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CHAPITRE CINQ

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Il se passa beaucoup de choses durant les douze minutes qui furent nécessaires à O’Malley pour arriver. Pour commencer, la voiture de patrouille du A1 ne fut pas le premier véhicule à paraître. Une camionnette de télévision s’arrêta dans un crissement de pneus devant l’immeuble d’Avery. Elle observa trois personnes sortir depuis sa vitre brisée : un journaliste, un cameraman et un technicien, qui déroulait le câble à l’arrière de la camionnette.

« Merde », dit Avery.

L’équipe de reporters était presque parée et prête à commencer quand O’Malley se gara. Une autre voiture arriva juste derrière lui, et fonça presque dans la camionnette. Elle ne fut pas du tout surprise de voir Finley en sortir. Connelly positionnait apparemment Finley pour monter en grade – peut-être même pour remplacer Ramirez.

Elle jeta un regard noir à la camionnette tout en observant Finley dire ses quatre vérités au journaliste. Il y eut une brève querelle entre eux avant que Finley et O’Malley ne disparaissent hors de vue, vers les escaliers qui les mèneraient à l’appartement d’Avery.

À l’instant où ils frappèrent à la porte, Avery alla ouvrir et ne leur donna pas l’opportunité de dire quoi que ce soit avant qu’elle n’ait exprimé ses préoccupations et ses frustrations.

« O’Malley, c’est quoi ce bordel ? Je vous ai appelé directement plutôt que le poste pour éviter les équipes de journalistes. Quelle est leur problème, de toute façon ? »

« Leur problème, c’est qu’ils bavent sur l’évasion d'Howard Randall. Et ils savent que tu es un visage familier dans son histoire. Alors ils gardent les yeux sur toi. Je suppose que cet équipe en particulier a un scanner. »

« Les appels par portable ? », demanda Avery.

« Non. Écoute, j’ai dû le signaler au commissariat. C’est trop important. Ils ont dû l’apprendre par la radio. »

Avery voulait être furieuse, mais elle savait combien il pouvait être difficile de communiquer secrètement quand des médias frénétique travaillaient dur pour révéler une histoire. Elle lança un regard noir à l’équipe de journalistes, les vit filmer une séquence – en disant dieu savait quoi. Pendant qu’elle regardait, un autre véhicule de reporters se gara, un petit SUV.

O’Malley et Finley se penchèrent sur la brique, le chat et le verre brisé. Avery avait laissé le billet sur le sol, ne voulant pas que le papier qui se trouvait sur un cadavre de chat ne se retrouve sur le comptoir de sa cuisine ou sur sa table basse.

« Je déteste dire ça », dit Finley, « mais cela semble convenu. Je veux dire…je suis libre. Qui d’autre cela pourrait-il être, Avery ? »

« Je ne sais pas. Mais…je sais que vous pouvez avoir du mal à le croire, mais ça ne semble pas être quelque chose que Howard ferait. »

« Le vieux Howard Randall, peut-être », dit O’Malley. « Mais qui sait comment il a changé en prison ? »

« Attendez », dit Rose. « Je ne comprends pas. Maman a fait libérer ce type quand elle l’a représenté en tant que son avocate. Pourquoi s’en prendrait-il à elle ? On pourrait penser qu’il serait reconnaissant. »

« Vous pourriez le penser », dit O’Malley. « Mais ce n’est pas ainsi que fonctionne un esprit criminel. »

« Il a raison », dit Avery, coupant O’Malley avant qu’il ne puisse lancer sa tirade. « Quelqu’un comme Howard verrait quiconque a été impliqué dans l’ensemble du processus comme une menace – même si c’est l’avocate qui a réussi à le faire sortir. Mais Howard… cela ne lui ressemble pas. Au cours de ces quelques fois où je suis allée demander son aide il était…je ne sais pas…sociable. S’il avait nourrit de mauvaises intentions contre moi, il les a exceptionnellement bien cachées. »

« Bien sûr qu’il l’a fait », dit O’Malley. « Tu pensais que son évasion était un coup de chance extraordinaire ? Je te parie que ce sale type préparait ça depuis des mois. Peut-être même depuis son premier jour là-bas. Et s’il avait prévu de s’échapper et de venir d’une manière ou d’une autre s’en prendre à toi ou, au moins, de t’impliquer dans un complot dément, pourquoi diable te l’aurait-il fait savoir ? »

Avery voulait argumenter mais elle pouvait clairement voir d’où venait son raisonnement. Il avait toutes les raisons de penser que ce mot venait d’Howard. Et elle savait aussi que la peur intrinsèque de la ville face à son évasion rendait facile pour lui et Connelly de pointer Howard du doigt pour le meurtre au pistolet à clous.

« Écoute, mettons tout ce qui concerne Howard Randall de côté pour le moment », dit-elle. « Que ce soit Howard ou pas, quelqu’un a jeté cette chose dans ma fenêtre. Je pensais juste qu’il serait préférable de passer par les canaux appropriés puisqu’il est clair que Connelly me veut aussi loin que possible de tout ce qui pourrait être lié à Howard. »

« J’ai entendu ça », dit Finley. « Je l’ai eu au téléphone quand j’étais en route pour ici. Il est coincé par une affaire avec le maire et la presse en ce moment. »

« À propos d’Howard Randall ? »

Finley hocha de la tête.

« Bon sang », dit Avery. « Ça devient ridicule. »

« Alors », dit O’Malley, « tu ne vas vraiment pas aimer ce qu’il m’a ordonné de faire. »

Elle attendit qu’O’Malley le lui dise. Elle pouvait voir qu’il était mal à l’aise – qu’il préférerait de loin que Connelly soit là pour donner l’ordre lui-même. Finalement, il soupira et dit : « Il veut que nous vous relogions pendant quelques jours. Même si Randall n’a pas lancé cette brique, il est évident que quelqu’un t’as ciblée et te menace. Et oui…c’est probablement parce qu’il s’est échappé. Je déteste devoir te le dire, mais ça ne se présente pas bien pour toi dans cette situation. Tu l’as fait sortir il y a toutes ces années…l’a envoyé commettre une folie meurtrière. Beaucoup de gens— »

« C’est stupide », cracha Rose. « Des gens pensent que ma mère a quelque chose à voir avec son évasion ? »

« Il y en a qui ont poussé jusqu’à cet extrême, oui », admet O’Malley. « Heureusement, il n’y a eu que des rumeurs aux informations. Tu n’en as rien vu ? », demanda-t-il en regardant Avery.

Elle pensa à ces moments passés dans le brouillard dans la chambre d’hôpital de Ramirez. La télévision avait été allumée et elle avait vu le visage d'Howard, obtenant l’essentiel des informations par le biais du texte au bas de l’écran. Mais elle n’avait jamais vu son propre nom ; elle ne s’était jamais attendue à cela. Finalement, elle secoua la tête en réponse à la question d’O’Malley.

« Eh bien, quels que soient tes sentiments sur ça, je pense qu’il a absolument raison. Tu dois déménager jusqu’à ce que ça se calme. Disons que la personne qui a lancé cette brique n’est pas Howard. Cela signifie qu’un citoyen quelconque l’a jetée. Un crétin mécontent qui pense que tu es responsable du fait qu’un tueur soit en liberté. Alors où ? », dit O’Malley. « Réfléchis-y pendant que vous faites vos valises. Finley et moi serons heureux de vous emmener n’importe où vous avez besoin d’aller. »

« Pas besoin de réfléchir », dit-elle. « J’ai déjà un lieu en tête. »

***

Ils arrivèrent à l’appartement de Ramirez une demi-heure plus tard. Il lui avait fallu moins de dix minutes pour prendre l’essentiel. Rose était également venue, à l’insistance d’Avery et d’O’Malley. Après une discussion brève et animée, Rose céda, déclarant qu’elle resterait avec sa mère pendant un jour ou deux…pour s’assurer qu’elle allait bien.

Quand tous quatre entrèrent chez Ramirez, ce fut un peu déroutant. Bien qu’il ait techniquement accepté d’emménager dans l’appartement d’Avery, il n’en avait jamais eu l’occasion. Toutes ses affaires étaient toujours là, attendant qu’il rentre à la maison.

Avery se déplaça dans les lieux, prétendant que cela ne l’affectait pas. Elle était déjà venue ici plusieurs fois et s’était toujours sentie la bienvenue. Cela ne devrait pas être différent maintenant.

« Tu es sûre de ça ? », dit Finley. « Pardonnes-moi de le dire, mais ça a l’air un peu triste.

« Pas plus triste que d’être dans sa chambre d’hôpital », dit Rose.

Avery voulait laisser l’endroit l’imprégner, se faire une impression puis essayer de déterminer ce qu’elle était censée faire ensuite.

O’Malley était au téléphone quand ils entrèrent, réglant les détails pour la surveillance de l’appartement d’Avery ainsi que celui de Ramirez. Ils avaient fait très attention à ne pas être suivis en route, mais ils ne voulaient évidemment pas prendre de risques.

Alors qu’Avery déposait son sac dans le salon de Ramirez, O’Malley termina son appel. Il prit un moment, soupira profondément et regarda par la fenêtre. En bas, les rues étaient un peu moins animées qu’elles ne l’avaient été pendant qu’Avery et Rose avaient profité du vin et d’une conversation agréable. De plus, après avoir reçu un chat mort jeté par la fenêtre, elles semblaient un peu plus sinistre aussi.

« Alors, voilà le marché », dit O’Malley. « Pendant les trois prochains jours, vous aurez constamment des agents stationnés dans la rue. Ils seront dans des voitures civiles, mais ce seront tous des membres du A1 »

« Ce n’est pas nécessaire », dit Avery. Elle commençait à avoir l’impression que tout cela devenait incontrôlable.

« Je pense que ça pourrait l’être », rétorqua-t-il. « Tu as été dans une sorte de bulle à propos de ça ces derniers jours. Ça dégénère. Il y a des genres de justiciers dans la rue, à la recherche de Randall. Les gens commencent à creuser dans son histoire et à t’y trouver. »

Vas-y et finis en, pensa-t-elle. Ils me trouvent là comme l’avocate qui a réussi à lui rendre sa liberté – la liberté qu’il a employée pour tuer une personne de plus. C’est ce que tu veux vraiment dire.

Mais il ne le fit pas. Au lieu de cela, il continua à regarder par la porte. « Les deux premiers seront Sawyer et Dennison. Ils seront là dans une demi-heure. Jusque-là…on dirait que c’est moi et Finley. »

Rose regarda les deux officiers puis sa mère. « Est-ce que…c’est vraiment si grave ? Nous avons besoin de protection ? »

« Non », dit Avery. « C’est un peu trop. »

« C’est pour la protection de ta mère. La tienne, aussi. Selon qui a pu être derrière le meurtre au pistolet à clous et le jet de brique avec le chat par la fenêtre, tu pourrais aussi être en danger. Cela dépend du niveau de vendetta que cette personne pourrait entretenir contre ta mère. »

« Baissons le ton dramatique d’un cran », dit Avery, avec une voix pleine de virulence. « Je préférerais que tu ne fasses pas peur à ma fille. »

« Désolée, maman », dit Rose. « Mais au cours de la dernière heure, j’ai eu droit à un chat mort envoyé à travers ta fenêtre avec un mot de menace attaché avec, puis j’ai été entraînée hors de ton appartement, et on m’a assigné une protection policière vingt-quatre heures sur vingt-quatre. On peu dire sans crainte que j’ai effectivement peur. »

Raison de Sauver

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