Contes de l'empire Primorskoie tsarstvo
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Николай Валентинович Одинцов. Contes de l'empire Primorskoie tsarstvo
I. Conte du tsar Agaphon et de son empire Primorskoie tsarstvo
II. Ivanouchka-L'imbecile et le cheval enchanté
III. Conte de l'epee enchantee
IV. Conte du lac du Bois
V. Le conte du roi Metchiar
VI. Le mechant magicien
VII. Legende du glorieux chevalier Slavodol
VIII. Le Dragon Gorynitch
Отрывок из книги
Il était une fois le tsar Agaphon. Il régnait sur Primorskoié Tsarstvo. C'était un petit royaume comprenant tout au plus deux forêts, deux rivières et un marais où se cueillaient les airelles. Comme son nom l'indiquait, le Primorskoié Tsarstvo s'étendait en bordure d'une mer immense. Des bâteaux sillonnaient cette mer immense et transportaient des marchandises. Le royaume était fier de ses deux villes et de ses huit villages. La capitale s'appelait Karass. C'est là que se trouvait le palais du tsar, où ce dernier résidait, rendait la justice et recevait les ambassadeurs étrangers. La ville devait son nom étrange à sa situation sur les bords du lac de Karass, dont les eaux regorgeaient de carassins. Chaque matin les pêcheurs sortaient et revenaient les filets pleins de carassins, mais il y en avait toujours autant le lendemain. Le nom de sa capitale déplaisait beaucoup au tsar. Il aurait aimé pour elle un nom un peu plus solennel. Un nom comme Vitiazgrad ou encore comme Gorod-Bogotyreï par exemple, en l'honneur des preux et des chevaliers, ou bien pourquoi ne pas appeler la ville tout simplement Gorod Agaphon en l'honneur de son tsar? Cette dernière variante lui souriait le mieux. Hélas, cela ne passa jamais dans les moeurs. En dépit des moult décrets du tsar, tout le monde continuait à appeler la ville Karass. Une haute tour abritait la résidence d'un scribe. Il inscrivait tout ce qui se passait au palais. Toute la tour était comme tapissée d'armoires emplies de livres. Et dans ces livres était consignée toute l'histoire de l'empire Primorskoié Tsarstvo depuis les temps les plus anciens, depuis l'époque même où le très puissant chevalier Slavodol était arrivé avec sa tribu sur les rives du lac Karasseï et avait fondé la ville de Karass. A cette époque si lointaine les manuscrits n'étaient pas encore sous forme de livres mais sous forme de rouleaux.
La capitale avait aussi son école. Les petits garçons y étudiaient les différentes sciences. Agaphon était très fier de cette école: "Nous avons une école et les sciences ici progressent. Tandis que nos voisins n'ont rien de tel, ce sont des barbares incultes". Mais l'école était interdite aux petites filles. Agaphon pensait que les femmes étaient plus bêtes que les hommes et qu'elles ne devaient pas étudier. Sa propre fillette Alionouchka ne cessait de lui demander: "Papa, laisse-moi aller à l'école, je veux apprendre à lire et écrire, je veux lire des livres!". Rien à faire, Agaphon ne cédait pas.
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– Où est-il, ton pays enchanté? – demanda-t-il. – N'est-il pas possible que je t'y accompagne, pour voir comment tu vis?
– Mon pays est partout autour de toi. Mais il est invisible. Et toi, tu ne peux pas entrer au pays enchanté. Nul homme ne pourra jamais trouver le chemin pour y aller. Mais ne sois pas triste. Sitôt que tu auras besoin de moi, tu n'auras qu'à t'avancer au milieu d'un pré et émettre le sifflement des chevaliers, puis m'appeler par mon nom, alors j'apparaîtrai au même instant.
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