Читать книгу La danse macabre des femmes - Unknown - Страница 1
ОглавлениеLex metuenda premit mortales. omnibus vna
Mors cita sed dubia. nec fugienda venit.
Circuit et surgens sol vitam prestat. et item.
Cum cadit annichillat quod nichil ante fuit.
Sic dat. sic retrahit. iterum trahet. atque retraxit
Omnia. sol girans quod dedit. ipse trahit
¶Lacteur.
¶Mirez vous icy mirez femmes
Et mettes vostre affection
A penser a voz poures ames
Qui desirent saluacion
Cy bas nest pas la mansion
Ou vous deuez estre tousiours
Mort met tout a destruction
Grant & petit meurt tous les iours
¶Pour noblesse ne pour honneur
Pour richesse ou pourete
Pour estre dame de valeur
Ou femme de mendicite
Ne differe mort equite:
Mais autant dune part que dautre
Sans auoir mercy ne pite
Huy prent lune: et demain lautre
¶Ludite formose teneres cantate puelle.
Nam defluunt anni more fluentis aque
Nec que preteriit iterum reuocabitur vnda.
Nec que preteriit hora redire potest
¶Le premier menestrel
Venez dames et damoiselles
Du siecle & de religion
Vefues: mariees & pucelles
Et autres sans exception
De quelconque condicion
Toutes: danser a ceste danse
Vous y venrez vueilles ou non
Qui saige est souuent y pense
¶Le second.
Quelz sont voz corps: ie vous demande
Femmes iolies tant bien paree
Ilz sont pour certain la viande
Quun iour sera aux vers donnee
Des vers sera donc deuoree
Vostre chair: qui est fresche & tendre
Ia il nen demourra goulee
Voz vers apres deuiendront cendre
¶Le tiers.
Compaignon bonne est ta raison
De ses femmes oultrecuidee
Que leurs corps sera venaison
De vers puans vng iour mengee
En pourroyent elles estre gardee
Pour or: argent ne rien qui soit
Nenny. bien sont doncques abusees
Qui ne samende il se decoit
¶Le quart.
O femmes mirez vous en vng tas
Dossemens de gens trespassez
Lesquelz ont en diuers estas
Au monde este leurs temps passez
Et maintenant sont entassez
Lun sur lautre gros et menus
Ainsi serez. or y pensez
La chair pourrie les os tous nus
Ex vtero natis posita est lex ire: sed esse
Certos: sub sole perpetuare nichil
Ex vtero natis pedetentim calle sub ipso
Subdola mors comes est nos laqueare studens.
¶La mort.
Noble royne de beau corsaige
Gente et ioyeuse a laduenant
Iay de par le grant maistre charge
De vous en mener maintenant.
Et comme bien chose aduenant.
Ceste danse commenceres
Faictes deuoir au remenant
Vous qui viuez ainsi feres
¶La royne
Ceste danse mest bien nouuelle
Et en ay le cueur bien surprins
He dieu: quelle dure nouuelle
A gens qui ne sont pas aprins
Las en la mort est tout comprins
Royne. dame. grant ou petite
Les plus grans sont les premiers prins
Contre la mort na point de fuyte
¶La mort.
Apres ma dame la duchesse
Vous vien querir et pourchasser
Ne pensez plus a la richesse
A biens ne ioyaulx amasser
Auiourdhuy vous fault trespasser
Pourquoy de vostre vie est fait
Folie est de tant embrasser
On nemporte que le bienfait
¶La duchesse.
Ie nay pas encore trente ans
Helas: a leure que commence
A scauoir que cest de bon temps
Mort me vient tollir ma plaisance
Iay des amis: et grant cheuance
Soulas. esbas. gens a deuis
Pourquoy moins me plait ceste danse
Gens aises si meurent enuis
Passibus inuigilat nostris mors: omnia rodens.
Nec sinit esse diu quicquid in orbe fluit
Continuo cadimus viuentes. fila sororum.
Atropos arrumpens emula sepe venit
¶La mort.
Or ca ma dame la regente
Qui auez renom de bien dire
De danser: fringuer: estre gente
Sur toutes quon scauroit eslire
Vous soliez autres faire rire
Festier gens et ralier:
Or est il temps de vous reduire
La mort fait trestout oublier
¶La regente
Quant me souuient des tabourins
Nopces: festes: harpes: trompetes:
Menestrelx: doulcines: clarins:
Et des grans cheres que iay faictes
Ie congnois que telz entrefaictes
En temps de mort nont point de lieu
Mais tournent en poures emplaites
Tout se passe fors aymer dieu
¶La mort.
Gentille femme de cheualier
Que tant aymes deduit et chasse
Les engins vous fault habiller
Et suyure le train de ma trasse
Cest bien chasse quant on pourchasse
Chose a son ame meritoire
Car au derrain mort tout enchasse
Ceste vie est moult transitoire
¶La femme du cheualier
Pas si tost mourir ne cuidoye
Et comment dea: ie souppe hier
Sur lerbe verte a la saulsoye
Ou fis mon espreuier gayer
En riens plus ne se fault fier
Et quest ce des fais de ce monde
Huy rire demain lermoyer
La fin de ioye en dueil redonde
Fluctibus aut morbo. seu flammis. strage. veneno.
Macra fames. calidum frigora. cura. nocent.
Ergo quis in tantis possit cras dicere viuam
Cum videat quotiens mors male visa ferit
¶La mort
Dame abbesse vous lesseres
Labbaye quauez bien aymee
Quun peu de bien nemporteres
Plus nen seres dame appelle
Vostre crosse dargent doree
Vne de voz seurs portera
Qui apres vous sera sacree
Tout fut aultruy: tout y sera
¶Labbesse
Le seruice hier ie faisoye
En leglise comme abbesse
Et ma crosse dargent portoye
A matines et a la messe
Et auiourduy fault que ie lesse
Abbaye crosse et couuent
He dieu: de ce monde quest ce
On est de mort sourprins souuent
¶La mort
Dame ploies voz gorgerettes
Il nest plus temps de vous farder
Voz toretz fronteaulx & bauettes
Ne vous pourroient icy aider
Pluseurs sont deceupz par cuider:
Que la mort pour leur habit fleche
Chascun il deust bien regarder
Par habit mainte femme peche
¶La femme de lescuier
He: quay ie meffait ou mesdit
Dont doye souffrir telle perte
Iauoye achete au landit
Du drap pour taindre en escarlete:
Et eusse eu vne robe verte
Au premier iour de lan qui vient
Mais mon emprise est descouuerte
Tout ce quon pense pas nauient
Non licet vt video vane confidere vite
In qua nulla fides est nisi certa mori.
Finge quod aspicias morientem: sed freme: namque
Consimili pena te vocat vna dies
¶La mort
Se vous auez sans fiction
Tout vostre temps serui a dieu
Du cueur en la religion
Laquelle vous auoit vestue
Celluy qui tous biens retribue
Vous compensera loyalment
A son vouloir: en temps & lieu
Bienfait quiert auoir bon paiment
¶La prieure
Cestoit en ma religion
Seruir a dieu tout mon desir
En cloystre par deuocion
Dire mes heures a lesir
Or mest venu la mort saisir
Au monde nay point de regre
Face dieu de moy son plaisir
Prendre doit on la mort en gre
¶La mort
Venez apres ma demoiselle
Et serrez tous vos affiquetz
Nenchault se estez laide ou belle
Laisser vous fault plait & caquetz
Plus ne ires a ses bancquetz
Ou on sent si souef leau rose
Ne verrez iouster a rouquetz
Femmes font faire faire moult de chose
¶La demoiselle
Que me vallent mes grans atours
Mes habitz. ieunesse. beaute
quant tout me fault lesser en plours
Oultre mon gre et voulente
Mon corps sera tantost porte
Aux vers et a la pourriture:
Plus nen sera bale: ne chante
Ioye mondaine bien peu dure
Est breuis illa dies hodie. quia forte dierum
Est michi sola dies. heu metuenda dies.
Atque horrenda dies. quia tunc michi meta merendi
Clauditur. illa dies leta ve. dira ve dies
¶La mort
Et vous aussi gente bourgoise
Pour neant certes vous excuses
Il est force que chascun voise
Comme veez. et aduises
Voz beaux gorgias empesez
Ny font rien. ne large sainture
Maintz hommes en sont abusez
En tous estatz il fault mesure
¶La bourgoise
Mes getz et colletz de letisses
Ne me exemptent point de mort
Mais mes grans ioyes et delices
Me viennent icy a remort
Ma conscience fort me mort
Des folies faictes en ieunesse
Qui me sont a rebours tresfort
Ioye en la fin tourne en tristesse
¶La mort
Femme vefue venez auant
Et vous auancez de venir.
Vous veez les autres dauant
Il conuient vnefoys finir
Cest belle chose de tenir
Lestat ou on est appellee
Et soy tousiours bien maintenir
Vertus est tout par tout louee
¶La femme vefue
Depuis que mon mary mourut
Iay eu affaire grandement
Sans ce que aucun me secourut
Si non de dieu gard seulement
Iay des enfans bien largement
Qui sont ieunes et non pourueux
Dont iay pitie: mais nullement
Dieu ne lesse aucuns despourueux
Ortum suum queque repetunt. terramque sequuntur.
Flos fluit. vmbra fugit omnia nata cadunt.