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ANALYSE DU POËME
ОглавлениеIntroduction, vers1-56.
Charlemagne, revenant d’Espagne, est informé des incursions faites sur le territoire de sa tante Constance, la reine de Hongrie, par Gaufroi le duc de Danemarche, et s’apprête à en tirer une sévère vengeance. Le duc Naime, beau-frère de Gaufroi, avertit ce dernier du danger qui le menace et l’engage à le prévenir par une soumission complète. Le duc de Danemarche se rend à ce conseil et fait sa paix avec l’empereur, moyennant la reddition des conquêtes faites en Hongrie et le paiement d’un tribut, et laissant en garantie son jeune fils Ogier, que l’empereur place sous la garde du châtelain de Saint-Omer; 57-239.
Pendant sa captivité à Saint-Omer, l’enfant Ogier se lie d’amour avec Mahaut, la fille du châtelain, et devient par elle le père de Baudouin; 240-283.
Ambassade envoyée par Charlemagne en Danemarche à l’effet de presser le paiement du tribut dû par Gaufroi; à l’arrivée des messagers, le duc étant absent, sa femme leur inflige un ignominieux affront dans la criminelle intention de faire livrer à la mort l’otage Ogier, fils du premier lit de son mari, qu’elle avait intérêt à voir disparaître; les messagers, à qui la marâtre avait fait accroire qu’elle agissait de connivence avec son mari, s’en reviennent à Paris auprès de l’empereur et lui rendent compte de l’outrage qu’ils ont subi; 284-370.
Charlemagne, sur l’avis de ses barons, décide de marcher en Danemarche et ordonne la mort d’Ogier; grâce à l’intercession de Naime, cette exécution est ajournée et l’enfant confié à la garde de son oncle; 371-458.
L’armée se rassemble à Laon; mais, quand l’empereur y fut arrivé, un messager se présente et lui expose comme quoi les Sarrasins ont envahi Rome et chassé le pape; aussitôt les pré paratifs contre Gaufroi sont dirigés sur l’Italie; l’armée impériale franchit les Alpes et se réunit à Viterbe, où Charlemagne procède à la distribution des commandements militaires; l’enfant Ogier, toujours sous la garde de son oncle, fait partie de l’expédition; 459-577.
A la nouvelle de l’arrivée de l’armée chrétienne, Corsuble, le chef suprême des Sarrasins, réunit ses vassaux et leur déclare que son intention est d’attendre l’ennemi dans les murs de Rome même; 578-635.
Le troisième jour qui suivit son arrivée à Viterbe, et après avoir confié au Lombard Alori l’oriflamme de Saint-Denis, Charlemagne quitte Viterbe, s’avance jusqu’à Sustre et y établit son camp; 636-706.
Dès le lendemain, l’empereur, avec deux de ses cinq corps d’armée, se dirige sur Rome; 707-757.
Danemon, fils de Corsuble, étant sorti de la ville avec trente mille hommes armés, pour chercher aventure, aperçoit les Français sur les champs et s’avance contre eux; le combat s’engage; fuite d’Alori, le porte-bannière; 758-828.
Grâce à un renfort de vingt mille Sarrasins amenés par Brunamon, la bataille prend une tournure très critique pour les chrétiens; 829-903.
Alori, le fuyard, aperçu aux portes de Sustre par des Français du camp qui y étaient venus s’esbanyer, est désarmé par Ogier, qui endosse son armure, saisit l’oriflamme et se précipite avec cinq mille compagnons à la rescousse des chrétiens en péril; 904-1066.
Les prouesses du Danois arrêtent les succès de l’ennemi; les prisonniers sont délivrés, le courage se réveille; l’empereur, touché de la vaillance d’Ogier, lève l’arrêt de mort prononcé contre lui et l’adoube chevalier; la lutte recommence; 1067-1206.
Les payens fuient, et Charlemagne avait déjà fait sonner le retour, quand arrivent les trois batailles restées au camp de Sustre; leur secours étant devenu inutile, l’armée entière reprend le chemin du camp; 1207-1310.
Honneurs rendus à Ogier; grâce à sa généreuse intercession, Alori échappe au châtiment qui l’attend; 1311-72.
Arrivée de Charlot, fils de l’empereur, nouvellement créé chevalier par Thierri d’Ardenne; 1373-89.
A la nouvelle de la défaite de son armée, le roi Corsuble se livre au plus vif chagrin et ne se rapaise que quand on l’a informé que Carahuel, le fiancé de sa fille Gloriande, est sur le point d’arriver avec vingt mille compagnons; si Corsuble s’en réjouit, Brunamon, le rival de Carahuel, en éprouve du dépit; 1390-1479.
Prévenu par Sadoine des succès d’Ogier, Carahuel s’est à peine donné le temps de saluer le roi Corsuble et sa belle fiancée, qu’il se rend la nuit même sur les champs, avec dix mille cavaliers, dans l’espoir d’y rencontrer l’ennemi; 1480-1560.
Échauffourée de Chariot; avec deux mille hommes seulement, il quitte le camp pour chercher aventure et engage follement la bataille avec les troupes commandées par Carahuel; 1561-1673.
Voyant l’extrême danger d’une défaite complète, le duc Fagon, qui avait accompagné le jeune prince dans cette entreprise, fait demander du renfort à Sustre; grâce à ce secours et aux prouesses d’Ogier, Carahuel et les siens battent en retraite et l’armée chrétienne rentre pour la seconde fois victorieuse dans ses campements près de Sustre; 1774-1844.
Réprimande adressée par l’empereur, au sujet de la téméraire entreprise de Charlot, tant à celui-ci qu’au duc Fagon, qui s’en était rendu complice; 1845-77.
Le dépit qu’éprouve le roi Corsuble à la nouvelle de la déconfiture de Carahuel est apaisé par sa fille, et les deux chefs vaincus, Carahuel et Sadoine, échappent à sa disgrâce; 1878-1951.
Corsuble prépare la revanche; Carahuel est député auprès de l’ennemi avec la mission de sommer l’empereur soit de se rendre en abjurant sa foi, ou d’accepter la bataille; 1952-2070.
Carahuel accomplit dignement sa mission, mais essuie, quant au premier point de ses propositions, un refus énergique de la part de Charlemagne; 2071-2175.
Carahuel propose alors à Charles de vider le différend par un combat singulier entre lui et le plus valeureux de l’armée chrétienne; il s’engage à céder au vainqueur Gloriande, sa drue, à la condition que son adversaire, de son côté, promette, en cas de défaite, de renoncer à sa foi ou de livrer sa tête; Ogier accepte le défi; 2176-2220.
Charlot étant venu contester à Ogier le privilége de cet honneur, il est décidé que Carahuel se battrait avec Ogier, et son ami, le roi Sadoine, avec Chariot; 2221-2315.
Après avoir donné toutes les assurances quant à l’accomplis sement loyal de la convention faite, Carahuel s’en retourne à Rome, rend compte de sa mission et des engagements pris et obtient l’approbation de Corsuble; 2316-2488.
Apprêts du combat dans le camp chrétien; les ducs Naime et Thierri préparent et encouragent de leurs conseils les deux jeunes champions; 2489-2548.
Les combattants des deux parts se rendent au champ clos de l’île de Valcler près de Rome, où Gloriande, l’enjeu de la bataille, sera témoin de la terrible épreuve; Danemon, le perfide, de son côté, prépare un guet-à-pens pour le cas d’une défaite des deux joûteurs sarrasins; 2549-2710.
Description du double duel; les deux payens sont vaincus; douleur de Gloriande; 2711-2890.
Danemon sort de son embuscade avec trente compagnons; le loyal Carahuel, indigné de cette lâche et traîtreuse attaque, parvient à sauver Charlot, mais ses efforts pour secourir Ogier sont vains et le bon Danois succombe sous le nombre des assaillants et reste prisonnier entre leurs mains; 2891-3019.
Deuil des Français, au retour de Charlot, sur la perte d’Ogier qu’ils supposent tué; 3020-90.
Ogier, emmené à Rome et menacé de mort, est sauvé par Gloriande, qui obtient de son père qu’il soit emprisonné dans sa propre tente; 3091-3114.
Carahuel exprime au roi Corsuble ses plaintes amères sur la trahison commise par son fils et réclame, pour sauver la foi jurée, la liberté du prisonnier; sur le refus du roi, il se rend sans délai au camp français, pour se justifier auprès de Charlemagne de l’acte perfide de Danemon et pour se mettre à sa merci; 3115-92.
L’empereur, touché de cette loyauté, confie le généreux otage à la garde courtoise du duc Naime; 3193-3229.
La nouvelle du départ de Carahuel afflige vivement le roi Corsuble; Brunamon, son rival, le lui impute à félonie et porte le défi à quiconque oserait l’en disculper; 3230-83.
Ogier, ayant appris ce défi, l’accepte avec le consentement de Corsuble et à la grande satisfaction du provocateur; 3284-3376.
A la requête de Gloriande, Ogier fait partir un messager pour Sustre, dans le double but de recommander à la clémence de Charlemagne le loyal Carahuel et de lui notifier l’engagement qu’il a pris envers Brunamon pour venger l’honneur outragé du vaillant Sarrasin; 3377-3443.
Les nouvelles apportées au camp français par ce messager déterminent Carahuel à prier l’empereur de le laisser partir sur parole afin de relever lui-même le gant jeté par son accusateur; Charles y consent; au départ, Naime lui recommande chaleureusement de protéger de tout son pouvoir la vie de son neveu; 3444-3561.
Aussitôt son arrivée à Rome et après avoir salué sa fiancée, Carahuel va trouver Ogier et convient avec lui que le lendemain ils se présenteront tous les deux armés devant Corsuble et laisseront au roi la décision quant à celui qui entrerait en lice contre Brunamon, le retour de Carahuel ayant changé la situation; 3562-3731.
Brunamon, prévenu de la question qui devait être soumise au roi, exprime sa résolution de se battre avec Ogier en premier lieu, et s’il est victorieux, de se mesurer avec Carahuel; ce dernier ayant fait de vains efforts pour l’en détourner, le duel s’engage; 3732-3918.
Description des passes; Brunamon est tué, et Ogier s’empare avec bonheur du fameux coursier Broiefort; 3919-4097.
Carahuel s’adresse de nouveau à Corsuble pour en obtenir la liberté d’Ogier, selon la foi jurée à Charlemagne; il réussit, cette fois, et après avoir récompensé le vaillant champion de son honneur en lui offrant Courte, son épée, il le ramène lui-même au camp de Sustre en se faisant escorter par dix mille hommes armés; 4098-4351.
Le nouveau coup monté par Danemon, pour se saisir d’Ogier et le tuer, est déjoué cette fois par les précautions prises par Carahuel; 4351-4399.
Arrivé près du camp français, Carahuel renvoie son escorte, se rend auprès de l’empereur, et lui livre, sain et sauf, son digne ami Ogier, dont il s’était constitué l’otage; 4400-4495.
Grande joie de Charles et de ses barons; honneurs rendus à Carahuel par toute la cour et particulièrement par le duc Naime; 4496-4629.
Carahuel prend congé et retourne à Rome; 4630-4690.
Aux reproches que lui adresse Danemon d’avoir protégé et sauvé Ogier, Carahuel répond par cette dure apostrophe: «Faus hom soit li hounis»; 4691-4705.
Les chefs sarrasins, réunis en conseil, décident l’attaque des chrétiens pour le lendemain; 4706-83.
Ils se mettent en campagne, divisés en huit batailles, dont le poëte énumère les chefs en blasonnant leurs armes; Sadoine se désole d’être empêché par ses blessures de prendre part à cette expédition décisive; 4784-4905.
Préparatifs et dispositions des Français, que le pape lui-même est venu visiter pour leur prêcher la guerre sainte; leur armée est divisée en cinq corps comme à leur arrivée; description des armoiries des divers chefs chrétiens; 4906-5168.
Les deux armées sont en présence; 5169-5215.
Éloge de Charlemagne; 5216-5250.
La bataille s’engage; c’est Ogier qui frappe les premiers coups; 5251-94.
Description de la bataille; incidents nombreux; le poëte met en scène successivement les chefs des deux armées et consacre aux prouesses de plusieurs d’entre eux des mentions multiples; celles de Charles, d’Ogier et de Carahuel sont particulièrement mises en relief; 5295-6259.
Les principaux chefs payens étant tués (Danemon sous les coups d’Ogier, Corsuble sous ceux de Charlemagne), l’armée sarrasine se débande; la chasse commence; derniers efforts de Carahuel; il était sur le point de succomber quand Ogier vient l’arracher aux assaillants et le persuade à se rendre; 6260-6496.
Carahuel et Ogier rentrent à Rome, mais Gloriande, qu’ils s’empressent de rechercher, avait dû se réfugier, ainsi que Sadoine et sa suite, dans une porte fortifiée de l’antique cité, dont les chrétiens étaient occupés, au moment même de l’arrivée d’Ogier, à faire l’assaut; ce dernier fait suspendre l’attaque et ordonne aux assaillants de protéger tous ceux qui sont enfermés dans la tour; 6497-6656.
Carahuel, reconnu de Gloriande, qui se tenait à la fenêtre, est recueilli dans la tour avec vingt de ses compagnons; il console sa fiancée éplorée et fait à Sadoine le récit de la bataille; 6657-6774.
Ogier, qui s’est rendu auprès de l’empereur pour lui rendre compte de ses procédés à l’égard de Carahuel, en obtient l’approbation; Charles engage Naime à se rendre en compagnie d’Ogier auprès des captifs de la tour pour leur confirmer la grâce qu’Ogier déjà leur avait assurée, en l’étendant à tous ceux qu’ils désigneraient; après avoir confié la tour (Porte Majour) à une garde de sûreté, le duc de Bavière retourne auprès de l’empereur; Ogier juge bon de rester pour garantir l’exécution des ordres donnés; 6775-6891.
Aspect de Rome pendant la nuit qui suivit la bataille; 6892-6922.
Riche butin des Français; abnégation de Charles; 6923-6955.
Charlemagne donne l’ordre à Thierry et à Naime de lui amener Carahuel et Ogier; tentatives faites pour déterminer le roi payen à se convertir; ni les promesses de Charles, ni les exhortations du pape ne les font aboutir; 6956-7122.
L’empereur n’en témoigne pas moins une sincère amitié pour Carahuel et charge Ogier de l’accompagner dans la recherche des prisonniers dont on lui a accordé la délivrance; Carahuel, après avoir accompli cette besogne et relevé les corps de Corsuble et de Danemon, obtient (toujours par l’entremise d’Ogier) l’autorisation de retourner dans son pays et prononce le vœu de ne plus jamais porter les armes contre l’empereur; 7123-7299.
Le surlendemain de la bataille, Charlemagne fait son entrée dans Rome et procède à la réintégration du pape dans son siège pontifical; 7300-7418.
Charles se loge au Capitole; les payens s’apprêtent à partir; touchants adieux entre Gloriande et Carahuel d’une part, Naime de Bavière et Ogier de l’autre; 7419-7534.
Carahuel et sa compagnie s’embarquent; à Triple, ils enterrent solennellement Corsuble et Danemon; à Sur s’accomplit la remise de l’héritage du roi Corsuble entre les mains de sa fille Gloriande, et enfin le mariage de celle-ci avec Carahuel; l’auteur laisse en doute si la tradition de leur conversion est fondée ou non; 7535-7650.
Après que la restauration des églises fut achevée, l’armée chrétienne quitte la ville sainte et repasse les Alpes; 7651-7776.
Charles à Paris; ses largesses; Ogier doté en Beauvoisis; 7777-7830.
L’empereur quitte Paris pour se rendre à Aix, et s’arrête pendant quinze jours à Cambrai; 7831-7855.
Ce n’est qu’en cette ville qu’Ogier apprend la mort de Mahaut, la fille du châtelain Huon de Saint-Omer, qu’il avait rendue mère de Bauduin; attendri par la douleur que lui cause cette nouvelle, l’empereur fait mander le châtelain pour le remercier et récompenser des soins qu’il avait voués à Ogier; Huon est grandement fêté par Charles et par ses barons et l’objet des démonstrations les plus affectueuses de la part d’Ogier; 7856-7958.
Charlemagne arrive à Aix; dès avant son passage à Paris, il avait appris la vérité sur l’affront qui avait été fait à ses messagers en Danemarche et comme quoi Gaufroi n’en était aucunement coupable et avait, au contraire, rendu depuis d’éclatants services à la reine de Hongrie; il appelle donc Gaufroi auprès de lui pour lui en témoigner sa satisfaction; 7959-8011.
Arrivée de la reine Constance et de son fils, le prince Henri; 8011-8056.
Pour cimenter la paix entre la famille de Gaufroi et celle de Charles, Naime propose de marier le prince Henri à Flandrine, la sœur utérine d’Ogier; le projet trouve bon accueil auprès de la reine de Hongrie et de l’empereur, et celui-ci le complète par une alliance matrimoniale entre le veuf Gaufroi et la veuve Constance, qui est également consentie par les parties; Ogier reçoit la mission d’aller chercher sa sœur, et la double union s’accomplit; 8056-8182.
Charles part pour Cologne, d’où les deux couples poursuivent leur voyage; Ogier reste près de l’empereur; 8182-8210.
Conclusion du poëme; 8211-8239.