Histoire de ma Vie, Livre 1 (Vol. 1 – 4)
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Жорж Санд. Histoire de ma Vie, Livre 1 (Vol. 1 – 4)
TOME PREMIER
PREMIÈRE PARTIE.1
CHAPITRE PREMIER
CHAPITRE DEUXIEME
CHAPITRE TROISIEME
CHAPITRE QUATRIEME
CHAPITRE CINQUIEME
CHAPITRE SEPTIEME
TOME DEUXIÈME
CHAPITRE HUITIEME
LETTRE II
LETTRE III
LETTRE V
LETTRE VII
LETTRE X
LETTRE XI
LETTRE XII
LETTRE XIV
LETTRE XVIII
CHAPITRE NEUVIEME
LETTRE XXIII
LETTRE XXIV
LETTRE XXIX
CHAPITRE DIXIEME
LETTRE XXXI
LETTRE XXXVII
LETTRE XXXVIII
CHAPITRE ONZIEME
LETTRE XXXIX
LETTRE XL
LETTRE XLII
LETTRE XLIV
CHAPITRE DOUZIEME
LETTRE XLV
LETTRE XLVI
CHAPITRE TREIZIEME
LETTRE LIII
LETTRE LIV
CHAPITRE QUATORZIEME
LETTRE I
LETTRE II
LETTRE III
LETTRE VI
LETTRE VII
LETTRE X
CHAPITRE QUINZIEME
LETTRE XI
LETTRE XII
LETTRE XIII
LETTRE XIV
LETTRE XV
LETTRE XVI
LETTRE XVII
LETTRE XVIII
CHAPITRE SEIZIEME
LETTRE XIX
LETTRE XX
LETTRE XXI
LETTRE XXII
TOME TROISIÈME
CHAPITRE DIX-SEPTIEME
CHAPITRE DIX-HUITIEME
An XI. — LETTRE I
LETTRE III
CHAPITRE DIX-NEUVIEME
LETTRE I
LETTRE III
LETTRE IV
LETTRE VI
CHAPITRE VINGTIEME
LETTRE I
LETTRE III
CHAPITRE VINGT-UNIEME
LETTRE IV
LETTRE V
LETTRE VI
LETTRE VII
CHAPITRE VINGT-DEUXIEME
LETTRE I
LETTRE II
LETTRE III
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE PREMIER
TOME QUATRIÈME
CHAPITRE DEUXIEME
CHAPITRE TROISIEME
TROISIÈME PARTIE
CHAPITRE PREMIER
CHAPITRE DEUXIEME
Отрывок из книги
Je ne pense pas qu'il y avait de l'orgueil et de l'impertinence à écrire l'histoire de sa propre vie, encore moins à choisir, dans les souvenirs que cette vie a laissés en nous, ceux qui nous paraissent valoir la peine d'être conservés. Pour ma part, je crois accomplir un devoir, assez pénible même, car je ne connais rien de plus malaisé que de se définir et de se résumer en personne.
L'étude du cœur humain est de telle nature, que plus on s'y absorbe, moins on y voit clair; et pour certains esprits actifs, se connaître est une étude fastidieuse et toujours incomplète. Pourtant je l'accomplirai, ce devoir; je l'ai toujours eu devant les yeux; je me suis toujours promis de ne pas mourir sans avoir fait ce que j'ai toujours conseillé aux autres de faire pour eux-mêmes: une étude sincère de ma propre nature et un examen attentif de ma propre existence.
.....
A ses heures de liberté, Deschartres continuait à suivre des cours de physique, de chimie, de médecine et de chirurgie. Il s'attacha beaucoup à M. Desaulx, et devint sous le commandement de cet homme remarquable, un praticien fort habile pour les opérations chirurgicales. Plus tard, lorsqu'il fut le fermier de ma grand'mère et le maire du village, sa science le rendit fort utile au pays, d'autant plus qu'il l'exerçait pour l'amour de Dieu, sans rétribution aucune. Il était de si grand cœur qu'il n'était point de nuit noire et orageuse, point de chaud, de froid ni d'heure indue qui l'empêchassent de courir, souvent fort loin, par des chemins perdus, pour porter du secours dans les chaumières. Son dévoûment et son désintéressement étaient vraiment admirables. Mais comme il fallait qu'il fût ridicule autant que sublime en toutes choses, il poussait l'intégrité de ses fonctions jusqu'à battre ses malades quand ils revenaient guéris lui apporter de l'argent. Il n'entendait pas plus raison sur le chapitre des présens, et je l'ai vu dix fois faire dégringoler l'escalier à de pauvres diables, en les assommant à coups de canards, de dindons et de lièvres apportés par eux en hommage à leur sauveur. Ces braves gens humiliés et maltraités s'en allaient le cœur gros, disant: Est-il méchant, ce brave cher homme! quelques uns ajoutaient en colère: En voilà un que je tuerais, s'il ne m'avait pas sauvé la vie! Et Deschartres, de vociférer, du haut de l'escalier, d'une voix de stentor: «Comment, canaille, malappris, buter, misérable! je t'ai rendu service et tu veux me payer! Tu ne veux pas être reconnaissant! Tu veux être quitte envers moi! Si tu ne te sauves bien vite, je vais te rouer de coups et te mettre pour quinze jours au lit. Et tu seras bien obligé alors de m'envoyer chercher!»
Malgré ses bienfaits, le pauvre grand homme était aussi haï qu'estimé, et ses vivacités lui attirèrent parfois de mauvaises rencontres dont il ne se vanta pas. Le paysan berrichon est endurant jusqu'à un certain moment où il fait bon d'y prendre garde.
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