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II
COMPOSITION ET FONCTIONNEMENT DU CONSISTOIRE

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Composition: Fonctions du «diacre» et de l’«ancien». Nombre des membres du consistoire. Leur élection. Leur classe sociale. Oppositions. Entrée en charge. Division du travail. Employés.

Fonctionnement: Séances ordinaires. Leurs dates. Leur présidence. «Quorum» obligatoire. Séances de censure. «Consistoires extraordinaires». Ce qu’on entend par «actes consistoriaux».

Un consistoire se compose de diacres et d’anciens. Ces noms différents impliquaient à l’origine des fonctions distinctes. M. P. de Felice a montré que les diacres furent caractérisés tout d’abord par des devoirs pastoraux147. D’après un document attribué au réformateur Viret148, leur charge «consiste à la réception, distribution et administration des biens dediez aux povres et autres destituez à l’usage de l’église, comme à la nourriture des ministres et autres affaires ordinaires ou survenants149». Leur office est bien distinct de celui des anciens qui ont à «veiller sur les vices et scandales universellement de ceux qui sont du corps de l’église150». La Discipline précise d’une façon analogue les fonctions diaconales. «L’office des diacres (dit-elle) est de recueillir et distribuer par l’avis du consistoire les deniers des pauvres, des prisonniers et des malades, les visiter et en avoir soin151

Cependant, à Nîmes, à la fin du XVIe siècle, je ne trouve aucune distinction entre les fonctions de diacre et d’ancien. Tout d’abord, les diacres n’ont pas la direction des finances de l’église: en effet, les receveurs des deniers des pauvres et des deniers de l’église sont, au contraire, choisis parmi les anciens152; de plus, un synode provincial déclare responsables de l’entretien du pasteur les diacres et les anciens indistinctement153, et cette décision est acceptée théoriquement par l’église de Nîmes154. Les diacres n’ont pas davantage le devoir particulier de s’occuper des pauvres, car le 16 janvier 1602, le consistoire charge chaque «ancien» d’apporter le rôle de ses pauvres155, et l’hôpital est visité par «ung ministre accompagné d’aulcungz du concistoyre156», non pas spécialement de diacres. – Quant aux fonctions pastorales dont nous parle Viret, elles semblent passer aux proposants: la lecture en chaire est faite par des écoliers157. – En outre, je ne trouve dans le registre aucune mention des diacres-catéchistes dont parle M. de Felice158 (et à propos desquels il signale d’ailleurs que leurs fonctions tendent à passer aux proposants159), ni aucune trace de charges spéciales données aux diacres pendant la Cène160. – Enfin, ceux-ci sont députés aux colloques et synodes au même titre que les anciens161.

On peut conclure de tout cela que la distinction primitive entre les deux charges de diacre et d’ancien est, à cette époque, complètement abolie dans l’église de Nîmes.

Le nombre des membres d’un consistoire change suivant les lieux et même suivant les époques. Ainsi, à Nîmes, en 1596, il y a quatorze anciens162, mais les années suivantes, on en trouve quinze163; à Codognan, il n’y a que six anciens164, de même à Junas165; à La Salle, leur nombre oscille entre onze et quatorze, suivant les années166. La proportion des diacres et des anciens est variable également dans le consistoire. A Codognan, ils ne sont pas distingués et les membres sont tous compris sous la dénomination d’«anciens167». A Junas, il se trouve un seul diacre pour cinq «surveillans168». A Nîmes, il y a régulièrement un diacre pour deux anciens169.

Les élections se font à divers moments de l’année. A Codognan, les membres nouveaux entrent en charge en juillet, en août, en octobre, en novembre ou en décembre indifféremment, et ceci dans un intervalle de treize ans170. A Montdardier, comme à Nîmes, c’est à la fin et au commencement de l’année que se fait l’élection171. Le 5 janvier 1601, le consistoire de Nîmes décide qu’il est temps de changer les anciens «suyvant la coustume»; on commence par exhorter «tous ceulx du concistoire estans présens de demeurer pour l’année prochaine»; ceux qui refusent donnent leurs raisons, et on les remplace à la majorité des voix; les autres sont «continués» dans leur charge172. Il est donc non seulement licite, mais encore recommandé aux anciens de rester en charge pendant plusieurs sessions. Et pourtant, l’on en voit assez rarement qui persistent plus de deux ou trois ans dans leur emploi. Voici, il est vrai, à Codognan, «le sieur Valete» qui reste au consistoire pendant quatorze années consécutives173. Mais de pareils cas sont rares et il est à croire que les fidèles ne tenaient pas, en général, à conserver une charge qui ne laissait pas de nuire à leurs occupations. – A chaque nouvelle session, quelques-uns des anciens «vieux» étaient «continués174» dans le but de mettre les «nouveaux» au courant des affaires. C’est du moins cette raison qu’alléguait le consistoire de La Salle pour, deux fois l’an, se renouveler par moitié seulement175.

A Nîmes, la durée du mandat était de douze mois176. C’était les membres sortants qui choisissaient les nouveaux à la majorité des voix177. A l’origine, le peuple avait élu les anciens par acclamations178. Puis, suivant une marche naturelle aux institutions, l’élection était tombée aux mains d’une oligarchie: le consistoire lui-même. Le très vague article du synode de Nîmes (1601), recommandant aux consistoires d’user «de prudence en la nomination des anciens, pour empescher l’ambition qui sourdroit en l’église», s’ils ne procédaient «avec la discrétion qui y est requise179», ne diminuait pas beaucoup leur liberté.

Les anciens étaient choisis dans toutes les classes de la société. Chacun pouvait être élu à la condition de jouir d’une honorabilité parfaite. J’ai recherché, d’après le livre de M. Puech, qui nous donne une étude de l’état des personnes à Nîmes à la fin du XVIe siècle180, quelles étaient les professions des membres du consistoire pendant les années 1596 à 1602. Il en est un certain nombre dont je n’ai pu retrouver le rang social, c’est qu’ils ont passé dans l’histoire sans laisser de traces. Mais quelque imparfait qu’il soit, le tableau suivant peut servir à montrer que toutes les classes de la société nîmoise concouraient à former le consistoire181.


Qualité des membres du consistoire de Nîmes de 1596 a 1602182.

183. Ce doit être ce personnage qui est mentionné sous le nom de «Saint-Cézary» dans la liste des anciens de 1599 (Pièce no 1).

184. La liste des anciens de 1596 le nomme Faucon (Pièce no 1).

185. La liste des anciens de 1601 mentionne un Cappon, sans nom de baptême (Pièce no 1). Or, il n’y a que deux Cappon, tous deux marchands.

186. Je n’ai pu faire la distinction entre les marchands de la 2e et de la 3e échelle, n’ayant pas le chiffre de leurs impôts.


Si incomplet que soit le tableau précédent, il permet de constater que les membres du consistoire sont surtout pris dans la seconde échelle, parmi les avocats, les bourgeois et les marchands. Les nobles et les magistrats dédaignaient peut-être la charge d’ancien, bien qu’à Nîmes la noblesse fût presque entière de robe, peu nombreuse et assez récente. Quant aux gens de la troisième et de la quatrième échelle, on les élit rarement, mais du moins ils sont éligibles. Toutes les classes de la société, et surtout la classe moyenne et aisée, sont donc représentées.

La Discipline et M. P. de Felice nous apprennent qu’une fois nommés, nobles et bourgeois devaient encore accepter et jurer de remplir leur charge187. Puis, on soumettait leur nomination au peuple en publiant leurs noms trois, deux ou même un seul dimanche après le prêche188, afin que les opposants pussent soumettre leurs raisons. Ceux-ci étaient d’ailleurs fort rares et très mal reçus189.

Après ces formalités, les anciens n’avaient plus qu’à entrer en charge. A Nîmes, pour la première séance de l’année (qui avait lieu un jour quelconque de la semaine190), le consistoire «vieux» et le «nouveau» se réunissaient191. On lisait les «articles de l’ordre en l’église192», c’est-à-dire la Discipline: en 1596, le synode national de Saumur ordonne qu’on observe «mieux qu’il ne l’a été jusqu’à présent» l’article «qui recommande la lecture de la Discipline dans les consistoires193», ce qui laisse à supposer qu’on ne l’appliquait pas toujours194. On continuait ensuite par la lecture des «articles de l’ordre… du présent consistoire195», c’est-à-dire, peut-être, le règlement qui doit se trouver dans le registre de l’année 1566, transcrit de la main de Théodore de Bèze, comme le dit M. Borrel196. Les anciens «nouveaux» devaient déclarer s’y soumettre et alors ils étaient définitivement reçus197. On déléguait quelques membres des deux consistoires «pour clorre les comptes198». Souvent, on désignait les receveurs des deniers des pauvres et du ministère199. On expédiait les affaires courantes comme aux séances ordinaires200. Finalement, les membres sortants étaient «remerciez et mis en liberté201».

Je n’ai trouvé aucune mention de la réception publique et cérémonieuse dont M. de Felice dit qu’elle était nécessaire202. Les «interrogats» paraissent avoir été faits en consistoire et s’être réduits à une simple promesse d’observer la discipline de l’église. Quant à la lecture du règlement particulier du consistoire, il me semble que c’est là une coutume assez spéciale aux Nîmois.

La division du travail entre les anciens était bien définie. La cité avait été partagée, en 1566, en neuf surveillances ou quartiers, ne correspondant pas aux quartiers traditionnels. Plus tard, sans doute à cause de l’accroissement de la population, on en fit un de plus203. Or, chaque ancien était affecté spécialement à l’une de ces parties de la ville et chaque diacre avait à s’occuper de deux d’entre elles204. Ils étaient chargés de «surveiller» leurs quartiers et devaient rapporter au consistoire tous les faits graves qui s’y passaient. De même, les pasteurs se partageaient «la vizitation des mallades et autres charges205».

Outre ces fonctions tenant essentiellement à leur qualité, les anciens et diacres pouvaient être chargés de missions spéciales. Tels étaient le receveur des deniers du ministère et le receveur des deniers des pauvres qui géraient les finances consistoriales206.

Enfin, il y avait encore des employés généralement salariés, dont, suivant les églises, variaient le nombre et la qualité.

L’avertisseur était le Maître Jacques du consistoire: il remplissait les fonctions les plus diverses. Benoist nous dit qu’il avait «à donner avis au ministre que l’heure est sonnée, ou aux membres du consistoire du lieu et du jour de l’assemblée, ou de porter de divers côtés les ordres de la compagnie207». Ailleurs, on lit qu’il devait «appeler et adjourner au consistoire les délinquants», et encore «exercer autres mandements du consistoire208». C’étaient là, en effet, ses principales fonctions, celles dont il tirait son nom. A Nîmes, l’avertisseur, «Maistre Guilhaumes Guiraud209», est une sorte de personnage que l’on paye assez cher. Il convoque les pasteurs et les anciens210 et prévient les fidèles qu’ils aient à comparaître en consistoire pour y répondre de leurs fautes contre la Discipline, quand toutefois on ne délègue pas spécialement à cet effet un ou plusieurs anciens211. Il inscrit sur un long registre les noms des coupables avec, en regard, la faute dont on les accuse; et ce registre passe d’avertisseur en avertisseur212. Il remplit des missions de confiance: on le charge, par exemple, de vendre les meubles jadis prêtés à une pauvre folle, nommée Jeanne la Simple, qui vient de mourir213, ou de recouvrer certaines sommes dues par l’église de Milhaud214. Enfin, il fait la police du temple215. Dans de plus petites villes, où l’avertisseur est moins occupé, il cumule encore d’autres métiers. Ainsi, au Vigan, il est à la fois «advertisseur du consistoire, sonneur de cloches pour le presche et les prières publiques, et tient le temple net216».

Pour ses gages, Maître Guillaume Guiraud reçoit 72 l. par an217. De plus, le consistoire s’est engagé à lui laisser prélever des droits sur divers de ses revenus. Il touche, par exemple, une certaine somme sur les «legatz pies» faits à l’église218, et un écu pour son «droit de leveure de l’argent deub par la ville pour l’entretenement des escolliers proposans219». Enfin, il est à croire qu’il sait se créer par ailleurs d’autres sources de revenu, car on voit le consistoire lui défendre de louer plus d’un sol le drap mortuaire pour les enterrements220, et lui enjoindre de le bailler gratis aux pauvres221.

Pour rédiger les délibérations de l’assemblée, il y a un greffier. A Nîmes, c’est un des notaires de la ville, et il change tous les ans222. A Montdardier223, c’est le maître d’école224. A La Salle225, un des anciens remplit les fonctions de secrétaire226. Il est en tout cas défendu aux greffiers de prendre aucun argent pour les extraits d’actes du consistoire que des particuliers peuvent leur demander; s’ils sont pauvres, l’église doit avoir soin «de pourvoir à iceux227».

Le maître d’école dépend du consistoire et il faut qu’il ait été approuvé par lui228, qu’il serve ou non de greffier. Le «magister» du Vigan touche 100 l. que lui paye la ville229.

Quant au chantre, il reçoit à Nîmes 2 écus230. Il doit entonner et diriger le chant des psaumes, car il n’y a pas d’orgue231; et ce n’est peut-être pas une sinécure.

Le règlement de 1566, dont j’ai parlé, porte qu’à Nîmes les séances consistoriales devaient se tenir chaque mercredi à midi232. Parfois, néanmoins, il se passait un assez long intervalle sans qu’il y en eût233. Inversement, on se réunissait en cas de besoin, plusieurs fois dans la semaine, le mercredi et le vendredi ou un autre jour234. L’assemblée avait lieu dans le temple235, «à l’yssue du presche236».

Qui présidait? La Discipline veut que ce soit un pasteur, et, dans les églises où il s’en trouve plusieurs, pour ne pas créer de compétitions et de jalousies, elle ordonne sagement qu’ils présideront tour à tour237. Ce dernier point n’était pas observé rigoureusement: à Nîmes, tantôt chaque séance a comme «modérateur» un ministre différent, mais sans que le tour de chacun revienne à des intervalles réguliers, tantôt le même ministre préside sans interruption un certain nombre de fois238. Je n’ai d’ailleurs relevé aucune contestation à ce sujet.

Pour que les décisions prises soient valables, il faut que les deux tiers des membres soient présents à l’assemblée239. On doit y arriver «à midy précézément», à temps «pour mettre le genoul en terre et fere la prière», sous peine d’une amende de 5 sols240. Le pasteur présidant prononce la prière241. Puis, on règle les affaires courantes: censures, «réceptions à la paix de l’église», abjurations, finances du consistoire, et «charges» diverses données aux anciens.

Outre ces séances ordinaires, le règlement adopté par l’église en 1566 porte que, la veille de Noël, de Pâques et de la Pentecôte, le consistoire se réunit pour censurer impartialement, s’il y a lieu, la conduite de tous ses membres, y compris les pasteurs et les employés, et pour désigner les anciens qui donneront la coupe, les diacres qui tiendront les bassins aux portes, et celui qui recevra les «méreaux242». Ces séances «de censure» ont lieu en 1560 et 1561: on en trouve des traces dans le registre243. Mais à l’époque qui nous occupe on n’en rencontre plus aucune mention. Il est difficile de dire si c’est qu’elles ont disparu ou qu’on néglige simplement de les inscrire: M. de Felice constate d’ailleurs que, d’une façon générale, il est très rare qu’elles soient relatées dans les livres des consistoires244.

Le règlement de 1566 porte encore que, pour procéder à l’élection des pasteurs, on doit envoyer une députation aux magistrats et aux consuls, afin de les réunir en «assemblée mixte des trois corps» avec les deux consistoires «vieux» et «nouveau245». Au temps de l’édit de Nantes, on convoque aussi ces assemblées, ou «consistoires extraordinaires246», pour décider l’imposition des deniers du ministère247. Le consistoire ne trouve sans doute pas inutile de s’adjoindre les notables de la ville pour sanctionner une décision aussi désagréable aux habitants que celle-là248. D’ailleurs, il réunit des assemblées mixtes au sujet du «logement des pouvres249», du collège et «rectorat d’icelluy250», et de tous les événements importants.

D’autres personnes que les consuls, les magistrats et les anciens vieux et nouveaux y prennent part: des «docteurs et advocatz251» généralement, mais aussi des «bourgeois et marchans252». Le nombre des assistants varie beaucoup. L’assemblée la plus nombreuse que j’aie trouvé comprend le juge criminel Daniel de Calvière, quatre conseillers, le lieutenant particulier de viguier, le lieutenant de juge ordinaire, les quatre consuls, deux ministres, huit avocats, dont quelques-uns membres du consistoire, un noble, et six bourgeois, anciens ou non253. Elle se tient au temple, comme presque tous les consistoires extraordinaires254; j’en note un, cependant, qui a lieu «en la maison de M. le Juge Criminel255». C’est ce magistrat qui préside toujours quand il est présent256; en son absence, c’est l’un des pasteurs257.

Les délibérations des assemblées mixtes ne devaient pas être inscrites dans le livre du consistoire, ou tout au moins n’avaient pas la valeur officielle d’«actes consistoriaux». C’est ce que montre un intéressant jugement du synode provincial de Nîmes par députés, en 1599, rendu au sujet d’un incident grave survenu entre le célèbre jurisconsulte Julius Pacius de Beriga et un professeur de logique du collège de Nîmes, Robert de Vismes258. Pacius avait fait extraire du registre du consistoire, avec le consentement des anciens, puis imprimer et publier, le procès-verbal d’une assemblée mixte tenue en avril 1598. Cette affaire fut portée au synode qui censura «griefvement» le consistoire de Nîmes «d’avoir faict coucher» dans son livre «la conclusion d’une assemblée mixte259», et envoya même deux ministres inscrire en marge du procès-verbal en question la note suivante: «Déclairons ce présent acte… estre d’une assemblée mixte et non consistoriale, et pourtant n’en pouvoir estre despêché aucun extraict portant tiltre des actes consistoriaulx260». Ainsi s’établit bien nettement la différence entre les assemblées régulières, faites suivant la Discipline, et ces assemblées mixtes qui sont parfaitement autorisées, mais non reconnues officiellement. A Nîmes, on continue d’ailleurs, après l’incident soulevé par Pacius, à inscrire dans le registre les procès-verbaux d’assemblées mixtes261, comme on l’a toujours fait, mais, sans doute, on ne leur donne plus la valeur d’actes consistoriaux.

Le «Livre» du consistoire devait, selon la Discipline, conserver la mémoire des fautes qui, «étant conjointes avec rebellion, auroient esté censurées de la suspension de la Cène ou excommunication»; et les autres devaient théoriquement en être effacées262. En outre, on y inscrivait les «décharges» des receveurs des deniers lorsque leurs comptes avaient été arrêtés263, les «accords» faits par l’église avec les pasteurs264, etc. C’était donc un témoin officiel pour l’église, comme les registres de baptêmes et de décès. On pouvait en certains cas délivrer copie d’actes consistoriaux265 pour servir de témoignages, d’attestations. Ceci explique pourquoi le synode prov. de Nîmes tenait à maintenir bien nette la différence entre un acte consistorial, procès-verbal d’une séance tenue selon les prescriptions de la Discipline, et une simple relation authentique d’assemblée mixte.

Il était utile d’exposer en détail la composition et le fonctionnement du consistoire, car il faut bien connaître cette assemblée, pour saisir comment elle remplit les deux fonctions si importantes qui lui reviennent et qu’elle partagea à l’origine entre ses diacres et ses anciens: 1o obtenir des subsides, 2o diriger la vie «de ceux qui sont du corps de l’église266».

C’est par le consistoire, en effet, que le protestantisme officiel communique avec la foule des fidèles. Les Nîmois entendent bien parler du synode, mais cette assemblée est pour eux solennelle et lointaine, au lieu qu’ils voient, qu’ils connaissent leurs anciens. Or, la popularité des consistoires est nécessaire à la force du parti: si leur influence périclite, les assemblées supérieures vont se trouver «en l’air», si je puis dire. Je montrerai plus loin qu’à Nîmes, il n’en est rien, et que le pouvoir du consistoire sur les fidèles fait de ceux-ci des soldats disciplinés, et tout prêts à suivre les instructions que les chefs du parti leur donneront.

147

Protestants d’autrefois, 3e série, pp. 7-9.

148

Viret naquit en 1511 et mourut avant le 22 avril 1571 (France protestante, 1re édition). Le document dont il s’agit est intitulé La forme de dresser un consistoire; il a été publié par E. Arnaud (Documents protestants inédits) qui l’attribue à Viret (pp. 88-89).

149

Arnaud, op. cit., p. 75.

150

Arnaud, op. cit., p. 72.

151

Discipline, chap. III, art. 5.

152

En 1596, 1597, 1598, 1599, 1601, 1602; je ne connais pas les receveurs de l’année 1600 (Pièce no 1).

153

Frossard, Recueil de règlements, art. 48.

154

V. délib. des 10 décembre 1597 et 9 décembre 1598 (Arch. du consist., B, 90, t. VII, fos 200 et 250).

155

Ibid., fo 455.

156

Délib. du consist. du 8 novembre 1600 (Ibid., fo 371).

157

Cf. ci-dessus, p. 18.

158

Protestants d’autrefois, 3e série, p. 7.

159

Op. cit., p. 9.

160

Guillaume de Reboul, décrivant la cérémonie de la Cène, dit que le pain est distribué par le ministre et les verres par «deux anciens ou diacres» (Salmonées, citées par Puech, Le pamphlétaire Guillaume de Reboul, p. 68).

161

Ainsi le consistoire de Nîmes députe, le 29 mai 1596, au colloque un pasteur et un diacre (loc. cit., fo 30). – Etc.

162

Pièce no 1.

163

Ibid.

164

«Livre du consist. de Codognan» (Arch. nat., TT, 24112, fo 1).

165

Extrait des actes du consistoire de Junas (Arch. nat., TT, 2422). – M. P. de Felice, Protestants d’autrefois, 3e série, p. 27, dit n’avoir trouvé aucun consistoire composé de moins de huit membres.

166

Arch. comm. de La Salle non classées; registre des baptêmes et mariages, 1561-1609, fos 103 et suiv. (Inventaire ms. par M. Teissier, à la B. P. F.).

167

V. ci-dessus, p. 29, note 8.

168

V. ci-dessus, p. 29, note 9.

169

V. Pièce no 1.

170

Entre 1598 et 1611. – Livre du consist. de Codognan (Arch. nat., TT, 24112, fo 1).

171

Abrégé du consist. de Montdardier (arch. particulières), copie par M. Teissier à la B. P. F.

172

Arch. du consist., B, 90, t. VII, fo 445.

173

De 1591 à 1601 («Livre du consist. de Codognan», Arch. nat., TT, 2412, fo 1). – A Nîmes, sire Guidon Cheyron conserve le titre d’ancien deux années de suite, puis devient diacre et est réélu comme tel pendant trois ans; il demeure donc cinq ans dans le consistoire (Pièce no 1).

174

A Nîmes, 2 des diacres et 2 des anciens de 1596 sont continués en 1597; en 1598, on retrouve 3 diacres et 2 anciens de l’année précédente, etc. (Pièce no 1).

175

Arch. comm. non classées de La Salle, invent. ms. par M. Teissier à la B. P. F.: registre du consist. à la date du 21 mai 1581. – La Salle, Gard, chef-lieu de con, arr. Le Vigan.

176

Le consist. est renouvelé tous les ans (Pièce no 1).

177

V. délib. du consist. du 5 décembre 1601 (loc. cit., fo 445).

178

P. de Felice, Protestants d’autrefois, 3e série, p. 12.

179

Frossard, Recueil de règlements, art. 47.

180

Une ville au temps jadis ou Nîmes à la fin du XVIe siècle.

181

On sait que Nîmes était divisée en quatre échelles dont chacune élisait un consul: la 1re comprenait les nobles et les magistrats; la 2e les avocats, bourgeois, marchands payant plus de 100 l. d’impôts et les docteurs en médecine; la 3e les apothicaires, chirurgiens, marchands payant moins de 100 l. d’impôts, praticiens, greffiers, notaires, gens des arts et métiers; la 4e les laboureurs, les jardiniers, les bergers et aussi les anciens capitaines de compagnies franches qui, après les guerres, étaient restés à Nîmes (Puech, Une ville au temps jadis).

182

Les chiffres précédés de p. entre parenthèses renvoient aux pages de Puech, Une ville au temps jadis, d’où je tire ces renseignements. – Les noms des anciens me sont fournis par le registre du consist. de Nîmes (Pièce no 1).

187

Discipline, chap. III, art. 1, citée par P. de Felice, Protestants d’autrefois, 3e série p. 19. – Le 19 décembre 1599, pasteur Moynier représente au consist. de Nîmes qu’un des diacres élus «a refusé et porté appel de sa nomination»; on décide de passer outre et de publier les nominations néanmoins (Arch. du consist., B, 90, t. VII, fo 314).

188

A Montdardier, on les publie trois dimanches (Abrégé du registre de ce consist. appartenant à M. Falguière dont une copie par M. Teissier se trouve à la B. P. F.). – A La Salle, on les publie deux fois (Arch. comm. non classées, invent. ms. par M. Teissier à la B. P. F.; registre du consist., année 1574, fo 103) ou une seulement: «Tous lesquels estans publiez le 30 décembre, ont esté receuz le 17 janvier 1577» (Ibid., année 1577).

189

Je n’ai trouvé mention dans le registre du consist. de Nîmes d’aucune opposition. – V. les registres des consist. de La Salle (année 1593) et de Montdardier cités.

190

En 1599, elle a lieu le mardi 5 janvier (Arch. du consist., B, 90, t. VII, fo 258). En 1601, le samedi 6 janvier (Ibid., fo 384). En 1602, le mercredi 2 janvier (fo 451).

191

V. une délib. du 2 janvier 1602 (fo 451).

192

Délib. du 6 janvier 1601 (fo 384). – «Sera cet article escript aux articles généraux pour estre leu chascun an comme les autres» (fo 346).

193

Aymon, Syn. nat., t. I, p. 197.

194

Je ne trouve dans les délib. des années 1596 à 1602 du consist. de Nîmes que la mention citée précédemment de lecture «des articles de l’ordre de l’église». Mais ce n’est pas une raison pour qu’on ne l’ait pas faite les autres années.

195

Délib. du 6 janvier 1601 (loc. cit., fo 384).

196

Hist. de l’église réformée de Nîmes, 2e éd., p. 58. – M. Borrel en donne l’analyse (op. cit., pp. 57-62).

197

Délib. du 5 janvier 1599 (loc. cit., fo 258).

198

On le fait du moins en 1599 (Délib. du 5 janvier, fo 257). – En 1597, on ne prend cette mesure que le 12 février (Délib. à cette date, fos 164-5).

199

V. par exemple délib. du 2 janvier 1602 (fo 452). – Sur ces deux charges, v. ci-dessous, chap. III.

200

Délib. du 5 janvier 1599 (fo 257). On s’y occupe d’un arrêt du parlement de Toulouse, de ceux «qui font le roy boit», etc…

201

Délib. du 2 janvier 1602 (fo 451). – Délib. du 6 janvier 1601 (fo 384).

202

Protestants d’autrefois, 3e série, p. 25.

203

Borrel, Hist. de l’église réformée de Nîmes, p. 57. – V. sur les quartiers et les faubourgs de Nîmes le 1er chapitre de l’intéressant ouvrage du Dr Puech, Une ville au temps jadis, pp. 13 à 22.

204

Pièce no 1.

205

«A esté arresté… que led. sieur Ferrier… aura le quartier du Marché, des Arènes, et Fauxbourgs, M. de Chambrun le Temple, la Maison de ville et la Ferrage, M. Moynier le Collège, le Chapître et Corcomayres» (Délib. du consist. du 21 mars 1601, fo 401).

206

V. ci-dessous, chap. III.

207

Hist. de l’édit de Nantes, t. III, p. 357.

208

La forme de dresser un consistoire, dans Arnaud, Documents inédits, p. 74.

209

Il est ainsi nommé dans les comptes des deniers du ministère pour l’année 1594 (Arch. non classées du consist. de Nîmes).

210

«Du 9e d’aoust 1598, le consistoire assemblé après le presche du soir, la convocation faicte par l’advertisseur» (Arch. du consist., B, 90, t. VII, fo 237).

211

Délib. des 29 mai 1599 (Ibid., fo 285), 15 mars 1600 (fo 333), 24 octobre 1601 (fo 436), etc.

212

V. au consist. de Nîmes, sous la cote C 1, le «livre des advertisseurs».

213

Délib. du 19 août 1598 (fo 238).

214

Délib. du 11 septembre 1596 (fo 126). – Milhaud, Gard, arr. et con Nîmes.

215

Délib. du 30 mai 1601 (fo 414), etc. – Pour ce qui concerne les bancs dans le temple, v. ci-dessous, au chap. IV.

216

Arch. comm. du Vigan, BB, 3.

217

Le 27 janvier 1599, le consist. lui délivre 2 écus pour ses gages d’un mois (fo 262); le 7 juillet 1599, il reçoit 12 écus sol pour ses gages de six mois (fo 294); le 2 décembre 1598, 36 fr. pour le même laps de temps (fo 249).

218

Délib. du 5 «may» (lisez juin) 1596 (fo 94).

219

Délib. du 12 «may» (lisez juin) 1596 (fo 95).

220

Délib. du 29 août 1601 (fo 428).

221

Délib. du 27 février 1602.

222

Pièce no 1. – Le 29 février 1596, le greffier Rossel propose au consist. de faire comparaître certaines personnes pour savoir qui a dansé aux épousailles du juge criminel (fo 40). Il fait donc acte d’ancien, pourtant il ne l’est pas, puisqu’il n’est pas inscrit sur les listes.

223

Montdardier, Gard, con du Vigan; colloque de Sauve.

224

Registre du consist. de Montdardier (Bibl. particulière) analysé par M. Teissier (B. P. F.).

225

La Salle, Gard, arr. du Vigan, chef-lieu con; colloque d’Anduze.

226

Invent. ms. des arch. non classées de La Salle, par M. Teissier (B. P. F.).

227

Frossard, Recueil de règlements, art. 64.

228

Frossard, op. cit., art. 45.

229

Arch. comm. du Vigan, BB, 2. – Le Vigan est dans le colloque de Sauve. V. un «Rolle des pasteurs servantz actuellement» dressé au syn. prov. d’Uzès en 1600 (Arch. du consist. de Nîmes, A, 10, fo 70). – On trouvera un grand nombre de contrats intéressants, concernant les maîtres d’écoles, dans les registres des notaires de Nîmes (Arch. du Gard, série E). – Cf. Nicolet, L’école primaire protestante jusqu’en 1789, passim.

230

Délib. du consist. du 22 juin 1597 (loc. cit., fo 185).

231

P. de Felice, Protestants d’autrefois, 1re série, p. 37.

232

Borrel, Hist. de l’église réformée de Nîmes, p. 58.

233

Il n’y a aucune séance entre le 20 septembre et le 12 octobre 1600 (fos 367 et 368).

234

Il y a, par exemple, séance le mercredi 29 mai, le vendredi 31 mai et le mercredi 5 juin 1596 (fos 86, 89, 94) – Séances «du sabmedy» 15 janvier 1600 (fo 320); «du jeudy 3e février 1600» (fo 324); «du lundy 19e aoust 1596» (fo 117).

235

V. délib. des 3 septembre 1599, 15 janvier 1600, 3 février 1600, etc. (fos 300, 320, 324). – Il en est de même à Massillargues: «Extraict des actes du consistoire tenu dans le temple de Massillargues ès années» 1596, 1597 et 1598, trouve-t-on dans une ordonnance des commissaires de 1662 (B. N., ms. franç. 15832, fo 53).

236

«Du lundy 19e aoust 1596, à l’yssue du presche» (Délib. du consist. à cette date, fo 117). – «Renvoyé à demain yssue du presche», délib. du «vendredi» 3 septembre 1599 (fo 300). – «Sabmedy 23e jour du moys de octobre 1599, yssue du presche, le consistoire assemblé…» (fo 306). Etc.

237

Discipline, chap. V, art. 1, et chap. I, art. 17.

238

V. le registre du consist. (Arch. du consist., B, 90, t. VII).

239

Délib. du 9 janvier 1602 (Ibid., fo 453).

240

Délib. du 3 mai 1601 (fo 411).

241

V. notamment délib. du 3 septembre 1599 (fo 300).

242

D’après Borrel, Hist. de l’église réformée de Nîmes, p. 62. – Sur les méreaux, v. ci-dessous, au chap. IV.

243

B. N., ms. franç. 8666, cité par P. de Felice, Protestants d’autrefois, 3e série, p. 34.

244

Op. cit., p. 35.

245

Borrel, Hist. de l’église réformée de Nîmes, p. 61.

246

«…En consistoyre y assemblé extraordinairement» (Délib. du 5 mars 1600, fo 331). Etc.

247

V. délib. du 16 octobre 1596 (fo 131); du 18 octobre 1596 (fo 132); du 13 janvier 1599 (fo 259); etc.

248

Voyez ci-dessous, au chap. III, combien difficilement se faisait la levée des rôles d’imposition.

249

Délib. du 11 décembre 1596 (fo 144).

250

Délib. du 18 octobre 1596 (fo 132).

251

Ainsi, le 11 novembre 1599, le consist. extraordinaire se compose de 2 magistrats, 2 consuls, 5 avocats, et sans doute les anciens et pasteurs qu’on ne mentionne pas (fo 309.) – «…On fera assamblée demain judy à midy, par MM. les magistratz, consulz, advocatz et consistoire vieux et nouveau…» (Délib. du 4 juin 1597, fo 182).

252

«Du vendredy 25esme jour du moys de décembre, le consistoire vieulx et nouveau assemblé par devant MM. de Calvière, juge criminel, Des Martins, conseiller, de Rozel, Martin et Lombard, consulz de la ville de Nismes, MM. Challas, A. Davin, Mazaudier et plusieurs autres bourgeois et marchans» (fo 255).

253

A la date du dimanche 5 mars 1600 (fo 331). Elle nomme une députation extraordinaire au syn. prov. d’Uzès «pour requérir… de pasteur».

254

Par exemple, celui que je cite note 1. «La compagnie que sera convoquée et assamblée au présant temple sur l’imposition» des deniers du ministère (Délib. du 16 octobre 1596, fo 131). V. encore à la date du 10 mai 1601 (fo 411).

255

Le 8 avril 1601 (fo 404).

256

V. par exemple, consist. extraordinaire du 11 avril 1598 (fo 220).

257

Par exemple, le consist. extraordinaire du 11 novembre 1599, auquel assistent, pourtant, le lieutenant particulier, le garde-sceaux conseiller, 2 consuls, etc., est présidé par le ministre Falguerolles (fo 309).

258

Julius Pacius de Beriga, né le 3 avril 1550 à Vicence, fut principal du collège et recteur de l’Académie de Nîmes, et mourut à Valence en 1635. – Voy. Berriat Saint-Prix, Notice sur Julius Pacius a Beriga. – Ch. Revillout, Le jurisconsulte Julius Pacius de Beriga avant son établissement à Montpellier (1550-1602), à compléter par le compte rendu détaillé de M. Tamizey de Laroque dans la Revue des Questions historiques, octobre 1883. – Ménard, Hist. de Nîmes, t. V, p. 291 et suiv., et surtout Preuves, p. 215 et suiv. – Voy. aussi la Revue des Pyrénées et de la France méridionale, année 1890, p. 324, et H. Omont, Les mss. de Pacius dans Annales du Midi, t. III, 1891, p. 1 et suiv. – Le consist. et les arch. de Nîmes fourniraient encore un grand nombre de renseignements inédits. – Vismes, pour éviter de remplir une promesse de mariage avec Camille Venturin, de Genève, belle-sœur de Pacius, avait couvert de calomnies le jurisconsulte et sa parente. Puis, Pacius l’ayant poursuivi en justice, il avait reconnu en consistoire extraordinaire ses calomnies, et le jurisconsulte avait publié les actes de ce consistoire. D’où l’intervention du synode (V. syn. prov. extraordinaire de Nîmes, séance du 6 août 1599, B. P. F., copie Auzière, et Pièce no 5).

259

Syn. prov. de Nîmes cité.

260

Pièce no 5.

261

Par exemple, dès le 1er septembre 1599, on réunit un consist. extraordinaire dont on couche au registre la délibération (fo 300).

262

Discipline, chap. V, art. 28. – Cette seconde partie de l’article n’était que très rarement exécutée; on voit pourtant quelques délibérations biffées.

263

Par exemple, le 19 décembre 1599, le consist. de Nîmes «donne décharge» à Jehan Gril, receveur des deniers du ministère en 1598 (fo 322).

264

Le syn. prov. de Sauve (1597) engage les églises à ne pas faire de contrats formels avec les pasteurs, mais à «enregistrer seulement leur promesse au livre du consistoire» (B. P. F., copie Auzière).

265

Le fait est reconnu par la Discipline du Bas-Languedoc dont un article, donné au syn. d’Alais en 1575, recommande aux greffiers de ne prendre «point d’argent des extraicts qu’ils dépêcheront des actes du consistoire» (Frossard, Recueil de règlements, art. 64).

266

La forme de dresser un consistoire, dans Arnaud, Documents protestants inédits, p. 75.

Les protestants à Nimes au temps de l'édit de Nantes

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