Le Rhin, Tome III

Le Rhin, Tome III
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Victor Hugo. Le Rhin, Tome III

LETTRE XXIII. MAYENCE

LETTRE XXIV. FRANCFORT-SUR-LE-MEIN

LETTRE XXV. LE RHIN

LETTRE XXVI. WORMS. – MANNHEIM

LETTRE XXVII. SPIRE

LETTRE XXVIII. HEIDELBERG

LETTRE XXIX. STRASBOURG

LETTRE XXX. STRASBOURG

LETTRE XXXI. FREIBURG EN BRISGAW

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J'étais à Francfort un samedi. Il y avait longtemps déjà que, marchant au hasard, je cherchais mon vieux Francfort dans un labyrinthe de maisons neuves fort laides et de jardins fort beaux, lorsque je suis arrivé tout à coup à l'entrée d'une rue singulière. Deux longues rangées parallèles de maisons noires, sombres, hautes, sinistres, presque pareilles, mais ayant cependant entre elles ces légères différences dans les choses semblables qui caractérisent les bonnes époques d'architecture; entre ces maisons toutes contiguës et compactes et comme serrées avec terreur les unes contre les autres, une chaussée étroite, obscure, tirée au cordeau; rien que des portes bâtardes surmontées d'un treillis de fer bizarrement brouillé; toutes les portes fermées; au rez-de-chaussée rien que des fenêtres garnies d'épais volets de fer; tous ces volets fermés; aux étages supérieurs, des devantures de bois presque partout armées de barreaux de fer; un silence morne, aucun chant, aucune voix, aucun souffle, par intervalles le bruit étouffé d'un pas dans l'intérieur des maisons; à côté des portes un judas grillé à demi entr'ouvert sur une allée ténébreuse; partout la poussière, la cendre, les toiles d'araignées, l'écroulement vermoulu, la misère plutôt affectée que réelle; un air d'angoisse et de crainte répandu sur les façades des édifices; un ou deux passants dans la rue me regardant avec je ne sais quelle défiance effarée: aux fenêtres des premiers étages, de belles jeunes filles parées, au teint brun, au profil busqué, apparaissant furtivement, ou des faces de vieilles femmes au nez de hibou, coiffées d'une mode exorbitante, immobiles et blêmes derrière la vitre trouble; dans les allées des rez-de-chaussée, des entassements de ballots et de marchandises; des forteresses plutôt que des maisons, des cavernes plutôt que des forteresses, des spectres plutôt que des passants. – J'étais dans la rue des Juifs, et j'y étais le jour du sabbat.

A Francfort il y a encore des Juifs et des chrétiens; de vrais chrétiens qui méprisent les juifs, de vrais juifs qui haïssent les chrétiens. Des deux parts on s'exècre et l'on se fuit. Notre civilisation, qui tient toutes les idées en équilibre et qui cherche à ôter de tout la colère, ne comprend plus rien à ces regards d'abomination qu'on se jette réciproquement entre inconnus. Les juifs de Francfort vivent dans leurs lugubres maisons, retirés dans des arrière-cours pour éviter l'haleine des chrétiens. Il y a douze ans, cette rue des Juifs, rebâtie et un peu élargie en 1662, avait encore à ses deux extrémités des portes de fer, garnies de barres et d'armatures extérieurement et intérieurement. La nuit venue, les juifs rentraient et les deux portes se fermaient. On les verrouillait en dehors comme des pestiférés, et ils se barricadaient en dedans comme des assiégés.

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Après la Salle des Electeurs, j'ai vu la Salle des Empereurs.

Au quatorzième siècle, les marchands lombards qui ont laissé leur nom au Rœmer et qui y tenaient boutique eurent idée de faire entourer la grande salle de niches, afin d'y étaler leurs marchandises. Un architecte, dont le nom s'est perdu, mesura le pourtour de la salle et y construisit quarante-cinq niches. En 1564, Maximilien II fut élu à Francfort et montré au peuple du balcon de cette salle qui, à partir de Maximilien II, s'appela le Kaisersaal et servit à la proclamation des empereurs. On songea alors à la décorer, et la première pensée qui vint, ce fut d'installer dans les niches développées autour de la halle impériale les portraits de tous les césars allemands élus et couronnés depuis l'extinction de la race de Charlemagne, en réservant aux césars futurs les niches vacantes. Seulement, depuis Conrad Ier, en 911, jusqu'à Ferdinand Ier, en 1556, trente-six empereurs avaient déjà été sacrés à Aix-la-Chapelle. En y joignant le nouveau roi des Romains, il ne restait plus que huit niches vides pour l'avenir. C'était bien peu. La chose fut pourtant exécutée, et l'on se promit d'agrandir la salle quand besoin serait. Les cases se meublaient peu à peu, à quatre empereurs environ par siècle. En 1764, quand Joseph II monta sur le trône impérial sacro-césaréen, il ne restait plus qu'une place vide. On songea de nouveau sérieusement à allonger le Kaisersaal et à ajouter de nouvelles cases aux compartiments préparés cinq siècles auparavant par l'architecte des marchands lombards. En 1794, François II, le quarante-cinquième roi des Romains, vint occuper la quarante-cinquième case. C'était la dernière niche, ce fut le dernier empereur. La salle remplie, l'empire germanique s'écroula.

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