISE DE L'ALCESTE DE GLUCK. A L'OPÉRA
LES INSTRUMENTS AJOUTÉS PAR LES MODERNES. AUX PARTITIONS DES MAITRES ANCIENS
LES SONS HAUTS ET LES SONS BAS. LE HAUT ET LE BAS DU CLAVIER
LE FREYSCHÜTZ DE WEBER
OBÉRON. OPÉRA FANTASTIQUE DE CH. M. WEBER
ABOU-HASSAN. OPÉRA EN UN ACTE DU JEUNE WEBER
MOYEN TROUVÉ PAR M. DELSARTE. D'ACCORDER LES INSTRUMENTS A CORDES
LA MUSIQUE A L'ÉGLISE. PAR M. JOSEPH D'ORTIGUE
MŒURS MUSICALES DE LA CHINE
A MM. LES MEMBRES DE L'ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
LE DIAPASON
LE DIAPASON A-T-IL RÉELLEMENT MONTÉ8, ET DANS QUELLES PROPORTIONS DEPUIS CENT ANS
MAUVAIS EFFETS PRODUITS PAR L'EXHAUSSEMENT DU DIAPASON
CAUSES QUI ONT AMENÉ L'EXHAUSSEMENT DU DIAPASON
FAUT-IL BAISSER LE DIAPASON?
IL FAUT DONC SEULEMENT FIXER LE DIAPASON ACTUEL?
LES TEMPS SONT PROCHES
CONCERTS DE RICHARD WAGNER. LA MUSIQUE DE L'AVENIR
SUNT LACRYMÆ RERUM
SYMPHONIES DE H. REBER. STEPHEN HELLER
ROMÉO ET JULIETTE. OPÉRA EN QUATRE ACTES DE BELLINI
A PROPOS D'UN BALLET DE FAUST. UN MOT DE BEETHOVEN
TO BE OR NOT TO BE. PARAPHRASE
L'ÉCOLE DU PETIT CHIEN
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Il y a trente-six ou trente-sept ans qu'on fit, aux concerts spirituels de l'Opéra, l'essai des œuvres de Beethoven, alors parfaitement inconnues en France. On ne croirait pas aujourd'hui de quelle réprobation fut frappée immédiatement cette admirable musique par la plupart des artistes. C'était bizarre, incohérent, diffus, hérissé de modulations dures, d'harmonies sauvages, dépourvu de mélodie, d'une expression outrée, trop bruyant, et d'une difficulté horrible. M. Habeneck, pour satisfaire aux exigences des hommes de goût qui régentaient alors l'Académie royale de musique, se voyait forcé de faire, dans ces mêmes symphonies dont il a organisé et dirigé avec tant de soin, plus tard, l'exécution au Conservatoire, des coupures monstrueuses, comme on s'en permettrait tout au plus dans un ballet de Gallemberg ou un opéra de Gaveaux. Sans ces corrections, Beethoven n'eût pas été admis à l'honneur de figurer, entre un solo de basson et un concerto de flûte, sur le programme des concerts spirituels. A la première audition des passages désignés au crayon rouge, Kreutzer s'était enfui en se bouchant les oreilles, et il eut besoin de tout son courage pour se décider, aux autres répétitions, à écouter ce qui restait de la symphonie en ré. N'oublions pas que l'opinion de M. Kreutzer sur Beethoven était celle des quatre-vingt dix-neuf centièmes des musiciens de Paris à cette époque, et que, sans les efforts réitérés de l'imperceptible fraction qui professait l'opinion contraire, le plus grand compositeur des temps modernes nous serait peut-être encore aujourd'hui à peine connu. Le fait de l'exécution des fragments de Beethoven à l'Opéra était donc d'une grande importance; nous en pouvons juger, puisque sans lui, très-probablement, la société du Conservatoire n'eût pas été constituée. C'est à ce petit nombre d'hommes intelligents et au public qu'il faut faire honneur de cette belle institution. Le public, en effet, le public véritable, celui qui n'appartient à aucune coterie, ne juge que par sentiment et non point d'après les idées étroites, les théories ridicules qu'il s'est faites sur l'art; ce public-là, qui se trompe souvent malgré lui, puisqu'il lui arrive maintes fois de revenir sur ses propres décisions, fut frappé de prime abord par quelques-unes des éminentes qualités de Beethoven. Il ne demanda point si telle modulation était relative de telle autre, si certaines harmonies étaient admises par les magisters, ni s'il était permis d'employer certains rhythmes qu'on ne connaissait pas encore; il s'aperçut seulement que ces rhythmes, ces harmonies et ces modulations, ornés d'une mélodie noble et passionnée, et revêtus d'une instrumentation puissante, l'impressionnaient fortement et d'une façon toute nouvelle. En fallait-il davantage pour exciter ses applaudissements? Notre public français n'éprouve qu'à de rares intervalles la vive et brûlante émotion que peut produire l'art musical; mais quand il lui arrive d'en être véritablement agité, rien n'égale sa reconnaissance pour l'artiste, quel qu'il soit, qui la lui a donnée. Dès sa première apparition, le célèbre allegretto en la mineur de la septième symphonie qu'on avait intercalé dans la deuxième pour faire passer le reste, fut donc apprécié à sa valeur par l'auditoire des concerts spirituels. Le parterre en masse le redemanda à grands cris, et, à la seconde exécution, un succès presque égal accueillit le premier morceau et le scherzo de la symphonie en ré qu'on avait peu goûtés à la première épreuve. L'intérêt manifeste que le public commença dès lors à prendre à Beethoven doubla les forces de ses défenseurs, réduisit, sinon au silence, au moins à l'inaction la majorité de ses détracteurs, et peu à peu, grâce à ces lueurs crépusculaires annonçant aux clairvoyants de quel côté le soleil allait se lever, le noyau se grossit et l'on en vint à fonder, presque uniquement pour Beethoven, la magnifique société du Conservatoire, aujourd'hui à peu près sans rivale dans le monde.
Nous allons essayer l'analyse des symphonies de ce grand maître, en commençant par la première que le Conservatoire exécute si rarement.
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Et quelque artiste distingué qui aura entendu vos réponses sans connaître la cause de votre préoccupation dira en vous montrant: «Quel est donc cet imbécile?»
Comme les poëmes antiques, si beaux, si admirés qu'ils soient, pâlissent à côté de cette merveille de la musique moderne! Théocrite et Virgile furent de grands chanteurs paysagistes; c'est une suave musique que de tels vers:
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