Le Roman Historique a l'Epoque Romantique - Essai sur l'Influence de Walter Scott
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Louis Maigron. Le Roman Historique a l'Epoque Romantique - Essai sur l'Influence de Walter Scott
Le Roman Historique a l'Epoque Romantique - Essai sur l'Influence de Walter Scott
Table des matières
NOUVELLE ÉDITION LIBRAIRIE ANCIENNE H. CHAMPION, ÉDITEUR 5, QUAI MALAQUAIS, PARIS
DU MÊME AUTEUR
LE ROMAN HISTORIQUE À L'ÉPOQUE ROMANTIQUE ESSAI SUR L'INFLUENCE DE WALTER SCOTT
AVERTISSEMENT
LIVRE PREMIER
LE ROMAN HISTORIQUE AVANT LE ROMANTISME
CHAPITRE PREMIER
CHAPITRE II
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
LIVRE II
LE ROMAN HISTORIQUE DE WALTER SCOTT ET LE ROMANTISME. CHAPITRE PREMIER
CHAPITRE II
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
CHAPITRE V
LIVRE III
LE ROMAN HISTORIQUE A L'ÉPOQUE ROMANTIQUE. CHAPITRE PREMIER
CHAPITRE II
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
CHAPITRE V
CHAPITRE VI
LIVRE IV
CHAPITRE PREMIER
CHAPITRE II
CONCLUSION
Отрывок из книги
Louis Maigron
Publié par Good Press, 2020
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Voici Mazarin. La psychologie du cauteleux italien ne sera sans doute ni bien raffinée, ni bien profonde: Courtilz de Sandras n'a que de très lointains rapports avec l'auteur de Britannicus ou de Mithridate. Mais comme les récits légers et malicieux de nos conteurs dégagent et fixent avec netteté les traits essentiels, ceux qui ont dû surtout faire impression sur les hommes d'alors! Il est «fin et adroit», fier d'ailleurs de son habileté et de sa souplesse: «en matière de ruse et de fourberie il eût été bien fâché de le céder à aucun», mais incapable de résister en face, surtout quand on lui parle d'un certain ton: «il ne falloit que montrer les dents pour en avoir tout ce qu'on vouloit», «ma fermeté le fit taire; il falloit lui contredire pour gagner sa cause avec lui»;—d'une avarice encore plus remarquable: «il étoit tenant comme un Juif quand il y alloit de son intérêt»; son premier soin, une fois ministre, est d'établir des jeux, on devine dans quel but: «il n'en vouloit point à la vie de personne, il n'en vouloit qu'à leur bourse et il n'y eut point de finesse qu'il ne mit en oeuvre pour remplir la sienne»;—flatteur excessif avec ceux qu'il redoute ou qu'il a intérêt à ménager, et d'une impertinence méprisante avec ses inférieurs, ces deux défauts rendus encore plus piquants par son zézaiement d'Italien: «Monsieur le Prince, lui dit-il d'abord qu'il le vit, que fairont les Espagnols dorénavant, vous qui touez plous de monde vous seul que ne fait oune armée?» Devant tant de bassesse, le probe et scrupuleux d'Artagnan ne peut éprouver que du mépris: «il lui dit encore quantité de momeries qui eussent été bien mieux dans la bouche d'un baladin que dans celle d'un ministre d'État.» Mais le susceptible et chatouilleux mousquetaire en entendra bien d'autres. «Artagnan, jou ne counouissois pas les François avant que de les gouverner, mais les Espagnols ont grande raison de les appeler Gavaches: il n'y a rien qu'on ne leur fasse faire pour de l'argent». Faites aussi la part de la hâblerie gasconne et de l'antipathie que l'avarice sordide du cardinal devait inspirer à la folle insouciance de notre mousquetaire: n'avez-vous point là l'impression exacte qu'ont dû éprouver les contemporains?
Les personnages ne sont pas seuls à avoir plus de vérité; c'est dans un milieu réel que ces êtres réels vivent et s'agitent.
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