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SES TRANSFORMATIONS — SON AGRANDISSEMENT

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IL y a, dans l’histoire architecturale du Palais, trois périodes:

1° De 1615, date de sa construction, à l’an V, époque de l’installation du Directoire;

2° De 1797 à 1836, date de son agrandissement;

3° De 1836 à nos jours.

Ces trois périodes sont graphiquement exprimées dans le plan d’ensemble ci-contre du premier étage.


La partie couverte de hachures en diagonale indique les adjonctions faites au milieu du XIXe siècle;

La partie couverte en quadrillé indique la transformation principale réalisée au commencement du même siècle;

Enfin la partie du plan sans hachures ni quadrillé figure l’édifice à l’origine.

C’est en 1615 que furent jetées les fondations du Palais sur des terrains achetés à dater de 1612, aménagés en jardin en 1613 et où furent amenées les eaux de Rongis.

Marie de Médicis avait donné pour programme à son architecte, Salomon de Brosse, de s’inspirer des palais florentins au milieu desquels elle avait passé sa jeunesse. De Brosse fit plusieurs projets. Celui que la reine préféra fut communiqué pour avis aux architectes les plus renommés de l’époque. Il rallia la majorité des suffrages.



LE PALAIS DU LUXEMBOURG SOUS MARIE DE MÉDICIS

PLAN DU REZ-DE-CHAUSSÉE.

Côté du jardin.


PLAN DU PREMIER ÉTAGE,

Côté du jardin.


Veüe du Palais d’Orleans appelé Luxembourg

A Paris chez n. Langlois rue St.Jacques à la victoire avec Priuit du Roy


Veüe et perspectiue du Palais de Luxembourg du costé du Jardin a Paris

1. Le Jardin 2. 3. Saint Sulpice 4. Abbaye St. Germain des prez fait par Auetine Avec Priuitege du Roy


Il donnait au Palais la forme d’un vaste parallélogramme de 118 mètres sur 90.

Au Nord, face à la rue de Tournon, une grande galerie à rez-de-chaussée, fermée sur la rue de Vaugirard, avec, dans le milieu, un pavillon surmonté d’une coupole et formant entrée principale;

A l’Est et à l’Ouest, deux autres galeries ajourées, avec un étage, joignant un corps de bâtiment principal, auquel on accédait, au fond d’une cour d’honneur, par une terrasse élevée d’environ un mètre au-dessus du sol, avec perron demi-circulaire, et balustrade à jour en marbre blanc, coupée de piédestaux surmontés de statues.



A chacun des angles des galeries et du bâtiment principal, des pavillons carrés à deux étages, comme ce dernier.

Au Sud, la façade sur le jardin comportait au centre de l’arrière-corps un petit pavillon terminé en dôme, avec un portique ne s’élevant que d’un rez-de-chaussée et supportant une terrasse.

De Brosse avait adopté, pour la physionomie générale de l’édifice, l’ordonnance florentine ou toscane, en bossages, en la subordonnant cependant au goût de l’art français, avec des combles élevés, inconnus en Italie, mais commandés par notre climat et dont, dans les bâtiments de l’époque, les Du Cerceau avaient déjà donné la formule.

Au rez-de-chaussée, l’ordre toscan. Au premier étage, l’ordre dorique. Au second, dans les pavillons d’angle du bâtiment central, l’ionique. Pour les autres parties moins élevées, un ordre composite.

Veuë et Perspectiue de Luxembourg du costé du Jardin, apresent appelé Palais d’Orleans. A Paris, chez N. Langlois rue St. Jacques a la victoire avec pruit du Roy et graué par Perelle


LE LUXEMBOURG, COTÉ DU JARDIN, dessiné par Perelle et I. Silvestre, vers 1650.


La construction dura près de dix ans et fut marquée par des incidents. Le premier nous est conté par Bassompierre .

C’est la participation du chantier au pillage de l’Hôtel du maréchal d’Ancre, dans la rue de Tournon , le 1er septembre 1616.

LES PROMENADES AU LUXEMBOURG.



On y prit des madriers pour enfoncer les portes. Les maçons qui travaillaient au Palais de la Reine le quittèrent pour faire chorus avec les pillards. Avec ceux-ci ils furent condamnés par arrêt de la cour du Parlement de Paris .

La Reine s’intéressait aux travaux. Plusieurs fois avant et après son exil à Blois, elle vint se rendre compte de leur état d’avancement et nous trouvons, dans la correspondance de Richelieu la preuve qu’elle les pressait. Richelieu note en effet, pour son secrétaire, à la date de 1621, qu’il y a lieu d’écrire une «Lettre à d’Argouges , qui portera qu’il aye soing de faire avancer le bâtiment de la Royne, qui désire voir toute la maçonnerie achevée cet esté. Pour cet effet il délivrera deux mille livres par semaine au sieur Brosse tout l’esté.»

«Deux mille livres par semaine» à de Brosse, — qui n’était pas seulement architecte, mais encore entrepreneur des bâtiments du Palais, — c’était bien peu de chose, puisque nous voyons par un procès-verbal de visite, métrage et estimation des travaux, dressé contradictoirement du 26 juin au 23 août 1623 entre les deux experts désignés par la Reine et les deux experts choisis par de Brosse, que sur un ensemble de 700.130 livres de dépenses (évaluation des représentants de l’entrepreneur) et de 581.653 (évaluation des représentants de la Reine), la maçonnerie entrait pour un total de 566.212 livres (de Brosse) ou 452.970 (Marie de Médicis).

De Brosse ne reçut-il pas satisfaction? Ou bien la Reine fut-elle mécontente de la façon dont il avait construit le gros œuvre? Ce qui est certain c’est que moins d’un an après cette expertise, la Reine traitait avec un maître maçon de Paris, Marin de la Vallée, pour l’achèvement du Palais, en stipulant le paiement à de Brosse des matériaux et du matériel par lui laissés sur le chantier.

Le contrat que nous reproduisons ci-dessous in extenso, est des 26 et 27 mars 1624. Il nous révèle, entre autres détails, que la nature du sous-sol sur lequel le Palais avait été édifié, sous-sol coupé de carrières, avait nécessité le fonçage de 69 puits qu’il fallut remplir de maçonnerie pour assurer la solidité des murs .

Marie de Médicis n’habita que fort peu de temps son Palais. Elle le quitta en 1631 pour l’exil et, jusqu’en 1646, celui-ci fut délaissé, — comme il le fut encore de 1652 à 1660 à la suite du départ de Gaston d’Orléans pour Blois, où il mourut.

Les comptes des Bâtiments du Roi montrent que, pendant toute la durée du règne de Louis XIV, on ne fit au Palais que de très sommaires travaux d’entretien et d’appropriation. Mais de 1733 à 1736, il fallut entreprendre d’importantes réparations, et aménager l’aile Est, qu’habita la fille du Régent, devenue veuve de Louis Ier, roi d’Espagne.

C’est dans ces appartements, inoccupés depuis la mort de la reine douairière d’Espagne, que M. de Tournehem, directeur général des Bâtiments, organisa en 1750 une exposition permanente de tableaux tirés du cabinet du Roi, qui fut l’origine du musée.

En 1776, le Palais fut menacé d’adjonctions par Soufflot! Soufflot trouvait excessive la saillie des pavillons du principal corps de bâtiment. Et comme on lui demandait d’aménager le Palais pour la résidence du comte de Provence et de Madame, il avait très résolument proposé de dissimuler ces saillies par des «additions». La lettre qu’il écrit à ce sujet au comte d’Angivilliers précise sa pensée. On la lira ci-dessous avec quelque profit .

Chalgrin, qui succéda comme architecte des Bâtiments du Roi, à Soufflot, mort le 27 août 1780, présenta en 1781 un projet général de restauration du Palais. Mais les événements se précipitaient. La Révolution éclatait. Le comte de Provence gagnait l’étranger et le Directoire s’installait au Luxembourg. Au commencement de l’an V, des travaux furent entrepris et poursuivis en l’an VI et surtout en l’an VII, pour être suspendus après les événements de Brumaire.

En créant un Sénat Conservateur au service duquel elle mettait le Palais du Luxembourg, la Constitution de l’an VIII ouvrait à la vie architecturale de ce Palais une ère nouvelle.

Fac-simile d’une partie du plan du Palais du Luxembourg, établi par Soufflot, avec les adjonctions qu’il proposait. Ces adjonctions sont figurées en hachures.


Cessant d’être une résidence princière ou gouvernementale, le Luxembourg, transformé en Palais Parlementaire, devait être approprié aux besoins de l’assemblée à laquelle il était affecté. Il fallait y aménager une salle des séances, des localités réservées aux commissions, à la bureaucratie, aux archives, aux livres et à tous les organismes que comporte le fonctionnement des corps délibérants. Chalgrin fut l’artisan de cette transformation.

Afin d’utiliser les galeries à rez-de-chaussée, il en ferma les arcades ajourées qu’il coupa par le milieu d’avant-corps à colonnes.


Au fond de la cour, il supprima la terrasse.

Au rez-de-chaussée du corps de bâtiment principal, il supprima l’escalier central qui conduisait aux salles du premier étage et à la chapelle du Palais. Sur son emplacement, il construisit un vestibule à colonnes dont Soufflot avait déjà formulé l’idée dans son plan de 1776.

Dans la galerie de Rubens, il jeta bas les voûtes de la partie méridionale et y aménagea un grand escalier droit à palier, pendant qu’au Nord, à l’étage, il créait diverses salles réservées au musée.

L’ancienne distribution des appartements de la Reine était bouleversée. L’oratoire et la chambre contiguë de Marie de Médicis étaient réunis pour former la salle des gardes. Dans la chambre à coucher d’apparat, où apparaissaient des colonnes en marbre du Languedoc, on installait les garçons de salle et les huissiers. Le Cabinet Doré devenait le salon des messagers. La grande salle d’introduction se transformait en salle de Réunion pour les sénateurs. Dans la partie centrale et la chapelle était aménagée la Salle des séances du Sénat, pendant qu’à côté, à l’Est, on réservait le salon de l’Empereur.

Sur la terrasse faisant face au jardin, et qu’on avait couverte et fermée, on installait les petites archives et quelques rayons de livres.

Dans les combles, les grandes archives et la Bibliothèque.

Enfin, à l’Est, des localités étaient aménagées pour les bureaux, les commissions et le musée.

Chalgrin, qui était fort audacieux, n’avait pas hésité, pour gagner la place nécessaire au dais et au placement des 80 membres du Sénat Conservateur dans la Salle des séances, à supprimer le mur où se trouve aujourd’hui la cheminée monumentale, à évider les piliers de la façade, qui supportent le fronton au Nord. Il en résulta des tassements qui nécessitèrent plus tard d’onéreuses reprises.

Dans le grand escalier d’honneur, il rapporta les colonnes qui supportent la voûte.

Un jour vint où le Sénat eut le sentiment qu’il était trop à l’étroit. Il demanda à Chalgrin s’il ne serait pas possible de lui accorder plus d’espace. Et Chalgrin, qui partageait les préventions de Soufflot contre la saillie des pavillons d’angle, proposa d’ajouter deux ailes au Palais, pour lui donnera la fois plus de «grâce» et de surface. Voici le rapport qu’il adressait le 16 floréal, an XI, à la Commission administrative du Sénat :

Paris, ce 16 floréal an XI.

«L’architecte du Sénat ayant rempli les intentions de la Commission en isolant le Palais sur ses parties latérales, croit de son devoir de lui faire connaître les motifs qui l’avaient déterminé à faire construire deux bâtiments en aile au levant et au couchant sur le jardin.

«Le premier motif était d’appuyer le Palais par deux corps de bâtiments afin de donner plus de grâce à cet édifice qui naturellement est très élevé ; les deux pavillons trop rapprochés offrent des vues latérales qui ne sont point avantageuses, et ces mêmes pavillons donnent au Palais un renfoncement en arrière-corps, qui aux yeux des personnes de l’Art, est tout à fait désagréable. Ces deux ailes auraient l’avantage, particulièrement sur le jardin, de cacher ce défaut essentiel et de donner au Palais une perspective plus intéressante et plus agréable.

«Le second motif était de donner une augmentation de logement; le rez-de-chaussée au couchant offrait, par cette nouvelle construction, un appartement complet et commode. L’aile au levant pourrait servir aujourd’hui très avantageusement au remplacement des pièces qu’on a prises au dépend de la Bibliothèque pour placer les ouvrages de Lesueur et l’établissement de la Salle des séances, ce qui ôte une superficie pour le placement d’au moins 4,000 volumes. Ce bâtiment, avec une portion du rez-de-chaussée du Pavillon, pourrait recevoir les livres d’estampes et tout ce qui tient au dessin: au premier serait la principale Bibliothèque et au second tous les manuscrits, livres grecs et de langues étrangères; par ce moyen, la Bibliothèque de l’Arsenal se trouverait toujours dans le même pavillon et les vœux du Sénat seraient remplis.

Archives nationales, CCa carton 116, pièce n° 418.

«L’architecte, en soumettant ses réflexions sur les parties de son art et sur les avantages du Palais du Sénat, a l’honneur de remettre à la Commission les plans nécessaires afin de la mettre à même de juger de ce qu’il avance et de prendre ensuite telle décision qu’elle croira convenable.

«CHALGRIN.»

Ce projet fut abandonné.

Mais la question de l’agrandissement du Palais resta posée. Elle s’imposa même avec une force croissante au fur et à mesure que les rangs des assemblées délibérantes s’élargissaient. Le Sénat de la Constitution de l’an VIII ne comprenait, en effet, à l’origine que 80 membres; il en comptait 137 quelques années plus tard et 150 en 1815. En 1824, la Chambre des Pairs comprenait 154 membres; celle de 1836 en avait 271. Par surcroît, la publicité des séances que la Constitution de l’an VIII ne connaissait pas, avait été inscrite dans la Charte. D’autre part, le nombre des procès politiques instruits par la Cour des Pairs s’augmentant, le gouvernement reconnut, en 1834, l’impossibilité d’ouvrir les débats de celui d’avril dans la salle des séances. M. Thiers demanda à l’architecte du Palais, M. Alphonse de Gisors, deux projets: l’un d’une salle provisoire en charpente, qui pouvait être construite en deux mois et dont le coût était évalué 300.000 francs; l’autre d’une salle dont une partie pourrait être conservée, coûterait 1.200.000 francs d’argent et six mois de temps. Pressé par les événements, on adopta le premier projet. Sa réalisation dura du 1er février au 5 avril 1835. Maison ne tarda pas à réclamer une installation définitive et un projet, dont le devis, primitivement de 2 millions, fut porté à 2.600.000 francs, à la suite de modifications demandées par le Conseil des bâtiments civils, fut présenté par M. de Gisors. Il fut, après diverses modifications réclamées par une commission spéciale et qui portèrent le devis à 3 millions, approuvé par une loi du 15 juin 1836. Les travaux, adjugés le 9 juillet 1836, furent commencés en septembre et complètement terminés le 1er janvier 1841. «Vers le milieu de 1839, écrit M. de Gisors, ils comprenaient toutes les grosses constructions extérieures et intérieures, lorsqu’à cette époque, tout fut subitement interrompu par suite du procès des 12 et 13 mai. Les bâtiments inachevés reçurent alors une appropriation provisoire qui permit d’y ouvrir les débats de la seconde catégorie d’accusés, au nombre de trente et un; la première avait été jugée dans l’ancienne salle. Repris au mois de février 1840 et poussés avec activité, les travaux furent de nouveau suspendus au mois d’août suivant, la salle ayant été encore une fois jugée nécessaire aux débats d’un nouveau procès, celui de l’attentat de Boulogne. Ensuite ils furent achevés sans interruption.»

L’idée maîtresse du plan de M. de Gisors, était d’augmenter les surfaces, non pas en reliant les deux pavillons au Midi par une adjonction suivant leur alignement, comme en avait eu l’idée Soufflot ou en ajoutant, comme l’avait proposé Chalgrin, des ailes latérales à l’Ouest et à l’Est, mais en allongeant le Palais au Midi, en répétant sa façade sur l’avenue de l’Observatoire, avec son portique, ses pavillons d’angle et central, et en plaçant la nouvelle salle des séances dans le parallélogramme formé par l’espace compris entre les deux portiques et les adjonctions latérales.

CHAMBRE DES PAIRS. — Salle provisoire, construite en 1835.


Laissons à M. de Gisors lui-même le soin d’exposer en détail ses nouveaux aménagements .

«La nouvelle salle a vingt-huit mètres de diamètre sur dix-sept de profondeur: c’est-à-dire quatre mètres environ de moins en largeur que la salle des Députés. Elle est, contrairement à l’usage suivi jusqu’à présent, éclairée par des jours verticaux; elle peut contenir trois cents places environ pour les Pairs, et à peu près quatre cents pour les Députés, le public et les journalistes.

CHAMBRE DES PAIRS. — Salle provisoire, élévation sur le jardin.


SALLE DES SÉANCES CONSTRUITE PAR M. DE GISORS.

Fac-similé d’une lithographie de 1853.


«La disposition intérieure présente, à la hauteur des tribunes, trois grandes arcades formant pénétration dans la voûte; elles sont elles-mêmes subdivisées par des colonnes, entre lesquelles sont les tribunes publiques et celles des journalistes. La tribune des orateurs, le bureau du président et ceux des secrétaires sont placés dans un hémicycle adossé à l’ancienne salle, convertie en salle des délibérations pour les procès politiques.

SALLE DES SÉANCES. — LA TRIBUNE, 1904.


«La communication entre la salle des séances et celle des délibérations a lieu par deux portes principales; trois autres portes moins importantes établissent, au moyen d’un vaste couloir circulaire, des débouchés entre les anciennes et les nouvelles localités. Deux grands escaliers demi-circulaires, partant du rez-de-chaussée, donnent accès aux tribunes publiques.

«Placée de plain-pied avec le premier étage, la salle des séances se joint, du côté du jardin, à une vaste bibliothèque, et, du côté du vieux Palais, touche à la petite galerie dite des Archives. Cette disposition rend prompts et faciles les communications et l’envoi des documents demandés pendant les séances. De nombreux dégagements ouverts dans toutes les parties du premier étage, facilitent le service des localités spécialement affectées à la Chambre des Pairs.

SALLE DE LA COMMISSION DES FINANCES, 1904.


«Au même étage sont également placés: les bureaux de la Chambre, les salles de commissions, des salons de travail à chacune des extrémités de la grande bibliothèque, le cabinet du chancelier président et celui du grand référendaire, la salle de lecture des journaux, et enfin tous les escaliers de service.

«Au rez-de-chaussée, sous la bibliothèque, l’on trouve, à l’exposition du Midi, une grande galerie ou promenoir éclairée par des arcades sur le jardin public. Pendant l’hiver il sert d’annexe aux orangeries du Luxembourg.»

Bien des modifications ont été apportées depuis au Palais.

Sous le Second Empire, on réunit en une seule les trois localités entre lesquelles avait été divisé le principal corps de bâtiment au premier étage sur la cour d’honneur. On en fit, en 1854, une admirable salle, richement décorée, qu’on appela la Galerie du Trône, le trône impérial ayant été installé sous un dais, au centre, face à la rue de Tournon.

Dans l’aile Est, la pièce qui fait suite à la Galerie du Trône et qui forme le pendant de l’ancien Cabinet Doré de la Reine Marie de Médicis, devint le salon de l’Empereur. Elle est actuellement affectée à la Commission des finances du Sénat.

Après l’incendie de l’Hôtel de Ville, en 1871, le Luxembourg hospitalisa les services de la Préfecture de la Seine. On construisit, dans la cour, des baraquements en planches; on coupa les salles en deux par des cloisons; on installa des bureaux partout, jusque dans la salle du Livre d’Or, dont la décoration si riche et à la fois si délicate réclamait pourtant tous les ménagements; le Conseil municipal siégea dans la grande salle, là où avaient délibéré le Sénat Conservateur et la Chambre des Pairs; enfin la salle des séances fut transformée en amphithéâtre pour les examens!

Vint la loi du 22 juillet 1879 qui «affecta le Palais du Luxembourg au service du Sénat», après avoir décidé que «le siège du Pouvoir exécutif et des deux Chambres est à Paris.» Un crédit de deux millions fut ouvert à la date du 8 août 1879, pour faire face aux dépenses d’installation. On dut, en effet, modifier les dispositions de la salle des séances, qu’on avait, sous le Second Empire, aménagée pour les cent cinquante Sénateurs qui le composaient, et porter à trois cents le nombre des sièges. Il fallut, d’autre part, pour faciliter l’admission d’un plus grand nombre d’auditeurs, doubler le nombre des places réservées dans les tribunes. Pour les doubler, on dut supprimer les baies circulaires par où pénétrait le jour et modifier le mode d’éclairage de la salle. Une partie vitrée fut donc ouverte dans la coupole. Il s’ensuivit d’importantes modifications dans la voûte et la réfection du comble de la salle. Enfin, pour chauffer ce vaisseau transformé, le calorifère établi dans les sous-sols, en 1840, avec une chambre de mélange , dut être remanié.

Le Sénat ayant désiré conserver son imprimerie pour la composition et le tirage du Compte rendu analytique et pour la composition du compte rendu sténographique du Journal Officiel, on construisit un bâtiment nouveau en bordure de la rue de Vaugirard, reliant le Grand Palais aux appartements de réception du Petit Luxembourg. Le sous-sol fut primitivement affecté à l’imprimerie du Journal Officiel pour le compte rendu sténographique des séances; le rez-de-chaussée, aux ateliers de composition et à l’imprimerie du Sénat pour le compte rendu analytique. Le premier étage fut divisé longitudinalement en deux parties. Sur la rue, fut réservée une grande galerie menant des appartements présidentiels du Petit Luxembourg au Grand Palais; sur la cour, un logement fut aménagé pour un fonctionnaire.

La dépense de ces divers travaux exécutés d’après les plans de MM. Gondoin et Scellier de Gisors figure aux comptes définitifs du Ministère des Travaux publics pour la somme de:

LE LUXEMBOURG. — 1862.



Au devis, la dépense pour les remaniements de la salle des séances comportait 350.000 francs, dont 50.000 pour le calorifère; celle pour le bâtiment de jonction, 360.000 francs.

Depuis, d’importants travaux ont été poursuivis, notamment le tout-à-l’égout. Mais ces travaux n’affectent ni la physionomie, ni les distributions essentielles du Palais et il n’y a pas à les énumérer ici.

LA FONTAINE DU JARDIN.


Le palais du Luxembourg

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