Описание книги
Ce volume regroupe quatre des plus grands et plus celebres romans d’Alberto Moravia, qui temoignent de la force de l’imaginaire et du talent de portraitiste, habile a creer des archetypes, auxquels il dut sa gloire, tant dans le registre politique, historique et social que dans la tonalite intimiste et meme psychanalytique.
Il etait temps que le plus grand romancier italien, celui qui a acquis a travers le monde une notoriete exceptionnelle, par ses fictions romanesques, son art de la nouvelle, son esprit d’observation de la societe et de la politique mondiale, ses recits de voyage figure en bonne place parmi les grands auteurs de Bouquins, "La collection".
Nous avons choisi, dans la grande periode creatrice (1947-1957) d’Alberto Moravia, quatre romans representatifs de son imaginaire, nourri de son experience autobiographique : La Belle Romaine, La Desobeissance, Le Conformiste et La Ciociara. Il s’agit de quatre portraits (deux femmes et deux hommes) qui appartiennent desormais pleinement a la legende de l’ecrivain.
Dans La Belle Romaine, Alberto Moravia s’est souvenu d’une jeune prostituee qu’il avait rencontree avant la guerre et qui exercait avec l’assentiment et l’aide de sa mere. En decrivant sa vie, Alberto Moravia dresse un tableau de toutes les classes de la societe auxquelles ses clients appartiennent. Et a travers la diversite de la sexualite humaine, le romancier approfondit sa connaissance et ses analyses du comportement des hommes, dans la periode fasciste et dans la confusion de l’apres-guerre. Dans La Desobeissance, Moravia laisse s’exprimer sa veine intimiste et offre une sorte de « fausse autobiographie », en imaginant un enfant qui pourrait etre son double et qui exprime tous les elans de revolte qui l’ont anime jusque dans l’age adulte. Dans Le Conformiste, que le film de Bernardo Bertolucci, une vingtaine d’annees plus tard, devait rendre celebre, l’ecrivain donne de la tragedie de ses cousins resistants Rosselli, victimes des services secrets fascistes, une version transfiguree, en refusant tout manicheisme et en tentant cependant de comprendre les mobiles du mal et de la perversion. Inventant un personnage ambigu de fasciste, il penetre dans le labyrinthe de la genese de la trahison, du meurtre, de la persecution. Enfin, avec La Ciociara, qu’un autre film rendit populaire (grace au double genie de Vittorio De Sica son realisateur et de Sophia Loren qui incarna la protagoniste), Moravia raconte « sa guerre », dans le sud du Latium, ou fuyant avec sa femme Elsa Morante les persecutions raciales, il decouvrit tout un monde paysan arriere, mais aussi genereux. Plutot que de proposer un recit autobiographique, il modele un nouveau personnage feminin de femme simple, fuyant avec sa fille, et se heurtant a une tragedie sans visage et sans nom.