A genoux devant la Gaule
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Maurice Saint-Chamarand. A genoux devant la Gaule
A genoux devant la Gaule
Table des matières
I
II
III
IV
V
VI
VII
UN TEXTE FINAL
1° TEXTE DU CRITIQUE ALLEMAND:
2° TEXTE DE M. GASTON PARIS, RELATIF A L’OPINION EMISE PAR LE CRITIQUE PRECEDENT, SUR L’APPORT du GAULOIS DANS LA FORMATION DU FRANÇAIS
POST-SCRIPTUM
RECTIFICATIONS
Отрывок из книги
Maurice Saint-Chamarand
Publié par Good Press, 2021
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La haute futaie, les arbres ensemble, les grands, les petits, se recherchaient, murmuraient, hallucinaient mes paupières. Un esprit sensible leur communiquait mille plaintes que je surprenais sans les voir. Des herbes couraient, s’enroulaient comme des couleuvres à mes pieds. Des fleurs s’y fanaient soudain, et d’autres s’ouvraient tout-à-coup et se haussaient pour me voir. Je n’osais les prendre; j’en craignais l’atteinte. Des feuilles tombaient toujours plus nombreuses à ma vue. Des cris déchiraient les arbres et troublaient leurs cimes d’un funèbre adieu; ou, dans leurs rameaux, d’autres voix, des ailes échangeaient tout bas des mots d’une langue inconnue. Des nappes d’eau moite couvaient une invisible lumière; d’autres plus légères cherchaient, pour la fuir, l’herbe des sables secrets et des graviers frissonnants, et se complaignaient sous la terre où mon ombre errante, indécise, allongée comme elles sur le sol éteint et le jour plus blême, parfois se perdait parmi les jonchées tombantes, les bris des rameaux sans vie qui déferlaient, défaillaient, se soulevaient pour mourir. L’œuvre du noir bûcheron battait son plein la forêt.
Et moi, j’y voyais, je n’y voyais que l’image du désarroi de mon âme, du trouble de mes propres rêves, et non le seuil tourmenté, le palier certain de ce monde étrange et obscur ou peu à peu et inconsciemment j’arrivais; car, jusqu’à ce jour, je n’avais eu d’autres songes que ceux que donnent les fièvres, ni soupçonné la présence d’un monde peuplé des esprits que ceux des frontières permises des fables de l’antiquité ; et je tenais pour seules réelles et dignes de sorcellerie, les cartes, les plans et les localités littéraires dûment et judicieusement contrôlées, déterminant les rochers, les bois, les vallons que les blanches nymphes et leurs vils compères occupaient.
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