Читать книгу Quatre mots - Anatole Velitchko - Страница 9

peinture vestibule libellule voix

Оглавление

J’étais sorti de l’hôpital psychiatrique

Au milieu de l’hiver sibérien

Avec ses gelées impitoyables.

J’avais vingt ans.

Mon histoire était un mélange

D’éléments divers : mon incapacité

À faire face aux problèmes de l’âge adulte,

Dépression et surmenage au travail.

S’y rajoutaient certaines circonstances politiques

De cette époque difficile.


Après m’avoir libéré, on m’enjoignit

De me présenter au dispensaire de la ville

Afin de recevoir

Une assistance médicale supplémentaire.


Le vestibule du dispensaire était décoré

D’une peinture murale : lac aux libellules.

La couleur du lac était verte, apaisante.

La tension nerveuse m’abandonna peu à peu.


La jeune femme médecin au cabinet

Feuilleta mon dossier médical

Et fronça ses sourcils noirs.


« Je ne comprends pas, dit-elle

D’une voix mélodique et grave,

Pourquoi vous ont-ils prescrit tout cela,

Ces médicaments puissants aux effets incertains ?

J’ai pourtant l’impression

Que vous êtes un jeune homme

Parfaitement normal. Vous souffrez juste

De surmenage et de stress.

Tout ce dont vous avez besoin

C’est d’une bonne psychothérapie.

Voici les coordonnées du thérapeute à l’université.

Allez le voir. »


Je remerciai la jeune femme

Et descendis dans le hall aux libellules.

Ce furent les premières paroles

D’humanité et de compassion

Qui m’eussent été adressées

Depuis si longtemps.


23 septembre 2019


Quatre mots

Подняться наверх