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RACES DE TRAIT

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Ce qui caractérise nos races de trait, c’est tout à la fois l’ampleur des formes et la légèreté : l’ampleur des formes, signe de force et de vigueur; la légèreté, qui leur permet de traîner allègrement de lourdes charges à des allures rapides.

A ce point de vue, nos races de trait sont les premières du monde et laissent loin derrière elles les Flamands et les Clydesdales.

Cette opinion, que nous avons exprimée il y a bien longtemps déjà, c’est celle de M. Lavalard, le distingué directeur de la cavalerie à la Compagnie des omnibus de Paris.

«Nous devons reconnaître, dit-il, dans une communication à la Société nationale d’agriculture de France, que ces magnifiques animaux sont en France ce qu’ils ne sont nulle part ailleurs; aussi nous sont-ils enviés par les étrangers. Partout le cheval de trait se maintient à sa hauteur et s’améliore lui-même.»

C’est également celle de notre excellent ministre de l’Agriculture, M. Ruau.

«Nos races de trait, a-t-il affirmé dans un remarquable discours prononcé au banquet du Congrès hippique en 1908, traversent une période de prospérité qui soulève bien des sentiments d’envie. Il est facile de comprendre à quoi tient cette situation si favorable.

«Le cheval de trait s’élève sans frais, car il gagne sa vie à la ferme dès la seconde année; sa rusticité, son tempérament font qu’il se contente des déchets de l’exploitation agricole sur laquelle il est élevé. La tranquillité de son caractère lui permet de s’accommoder, sans révolte, des traitements les plus durs. Les tares qu’il peut prendre au travail ne diminuent guère sa valeur marchande; toutes ces conditions en rendent l’emploi facile; dès que le moment de la vente est arrivé, son débouché est toujours assuré. Sa réputation, quelle que soit sa provenance, qu’il vienne du Bourbonnais, du Perche, du Nivernais ou des Ardennes, a passé les mers et son exportation se fait par quantités importantes; depuis de longues années, le percheron s’en va en longs convois aux Etats-Unis et voilà que, depuis l’an dernier, l’Amérique du Sud apprécie nos boulonnais.»

Si nos chevaux de trait sont élevés, disons fabriqués, d’une façon si brillante qu’ils ont une réputation mondiale et font l’objet de nombreux achats de la part des étrangers; si ces demandes incessantes, tant du commerce et de l’industrie que de l’étalonnage privé, sont un sûr garant de l’aveniri pour nos races de trait françaises, il ne faut pas toutefois abandonner les bonnes méthodes zootechniques qui, entre les mains d’habiles agriculteurs, ont donné de si beaux résultats.

Et il faudra toujours se rappeler que l’amélioration est due, non seulement à la sélection patiemment continuée des étalons et des poulinières, mais encore aux bons soins des éleveurs.

Quoique nos races de trait ne soient pas toujours conservées dans toute leur pureté ; quoique des croisements inconsidérés tendent trop souvent à uniformiser leurs caractères, on peut cependant, en France, en distinguer un certain nombre que nous étudierons dans l’ordre suivant: race ardennaise, race boulonnaise, race bretonne, race nivernaise, race percheronne et race mulassière.

Le cheval de trait, races françaises

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