Le Blé qui lève

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Rene Bazin. Le Blé qui lève

I. LA MARCHE DES BÛCHERONS

II. LA VIE MORALE D'UN PAUVRE

III. LA LECTURE EN FORÊT

IV. LA VAUCREUSE

V. LE RECOURS EN GRACE

VI. LE MORNE DIMANCHE

VII. LES FOINS

VIII. LA QUÊTE DE L'ABBÉ ROUBIAUX

IX. LA VENTE CHEZ LUREUX

X. LA FERME DU PAIN-FENDU

XI. LES LABOURS DE PICARDIE

XII. LA BOURRASQUE

XIII. FAŸT-MANAGE

XIV. LE REVENANT

XV. LE DÉPART DU MAITRE

XVI. LA REMONTÉE

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Gilbert Cloquet avait été à l'école chez l'instituteur public de Fonteneilles vers 1860, – oh! que cela était loin! – il avait appris à lire, à écrire, à compter, et, à cinquante ans passés, aujourd'hui, s'il ne savait plus guère écrire, faute d'usage, il comptait fort bien, lisait les journaux, les affiches et même «l'écriture moulée» sans difficulté, ce qui prouve que l'instruction avait été bonne et solide. Il avait aussi récité le catéchisme, tantôt bien, tantôt mal, à l'instituteur qui se montrait exigeant, pour cette leçon comme pour les autres, et qui aimait qu'on les récitât mot pour mot. Quelques inspections paternelles du curé de ce temps-là, qui interrogeait un peu, encourageait, racontait une histoire, et se retirait en félicitant le maître; un examen et une courte révision du catéchisme avant la première communion, et Gilbert Cloquet avait été jugé, par les plus hautes autorités qu'il connût, les seules qui se fussent occupées de son âme, suffisamment armé pour vivre honnêtement, résister à tout mal du dehors et du dedans, et conseiller plus tard les enfants qui naîtraient de lui.

– Te voilà grand, mon Gilbert, lui dit un jour la mère Cloquet, tes onze ans sont sonnés, et il faut commencer à gagner ta vie. Nous irons donc à la louée de Bazolles, bien que j'aie le cœur tout en peine de me séparer de toi.

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Il fallait faire souvent trois ou quatre kilomètres, matin et soir, pour gagner le chantier et pour en revenir. Quand le père rentrait, dans la nuit toujours, car on finissait le travail vers cinq heures, un peu avant le coucher du soleil, l'enfant disait:

– Vous aimez trop le bois, papa!

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