Choix de contes et nouvelles traduits du chinois
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Various. Choix de contes et nouvelles traduits du chinois
AVERTISSEMENT
LES PIVOINES 1, CONTE
LE BONZE KAY-TSANG. SAUVÉ DES EAUX. HISTOIRE BOUDDHIQUE
LE POÈTE LY-TAI-PE. NOUVELLE
I
II
LE LION DE PIERRE. LÉGENDE
LA LÉGENDE 55. DU ROI DES DRAGONS. HISTOIRE BOUDDHIQUE
LES RENARDS-FÉES. CONTE TAO-SSE
I
II
LE LUTH BRISÉ. NOUVELLE HISTORIQUE
Отрывок из книги
Sous le règne de Jin-Tsong2, de la dynastie des Song Méridionaux, au village de Tchang-Yo, situé à deux lys3 de la porte orientale de Ping-Kiang, chef-lieu du département de Kiang-Nan, vivait un homme dont le nom de famille était Tsieou et le petit nom Sien. Il descendait d'une famille de cultivateurs; quelques arpents de terre et une cabane couverte en chaume composaient son patrimoine: sa femme était morte sans lui laisser d'enfant.
Dès sa jeunesse, Tsieou-Sien aimant avec passion planter les fleurs et semer les fruits, avait abandonné complètement la culture de ses terres pour se livrer tout entier à son passe-temps favori. Si, après bien des recherches, il obtenait une fleur rare, alors sa joie était plus grande que s'il eût ramassé sur sa route une pierre précieuse. Vous accompagnait-il dehors pour une affaire très importante, quand chemin faisant se présentait quelqu'un qui possédât un jardin, sans s'informer même si cela plaisait ou non au maître de la maison, Tsieou-Sien le suivait d'un air riant, entrait flâner dans son parterre et demandait avec instance la permission de voir à loisir. Quand c'étaient des fleurs et des arbres ordinaires, et qu'il avait lui-même dans son jardin, si cependant à cette époque tout était épanoui, il se faisait un grand plaisir d'y revenir. Mais y avait-il une fleur extraordinaire, une fleur qui lui manquât ou qui fût déjà passée chez lui; alors, sans penser à autre chose, il négligeait toutes les occupations du moment, restait attaché à cette plante sans pouvoir la quitter, et oubliait chaque jour de rentrer dans sa demeure. Aussi l'avait-on surnommé Hoa-Tchy (le Fou des fleurs). Rencontrait-il un marchand qui eût des plantes précieuses, sans songer à s'assurer s'il avait sur lui de quoi payer, il fallait absolument qu'il achetât; et lorsqu'il était sans argent, il se dépouillait de ses vêtements et les laissait en gage.
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Je suis, répond la jeune fille, votre proche voisine; j'ai appris que vous avez dans votre jardin de magnifiques pivoines en pleine fleur, et je viens tout exprès pour les admirer: il est à croire qu'elles ne sont pas encore fanées. A ce mot de pivoines, Tsieou-Sien se mit à sangloter de nouveau. Quelle triste aventure vous est donc arrivée, demanda la jeune fille, que vous vous désolez ainsi? Et le pauvre jardinier lui raconte les violences exercées par le jeune seigneur. C'est là, reprend-elle en souriant, la cause de vos chagrins! vous serait-il agréable que les fleurs reparussent sur leur tige? Mademoiselle, répond Tsieou, ne vous jouez pas de moi: quand la fleur a quitté la branche, est-il un moyen de l'y replacer? Mes ancêtres, ajouta la jeune inconnue, m'ont transmis un art magique au moyen duquel je puis opérer ce prodige; j'ai réussi toutes les fois que j'en ai fait l'essai.
A ces mots la douleur de Tsieou se changea en joie; et il s'écria; Quoi! est-il bien vrai que vous possédiez cet art surnaturel? Et pourquoi pas, répond la jeune fille? Le vieillard était tombé à ses pieds et lui exprimait ainsi sa reconnaissance: Mademoiselle, daignez employer cet art magique; il sera au-dessus des forces du vieux Chinois de vous en témoigner sa gratitude, mais à chaque fleur qui s'épanouira il ira vous inviter à la venir voir.
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