Читать книгу Le meilleur Modèle sous ses différents aspects et la question chevaline - A. Boitelle - Страница 3
AVANT-PROPOS
ОглавлениеLa question chevaline si controversée en France, si complexe par l’importance et la diversité des intérêts auxquels elle touche — puisque la production et l’élevage du cheval sont des facteurs de la richesse et de la sécurité nationales — peut, en s’inspirant de son histoire même, en s’appuyant sur une idée directrice née des faits par conséquent, être résolue dans un sens favorable à ces intérêts supérieurs comme à ceux généraux de l’élevage. La voie à suivre a été indiquée depuis longtemps par quelques hippologues, et très bien mise en lumière dans le rapport de M. Bocher qui a précédé le vote de la loi organique des haras de 1874; mais, faute des éléments d’amélioration indispensables, le succès ne fut pas partout rapide. Ce qui manque, ce sont principalement les bons étalons, qui sont toujours la base de tout progrès.
En s’appuyant d’arguments théoriques surtout, la direction imprimée à l’élevage d’après les indications de la loi de 1874, qui a tracé le chemin dont les haras ne doivent pas s’écarter, a été souvent attaquée. On reproche, d’autre part, à ceux-ci, de ne pas se conformer toujours à l’esprit même de cette loi, dont le but a été de doter le pays d’un nombre suffisant de chevaux aptes aux services de la guerre.
Si ce travail peut apporter quelque appoint, si minime qu’il soit. à la résolution de la question, ce serai notre récompense.
Le but que nous nous sommes proposé sera notre excuse de l’avoir entrepris, et nous dirons, comme ce philosophe du XVIIIe siècle: «Quand nos idées seraient mauvaises, si nous en faisons naître de bonnes à d’autres, nous n’aurons pas tout à fait perdu notre temps.»
On nous pardonnera les grands emprunts faits à nos devanciers et aux maîtres par le grand désir que nous avons eu d’asseoir, le plus solidement possible, les idées émises dans cet ouvrage. Enfin, à l’occasion des passages où nous nous sommes quelque peu étendu, nous invoquerons cette pensée d’Eug. Delacroix à laquelle, toutefois, nous n’avons pas la prétention d’avoir satisfait: «On n’est jamais long quand on dit exactement tout ce qu’on a voulu dire».
Cet ouvrage est divisé en deux livres, subdivisés eux-mêmes en plusieurs parties.
Dans le livre premier, nous avons recherché les qualités de modèle, de sang, de gros, que doit posséder le bon cheval, ainsi que les conditions de travail, d’alimentation et d’hygiène auxquelles il faut le soumettre pour obtenir le développement des qualités qu’il tient de ses parents, pour les élargir, même, s’il est possible.
Un chapitre est consacré aux différents aspects sous lesquels peut se présenter le meilleur modèle tout en restant lui-même, et nous avons mis à contribution les travaux récents sur la nutrition pour donner, dans une partie spéciale, une explication du sang conforme à ces nouvelles acquisitions de la science.
Dans le livre deuxième sont étudiés les divers types de chevaux actuellement produits et élevés en France, les côtés par lesquels ils pèchent, les conditions de leur amélioration en se plaçant tant au point de vue des intérêts généraux de l’élevage que de ceux supérieurs de notre France, de manière à arriver partout à la production du bon cheval étudié dans la première partie, bon cheval dont le type diffère suivant les contrées, (anglo-normand; anglo-arabe; anglo-percheron, anglo-breton, etc.), mais qui doit unir partout, à une taille suffisante, le modèle, le sang et le gros.