Précisément parce que je suis Allemand !
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Hermann Fernau. Précisément parce que je suis Allemand !
Précisément parce que je suis Allemand ! Eclaircissements sur la question de la culpabilité des Austro-Allemands posée par le livre J'Accuse
Table des matières
I
II
III
IV
V
Отрывок из книги
Hermann Fernau
Publié par Good Press, 2021
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Comme tous les ouvrages traitant de questions d’actualité, J’accuse a aussi ses défauts. Et ces défauts sont si nombreux (et il est si aisé de les exploiter sous le couvert de «la trêve civique») qu’il est facile, en les énumérant, de tromper le lecteur sur le véritable contenu et la valeur du livre. Dès la première ligne, on sent bien que l’auteur est de ces républicains de la vieille école qui, avec Kant, rendent secrètement la royauté absolue responsable des guerres. C’est pourquoi il ne s’adresse pas toujours à nous comme un logicien rigide, mais bien souvent comme un apôtre de l’idée républicaine sévèrement proscrite en Allemagne. Une indignation à peine dissimulée, un parti-pris passionné contre le junkertum et le militarisme vibrent dans ces pages, un patriotisme poursuivi depuis longtemps en Allemagne comme délit de haute trahison. C’est le même patriotisme qui conduisit en prison déjà le Turnvater (le père des gymnastes) Jahn, qui valut l’injure et l’opprobre au plus national de nos poètes allemands, Ernest Maurice Arndt. Ce patriotisme qui prétend que l’ennemi principal du peuple allemand se trouve non pas à l’extérieur, mais bien à l’intérieur des frontières, obscurcit parfois la vision de l’auteur et l’amène à présenter les événements sous un jour un peu partial, — on le remarque notamment au chapitre II. En vérité, il ne convient pas de dépeindre l’Angleterre, la France et la Russie comme des agneaux sans tache et l’Allemagne et l’Autriche comme les uniques bêtes de proie. En écrivant ses «antécédents», l’auteur aurait dû noter qu’il y avait aussi en France, en Russie et en Angleterre de nombreux individus, associations, journaux et livres poussant à la guerre. Les Moltke, les Treitschke, les Frobenius et les Bernhardi étaient certes loin d’être seuls en Europe à célébrer la guerre comme une bénédiction du ciel et comme un salutaire bain d’acier pour les peuples.
Il convient néanmoins de remarquer que ceux qui poussaient à la guerre dans les nations de la Triple-Entente formaient, notamment en France, une minorité diminuant sans cesse et exerçant une influence presque nulle sur le gouvernement et la masse. J’ai moi-même insisté sur ce fait dans mon livre La Démocratie française, fruit de longues études sur place. Dans le chapitre assez long que j’y consacre aux «Garanties de paix de la troisième République», j’ai énuméré les éléments caractérisant la démocratie française (puissante haute finance aux intérêts essentiellement internationaux, chiffre de population stationnaire, laïcité grandissante, mentalité pacifiste du corps enseignant, influence des idées démocratiques en général, etc., etc.), éléments qui tous agissaient éminemment contre l’idée de la guerre et contribuaient depuis bien des années à affaiblir l’idée de la revanche. En Allemagne, par contre, le mouvement chauvino-belliqueux était dirigé et alimenté par les milieux, très puissants, des junkers, des militaires et des pangermanistes. Ce mouvement possédait dans le Alldeutscher Verband (l’Union pangermaniste), le Flottenverein (la Ligue de la flotte), le Wehrverein (la Ligue de défense) et autres groupements semblables, des organisations gigantesques, répandues dans toute l’Allemagne, qui, exécutant point par point leur programme, avaient pour tâche de préparer le pays à l’«inévitable » guerre en vue de la domination du monde.
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