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XXIV

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Gunnar monta à cheval et alla au ting. Hrut et Höskuld allèrent aussi au ting, et beaucoup d'hommes avec eux.

Gunnar porta l'affaire devant le ting, et il prit des hommes libres à témoins dans sa cause, et ceux de Hrut avaient pensé à l'attaquer, mais ils ne s'y risquèrent pas.

Après cela Gunnar alla devant le tribunal du pays du Breidafjord et il fit sommation à Hrut d'écouter son serment, et l'exposé de l'affaire, et toutes les preuves. Puis il prêta serment et exposa l'affaire. Puis il fit comparaître les témoins de la citation, et ensuite les témoins de ce qu'il avait pris en main la cause. Njal n'était pas au tribunal.

Gunnar donc poursuivit l'affaire en sommant Hrut de se défendre. Hrut nomma des témoins, et dit que la procédure était nulle, et que Gunnar avait oublié les trois témoignages qu'il aurait dû produire devant le tribunal: le premier, celui qui est pris devant le lit, le second devant la porte des hommes, et le troisième au tertre de la loi.

Alors Njal était arrivé au tribunal. Il dit qu'il remettrait bien l'affaire en bon chemin s'ils voulaient la continuer. «Je ne veux pas cela, dit Gunnar. Je veux faire à Hrut comme il a fait à Mörd mon parent. Les deux frères, Hrut et Höskuld, sont-ils assez près pour entendre mes paroles?»--«Nous entendons dit Hrut; mais que veux-tu?» Gunnar dit: «Que ceux-là soient témoins, qui sont ici et m'écoutent, que je te cite, Hrut, en combat singulier dans l'île. Et tu combattras avec moi aujourd'hui dans cette île qui est ici dans l'Öxara. Mais si tu ne veux pas combattre, paye tout l'argent aujourd'hui».

Alors Gunnar chanta ces vers.

«Oui, Hrut et moi dans notre fureur, nous combattrons dans l'île aujourd'hui même, et les casques et les boucliers se choqueront. Qu'ils m'entendent, tous ces guerriers que je prends à témoins. Sinon, que le vieillard paye sur l'heure le douaire de la femme au voile flottant».

Après cela Gunnar s'en alla du tribunal avec toute sa troupe. Höskuld et Hrut rentrèrent aussi chez eux. Et l'affaire ne fut plus ni poursuivie ni défendue à partir de ce jour.

Hrut dit, comme il entrait dans sa hutte: «C'est une chose qui ne m'est jamais arrivée, qu'un homme m'ait offert le combat, et que je l'aie refusé».--«Alors tu songes à combattre, dit Höskuld; mais cela ne sera pas, si j'ai un conseil à te donner, car tu n'es pas plus à la taille de Gunnar, que Mörd n'était à la tienne. Et nous ferions mieux de payer tous deux l'argent à Gunnar».

Alors les deux frères demandèrent aux hommes de leur pays, ce qu'ils voulaient donner. Ils répondirent tous qu'ils donneraient autant que Hrut voudrait. «Allons donc, dit Höskuld, à la hutte de Gunnar, et payons lui l'argent».

Ils allèrent à la hutte de Gunnar et l'appelèrent dehors. Il sortit devant la porte de la hutte et les autres hommes avec lui. Höskuld dit: «Tu vas maintenant prendre l'argent». Gunnar dit: «Compte le donc. Je suis prêt à le prendre». Et ils comptèrent toute la somme jusqu'à la dernière pièce d'argent. Höskuld dit: «Jouis en maintenant comme tu l'as acquis». Alors Gunnar chanta:

«Les hommes qui ont acquis de la gloire dans les combats peuvent jouir de leurs biens sans crainte. Nul ne me disputera mes richesses les armes à la main. Mais si nous versions le sang à cause d'une femme, mal nous en prendrait, à nous les vaillants guerriers».

«Tu en seras mal récompensé» dit Hrut. «Il en sera ce qu'il pourra» dit Gunnar. Höskuld et les siens rentrèrent dans leurs huttes. Höskuld roulait ses pensées dans sa tête, et il dit à Hrut: «N'aurons-nous jamais vengeance de Gunnar pour s'être joué de nous?»--«Cela ne sera pas, dit Hrut, il en sera puni certainement mais nous n'aurons de part ni à la vengeance ni au profit. Il est à prévoir cependant qu'il se tournera vers ceux de notre famille pour demander leur amitié». Et ils n'en dirent pas plus long.

Gunnar montra l'argent à Njal. «Cela a bien marché» dit Njal.--«Et c'est toi qui as fait cela» dit Gunnar.

Les hommes quittèrent le ting, et retournèrent chez eux, et Gunnar eut beaucoup d'honneur de cette affaire. Il remit tout l'argent à Unn, et n'en voulut rien avoir. Mais il dit qu'il lui semblait qu'il pouvait attendre plus d'aide, à l'avenir, d'elle et de ses parents que de nul autre. Elle répondit que c'était vrai.

La Saga de Njal

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