Code fondamental ou Charte du genre humain déduite de ses premiers besoins
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Mathieu Galtié. Code fondamental ou Charte du genre humain déduite de ses premiers besoins
Code fondamental ou Charte du genre humain déduite de ses premiers besoins
Table des matières
CHAPITRE PREMIER
CHAPITRE DEUXIÈME
CHAPITRE TROISIÈME
Отрывок из книги
Mathieu Galtié
Publié par Good Press, 2021
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L’action universelle est constituée par l’ensemble des actions spéciales des êtres, par un état d’association et de dissociation continuelles, générateur et destructeur de toutes les existences et de toutes les espèces de besoins. L’homme, comme toute autre individualité spécialement animale, est passible de cette dissociation, et susceptible de cette association. L’action des objets extérieurs sur lui, donne lieu à des sensations et à des affections, et en s’emparant de sa propre substance, fait naître ses premiers besoins, la faim et la soif; ses appareils des sens lui font apercevoir les moyens de les satisfaire, en même temps que ses appareils de locomotion lui permettent de s’en emparer. Les appareils des sens ne nous peuvent faire percevoir les moyens de satisfaire nos besoins, la faim et la soif, etc., sans que nous ne percevions les rapports conservateurs ou nuisibles que les objets ont avec nous, et que nous ne soyons soumis à la nécessité de nous les approprier ou de les rejeter, selon qu’ils nous sont convenables ou nuisibles. Cette faculté de percevoir les rapports des objets extérieurs avec nous, constitue l’instinct qui n’est que la perception de l’harmonie préétablie entre eux et nous, ou bien entre eux seulement, et dont l’extension forme la raison. L’instinct est d’autant plus sûr que sa sphère est moins étendue et que les espèces sont plus inférieures. Voilà pourquoi chez l’homme, où il est destiné par son développement à constituer la raison, il est plus susceptible d’induire en erreur que chez tout autre animal; aussi le doute, l’hésitation ont-ils dû toujours accompagner, dans les premières conditions de nos parens, comme ils le font encore aujourd’hui parmi nous, l’examen des objets qu’ils ne connaissaient pas convenablement.
La perception de l’harmonie préétablie entre les êtres ne s’étendant pas très-loin, le doute vint bientôt prendre la place du degré de conviction qu’elle donnait. L’homme, doutant de la nature de la substance qui devait réparer ses pertes, la soumit successivement à l’action de ses sens, la compara à d’autres présentes ou absentes qui lui étaient mieux connues, et se l’appropria ou la rejeta ensuite, selon qu’elle lui convint ou disconvint. Par les effets de ces actes, il dût s’apercevoir bientôt que les objets avaient des rapports entre eux et qu’ils en avaient également avec lui; et il eût dès lors les premières idées de ce que les métaphysiciens appellent entendement et volonté, esprit et cœur, science et morale. Lorsque le doute parut plus fondé, l’homme, poussé par son instinct, ne se borna pas à l’examen des qualités extérieures des objets, il en examina les qualités intérieures, les compara entre elles et aux parties intérieures des objets analogues, recomposa ces objets, les compara de nouveau à tous ceux qui-lui étaient connus, et avec lesquels ils pouvaient avoir de l’analogie ou de la différence; et en agit ainsi jusqu’à ce que son doute eût été complètement levé, et qu’il pût en conséquence les admettre ou bien les éliminer. Il ne resta pas long-temps sans s’apercevoir que dans l’exécution de ce travail, il y avait une voie plus sûre et plus expéditive que toutes les autres. Il eut alors les premières idées de la logique, et obéit ainsi, après plusieurs essais plus ou moins infructueux, au plus légitime emploi de ses facultés, à la raison, dans l’investigation de la nature des choses. Ses recherches ne purent d’abord s’étendre bien loin; les richesses de l’expérience ne lui étaient que plus ou moins complètement reproduites par ses souvenirs, quelquefois même elles ne l’étaient pas du tout, et les moyens de comparaison lui manquant, il était obligé de s’arrêter lorsqu’il aurait pu aller plus avant. De là, la nécessité de donner de l’extension. à sa mémoire, par l’emploi des signes susceptibles de rappeler les objets et de suppléer à leur présence, de même que par le secours de la logique il avait été obligé de donner de l’extension à son instinct. Dès lors eurent lieu la génération des langues parlées et des langues écrites, et celle des grammaires spéciales et générales. Mais, comme les signes étaient susceptibles de reproduire plus ou moins complètement les objets absens; il en résulta encore, sous ce rapport, l’existence d’un plus légitime emploi des facultés, et la création des diverses espèces de littératures. Enfin, l’homme obéissant toujours à son insu, à l’extension de sa nature morale, ne tarda pas à se convaincre que certains objets avaient plus de rapports entre eux qu avec d’autres, que le rapprochement dans l’investigation de leur nature, n’avait d’utilité que d’après leur analogie ou leur opposition plus ou moins tranchée; et que le travail et la durée de la comparaison étaient d’autant plus abrégés, que l’on allait plus promptement à ceux qui étaient plus susceptibles d’éclaircir le doute. De ce plus légitime emploi des facultés, naquirent les méthodes, les distributions systématiques ou naturelles des objets, et leur disposition selon leur hiérarchie d’action. D’abord la généralisation de toute action, de l’action d’existence; puis la généralisation des actions premières, des actions sensibles de couleur, de son, d’odeur, de saveur et d’action tactile, constituant les sciences méthaphysiques et mathématiques; enfin la disposition de l’action générale et des actions spéciales, composant l’astronomie ou l’action des grandes masses, la zoologie ou l’action du règne animal; la phytologie ou l’action du règne végétal; et la minéralogie ou l’action du règne inorganique, c’est-à-dire l’action non systématisée par opposition à celles du règne animal et végétal, qui sont régularisées par une disposition d’appareils dont le but est toujours constant et déterminé ().
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