La vie simple

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Рихард Вагнер. La vie simple

I. La vie compliquée

II. L'esprit de simplicité

III. La pensée simple

IV. La parole simple

V. Le devoir simple

VI. Les besoins simples

VII. Le plaisir simple

VIII. L'esprit mercenaire et la simplicité

IX. La réclame et le bien ignoré

X. Mondanité et vie d'intérieur

XI. La beauté simple

XII. L'orgueil et la simplicité dans les rapports sociaux

XIII. L'éducation pour la simplicité

XIV. Conclusion

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Avant de pouvoir exposer en quoi consisterait, dans la pratique, le retour à la simplicité auquel nous aspirons, il est nécessaire de définir la simplicité dans son principe même. Car l'on commet à son endroit la même erreur que nous venons de dénoncer et qui consiste à confondre l'accessoire avec l'essentiel, le fond avec la forme. On est tenté de croire que la simplicité présente certains caractères extérieurs auxquels elle se reconnaît, et dans lesquels elle consiste. Simplicité et condition simple, vêtements modestes, demeure sans faste, médiocrité, pauvreté, ces choses semblent marcher ensemble. Tel n'est pas le cas cependant. Des trois hommes que je viens de rencontrer sur ma route, l'un allait en équipage, l'autre à pied, le troisième nu-pieds. Ce dernier n'est pas nécessairement le plus simple des trois. Il se peut en effet que celui qui passe en voiture soit simple malgré sa grande situation et ne soit pas l'esclave de sa richesse; il se peut de même que l'homme en souliers n'envie pas celui qui passe en équipage, et ne méprise pas celui qui va sans chaussures, et enfin il est possible que, sous ses haillons et les pieds dans la poussière, le troisième ait la haine de la simplicité, du travail, de la sobriété et ne rêve que vie facile, jouissances, désœuvrement. Parmi les moins simples des hommes il faut compter les mendiants de profession, les chevaliers d'industrie, les parasites, tout le troupeau des obséquieux ou des envieux dont les aspirations se résument en ceci: arriver à saisir un lambeau, le plus gros possible, de cette proie que consomment les heureux de la terre. Et dans cette même catégorie, rangeons, peu importe à quel milieu ils appartiennent, les ambitieux, les roués, les efféminés, les avares, les orgueilleux, les raffinés. La livrée n'y fait rien, il faut voir le cœur. Aucune classe n'a le privilège de la simplicité, aucun costume, quelque humble qu'il paraisse, n'en est le signe assuré. Sa demeure n'est, nécessairement, ni la mansarde, ni la chaumière, ni la cellule de l'ascète, ni la barque du plus pauvre des pêcheurs. Sous toutes les formes que revêt la vie, dans toutes les positions sociales, en bas comme au sommet de l'échelle, il y a des êtres qui sont simples et d'autres qui ne le sont pas. Nous ne voulons pas dire par là que la simplicité ne se traduise par aucun indice extérieur, qu'elle n'ait pas ses allures particulières, ses goûts propres, ses mœurs; mais il ne faut pas confondre ces formes qu'on peut à la rigueur lui emprunter, avec son essence même et sa source profonde. Cette source est tout intérieure. La simplicité est un état d'esprit. Elle réside dans l'intention centrale qui nous anime. Un homme est simple lorsque sa plus haute préoccupation consiste à vouloir être ce qu'il doit être, c est-à-dire un homme tout bonnement. Cela n'est ni aussi facile ni aussi impossible qu'on pourrait se l'imaginer. Au fond cela consiste à mettre ses aspirations et ses actes d'accord avec la loi même de notre être et par conséquent avec l'intention éternelle qui a voulu que nous soyons. Qu'une fleur soit une fleur, une hirondelle une hirondelle, un rocher un rocher et qu'un homme soit un homme et non un renard, un lièvre, un oiseau de proie ou un pourceau, tout est là.

Nous voici donc amenés à formuler l'idéal pratique de l'homme. Dans toute vie nous observons une certaine quantité de forces et de substances associées pour un but. Des matériaux plus ou moins bruts y sont transformés et portés à un degré supérieur d'organisation. Il n'en est pas autrement pour la vie des hommes. L'idéal humain consisterait ainsi à transformer la vie en biens plus grands qu'elle-même. On peut comparer l'existence à une matière première. Ce qu'elle est, importe moins que ce qu'on en tire. Comme dans une œuvre d'art, ce qu'on doit y apprécier, c'est ce que l'ouvrier a su y mettre. Nous apportons en naissant, des dons différents. L'un a reçu de l'or, l'autre du granit, un troisième du marbre et la plupart du bois ou de l'argile. Notre tâche consiste à façonner ces matières. Chacun sait qu'on peut gâter la substance la plus précieuse, mais aussi qu'on peut tirer une œuvre immortelle d'une matière sans valeur. L'art consiste à réaliser une idée permanente, dans une forme éphémère. La vie vraie consiste à réaliser les biens supérieurs qui sont la justice, l'amour, la vérité, la liberté, l'énergie morale dans notre activité journalière, quel qu'en soit d'ailleurs le lieu ou la forme extérieure. Et cette vie est possible dans les conditions sociales les plus diverses, et avec les dons naturels les plus inégaux. Ce n'est pas la fortune ou les avantages personnels, mais le parti que nous en tirons qui constitue la valeur de la vie. L'éclat n'y fait pas plus que la longueur: la qualité, voilà le principal.

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Suso, le grand moine mystique, un des hommes les plus simples et les meilleurs qui aient jamais vécu, avait une habitude touchante: chaque fois qu'il rencontrait une femme, la plus pauvre et la plus vieille, il s'écartait respectueusement de son chemin, dût-il pour cela se mettre les pieds dans les épines ou dans une ornière boueuse. «Je fais cela, disait-il, pour rendre hommage à notre sainte dame la Vierge Marie.» Rendons à l'espérance un hommage semblable: quand nous la rencontrons sous la forme du brin de blé qui perce le sillon, de l'oiseau qui couve et nourrit sa nichée, d'une pauvre bête blessée qui se ramasse, se relève et continue son chemin, d'un paysan qui laboure et ensemence un champ ravagé par l'inondation ou la grêle, d'une nation qui lentement répare ses pertes et panse ses blessures, sous n'importe quel extérieur humble et souffreteux, saluons-la! Quand nous la rencontrons dans les légendes, dans les chants naïfs, dans les simples croyances, saluons-la encore! car c'est la même toujours, l'indestructible, la fille immortelle de Dieu.

Nous osons trop peu espérer. L'homme de ce temps a contracté des timidités étranges. La crainte que le ciel ne tombe, ce comble de l'absurdité dans la peur, selon nos ancêtres gaulois, est entrée dans nos cœurs. La goutte d'eau doute-t-elle de l'Océan? le rayon doute-t-il du soleil? Notre sagesse sénile a réalisé ce prodige. Elle ressemble à ces vieux pédagogues grognons, dont l'office principal consiste à rabrouer les joyeuses espiègleries ou les enthousiasmes juvéniles de leurs jeunes élèves. Il est temps de redevenir enfants, de réapprendre à joindre les mains et à ouvrir de grands yeux devant le mystère qui nous enveloppe, de nous souvenir que malgré notre savoir nous ne savons que peu de chose, que le monde est plus grand que notre cerveau et que c'est heureux, car s'il est si prodigieux il doit receler des ressources inconnues et on peut lui accorder quelque crédit sans se faire taxer d'imprévoyance. Ne le traitons pas comme des créanciers un débiteur insolvable. Il faut ranimer son courage et rallumer la sainte flamme de l'espérance. Puisque le soleil se lève encore, puisque la terre refleurit, puisque l'oiseau bâtit son nid, puisque la mère sourit à son enfant, ayons le courage d'être des hommes et remettons le reste à Celui qui a nombré les étoiles. Quant à moi, je voudrais pouvoir trouver des mots enflammés pour dire à quiconque se sent le cœur abattu en ce temps désabusé: relève ton courage, espère encore, celui-là est sûr de se tromper le moins qui a l'audace d'espérer le plus. La plus naïve espérance est plus près du vrai que le désespoir le plus raisonné.

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