Les Néo-Ruraux Tome 1: Le Berger
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Wolfgang Bendick. Les Néo-Ruraux Tome 1: Le Berger
Les Néo-Ruraux
INTRODUCTION
REMERCIEMENTS
Pour la lecture de ce livre :
EXPRESSO À PARIS
PRINTEMPS
L’ÉTÉ
SECHERESSE
AUTOMNE
HIVER
LA CLÔTURE
CROQUE-MORT
LE BOUT
SABOTS
EN ESTIVE
LE PROGRES
LEDERE
SOLSTICE D’ETE
PELUTS
JEAN - PYRITE
LA LYRE
LE BARDOT
CHANTIERS
L’ISARD
10 000 FRANCS
FIEVRE DE MALTE
LUCIE
ABEILLES
LA ROUTE
LE CHIEN
L’ ECHANGE
L’ETABLE VIDE
A SUIVRE
CONCLUSION
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Impressum
Отрывок из книги
Titel
Les Néo-Ruraux
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Je dus soudain m’appuyer contre le mur. Je descendis du rempart de la berge et me rendis vers le bar en tâtonnant le crépi rugueux. En rentrant, un brouhaha babylonien me submergea. Quelqu’un m’avait aperçu et me tendait mon verre de Pastis bien tassé. « Tchin ! » « Tchin ! » Je le pris en me demandant combien de tournées j’avais raté. Automatiquement, peut-être aussi un peu conscient de mon devoir je le guidai vers ma bouche. « Cul sec ! », s’exclama celui qui me l’avait donné en vidant son verre en un seul coup. Je l’imitai. Je dus frissonner. « Affreux, ce goût exagéré d’anis ! » disait une pensée dans ma tête et je dus faire des efforts pour garder tout en moi. Car ce n’étaient pas de petits verres de gnôle, dans lesquels nous buvions, mais un genre de verres à eau avec en bleu inscrit dessus Pastis ou Ricard. Mon copain faisait triste mine. Deux chasseurs ont cru de leur devoir de lui montrer ce que signifiait « cul sec ! », en allemand quelque chose comme « ex ! » Le jeune barman qui tenait aussi un verre dans sa main mais qui, d’après son apparence, n’avait que peu bu, me faisait signe de le rejoindre derrière le bar. Il se baissa et ramassa quelque chose au sol, qu’il avait glissé sous son pied. Il me fit signe de le suivre et s’éloigna à travers la porte dans la pièce adjacente. « Surveille un peu ton pote ! », me dit-il. « Il a sorti une boulette de haschisch de sa poche et voulait rouler un joint sur le bar ! Mais le morceau est tombé par terre. Heureusement les autres n’ont rien vu ! J’ai tout de suite mis le pied dessus et l’ai ainsi expédié derrière le zinc. » Je le remerciai, pris le morceau et le fis disparaître dans ma poche.
Nous rejoignîmes le bistro. La pièce était pleine à craquer. Les gens aussi. Des petits groupes s’étaient formés, assis autour des quelques tables, les autres étaient debout, leur verre dans la main. Le serveur faisait le tour avec deux ou trois bouteilles dans les mains et remplissait. « Comment peut-il savoir qui a bu quoi et combien, et combien de tournées chacun a offert ? », s’étonnait mon cerveau imbibé d’anis. Ludwig était rouge vif, se cramponnait au bar et bredouillait des choses incompréhensibles même pour lui. Mais apparemment tout le monde bredouillait ou criait quelque chose, que personne n’était encore capable de comprendre. Et en plus le Pastis ballotait fortement les tympans. « Il faut déguerpir ! », criai-je en direction de Ludwig et le traînai vers la porte. « Un dernier pour la route ! », nous cria quelqu’un et nous colla un nouveau verre dans la main. J’avançais à la force des bras à travers le bruit et les amis accrochés à leurs verres jusqu’au barman. « Payer ! », criais-je, « combien ? » « Rien, tout est réglé ! », répondit celui-ci. Je ne voulais pas le croire et sortis un billet de cent francs de la poche. Il le repoussa vers moi. « Tout est déjà réglé ! », confirma-t-il. Je posai mon verre dans l’évier derrière le bar afin que plus personne ne puisse le remplir et vacillai à l’extérieur avec Ludwig. Je me sentais comme un capitaine qui quitte en premier son navire qui coule, balloté par les vagues.
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