J. B. Jongkind
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Paul Colin. J. B. Jongkind
J. B. Jongkind
Table des matières
I
II
III
IV
V
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES PLANCHES
Отрывок из книги
Paul Colin
Publié par Good Press, 2021
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Jongkind doit à cette fringale de mise en notes une méthode de travail qui ne subira aucune modification et qui imprimera à toute son esthétique sa plus heureuse direction. La plupart de ses tableaux, en effet, ne sont que la transposition à tête reposée d’une aquarelle tracée, — en quelques traits et en quelques taches, — «sur le motif». Si, dans ses vues de Hollande, on trouve des compositions plus arbitraires, fabriquées entièrement avec des éléments vraisemblables mais théoriques (le canal, le pont-levis, le moulin et la lune), par contre, tous ses tableaux de Honfleur, de Paris et du Dauphiné sont des transcriptions fidèles d’aquarelles ou de dessins qui, pour la plupart, existent encore. La conséquence d’une telle méthode est facile à apercevoir: une notation, superposant à une armature de traits quelques taches de lavis, synthétise — on pourrait presque dire schématise — le paysage et le réduit à ses éléments principaux. Je sais bien que certaines aquarelles sont très poussées, fouillent sans mièvrerie les détails les plus subtils et décrivent chaque plan avec ses particularités; mais ces aquarelles-là sont relativement peu nombreuses et datent toutes ou presque toutes de la dernière décade de sa vie, quand, pris au jeu, il voulait faire de son aquarelle autre chose qu’un simple document. La plupart du temps, il se contentait de saisir au vol un effet de lumière ou de couleur sur la courbe d’un paysage. Il arrivait, de la sorte, à réduire le spectacle qui l’attirait à une juxtaposition de tons et de traits d’une franchise parfaite.
Quand il entreprenait, dans la suite, de ressusciter sur sa toile le paysage qui l’avait ému, il en retrouvait les notes principales, les centres d’intérêt, c’est-à-dire l’âme, et il ne pouvait plus compter que sur sa mémoire pour reconstituer les détails et la narration. Il fut conduit ainsi à considérer qu’un tableau était fini quand les valeurs y avaient trouvé leur place et y jouaient leur partie. Comme dans ses aquarelles, il s’attacha beaucoup plus à évoquer le paysage qu’à le décrire, et il restreignit ses préoccupations à l’ordonnance, à la mise en page et à l’harmonie de la gamme principale. A l’époque où il adopta une telle esthétique, le paysage était encore enfermé dans les règles d’une stricte calligraphie: il suffit de rappeler ici les marines de Gudin et les compositions très artificielles de Isabey. Parmi celles de ses confrères, les œuvres de Jongkind paraissaient esquissées, et lui-même s’en accuse dans certaines de ses lettres.
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