L'affaire Sougraine
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Pamphile Lemay. L'affaire Sougraine
L'affaire Sougraine
Table des matières
QUÉBEC. TYPOGRAPHIE DE C. DARVEAU. 1884
L'AFFAIRE SOUGRAINE
PROLOGUE
LES DEUX FUGITIFS
PREMIÈRE PARTIE. Vingt-trois ans après. UN BAL CHEZ MADAME D'AUCHERON
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
DEUXIÈME PARTIE
LA LANGUE MUETTE ET LA LONGUE CHEVELURE
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
XXI
XXII
XXIII
XXIV
XXV
XXVI
XXVII
TROISIÈME PARTIE
LES ASSISES CRIMINELLES
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
XXI
XXII
XXIII
Отрывок из книги
Pamphile Lemay
Publié par Good Press, 2020
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Le visiteur entra. Une poignée de main fut échangée.
Les deux amis qui se trouvaient réunis ne se ressemblaient guère, si ce n'est par l'âge. L'un et l'autre, toutes voiles au vent, voguaient vers la pleine mer, mais ne faisaient que de laisser les rivages de la jeunesse. En langage ordinaire, l'un et l'autre ne dépassaient guère trente à trente cinq ans. D'Aucheron, quant au physique, était demeuré dans les limites du bons sens, le notaire prenait des envergures de ballon. Le premier était assez grand, le second, trop court, roulait plutôt qu'il ne marchait. D'Aucheron cultivait l'ambition, prétendait mener de pair plusieurs besognes, se prodiguait, faisait l'important, posait; le notaire remplaçait toutes ces misères par une seule: l'avarice. Depuis plusieurs années il vivait dans l'isolement. Son étude était comme une toile d'araignée. Il se tenait tapi dans le fond, attendant l'imprudente victime. Il prêtait à la petite semaine et à la grosse rente. Sa charité était une roue d'engrenage d'où l'on sortait parfaitement broyé. Il s'était marié pour avoir de l'argent. Sa femme eut la chance de mourir avant de le connaître. Elle s'endormit en paix après quelques mois d'illusions. Le beau père avait fait la sottise de la précéder dans un monde que l'on est convenu d'appeler meilleur. A son lit de mort il manda son gendre et lui parla longuement. Que lui dit-il? Rien de bien agréable à coup sûr, car ce brave gendre fit une grimace significative et donna pendant longtemps libre cours à sa mauvaise humeur. Vilbertin cultivait une autre passion bien inoffensive, en apparence du moins: la passion de la chasse. Je me trompe, il ne la cultivait pas, il la réprimait à cause du plomb perdu et de la poudre qu'il ne fallait pas jeter aux moineaux. Pourtant, une fois l'an, elle se réveillait si vive qu'il ne résistait plus; une fois l'an, toujours à la même époque, à l'époque des vents glacés et des neiges éclatantes, à l'époque des grands caribous fauves.
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