Читать книгу La Traque - Блейк Пирс - Страница 6
ОглавлениеPROLOGUE
Kimberly Dent remonta son col pour se protéger du froid. Elle ne sortait pas si tard d’habitude, mais c’était simplement pour le court trajet de retour depuis la maison de son amie Goldie Dowling. La nuit n’était pas excessivement froide, et Kimberly aimait la façon dont l’air lui piquait les joues et voir son haleine glacée. C’était un spectacle ravissant, avec les lampadaires qui brillaient sur ce qui restait de la neige tombée la semaine passée.
Kimberly était sûre que ses parents ne s’offusqueraient pas de la savoir dehors si tard. Ses notes au secondaire étaient bonnes, son père et sa mère lui faisaient confiance pour éviter les ennuis ; non pas qu’il y ait beaucoup d’ennuis possibles dans une petite ville ennuyeuse comme Dalhart. En plus de cela, ses parents seraient sûrement tous les deux endormis à cette heure-ci. Comme la plupart des gens du quartier, ils se couchaient toujours tôt.
Elle fredonnait un air pop, réalisant très vite qu’elle ne savait pas d’où cela lui venait.
Quelque chose de nouveau que j’ai entendu à la radio, je suppose.
C’était bizarre qu’une chanson qu’elle ne connaissait même pas vraiment puisse s’installer ainsi dans sa tête, mais cela semblait arriver souvent ces derniers temps. C’est certain, un jour, cette chanson sera aussi familière qu’une de ses anciennes paires de chaussures. Et pourtant, elle ne pourrait jamais se souvenir exactement où et quand elle l’avait entendue pour la première fois.
D’une certaine manière, cette pensée la rendit triste.
En y repensant, toute la soirée lui avait semblé un peu triste.
Goldie et elle avaient fait toutes les choses habituelles qu’elles avaient partagées au cours des années ; se vernir les ongles, se coiffer, danser sur leurs chansons préférées, jouer aux cartes, regarder la télévision.
Mais elles s’étaient fâchées, ou du moins Goldie s’était énervée contre Kimberly.
Tout ça pour des broutilles, pensa Kimberly.
Tout ce que Kimberly avait fait, c’était demander à Goldie si elle était sûre de vouloir rester ici à Dalhart après qu’elles aient toutes les deux obtenu leurs diplômes ce printemps. Goldie l’avait vraiment mal pris.
« Tu veux dire que je ne devrais pas me marier avec Clint ? » s’était offusquée Goldie.
Kimberly avait été prise de court. Elle savait que Goldie et Clint étaient plus ou moins destiné l’un à l’autre. Ils étaient ensemble depuis le collège. Mais Goldie n’avait jamais parlé de mariage auparavant. Et si Clint avait fait sa demande à Goldie, elle n’en avait pas parlé à Kimberly.
De plus, Kimberly savait que les parents de Goldie seraient heureux qu’elle épouse Clint et s’installe ici, à Dalhart, et commençait tout de suite à fonder une famille. Mais cela n’avait jamais semblé être le style de Goldie.
Du moins, pas avant ce soir.
Puis Kimberly avait fait l’erreur de rappeler à Goldie son rêve de longue date de partir à New York ou à Los Angeles et de devenir actrice.
« Oh, grandis », avait dit Goldie. « On est trop vieilles pour ces rêves d’enfant. »
Ces mots avaient frappé Kimberly durement ; mais pas aussi durement que ce que Goldie avait dit ensuite.
« Ou tu penses toujours que tu vas devenir une gymnaste olympique ? »
Kimberly avait été choquée. Non, elle n’avait plus rêvé de cela depuis ses douze ou treize ans. Il avait semblé cruel de la part de Goldie de l’évoquer aussi légèrement.
Mais Kimberly espérait bien plus que ce que Dalhart avait à offrir. Elle avait hâte de fuir cet endroit. Elle pensait qu’elle déménagerait à Memphis juste après avoir obtenu son diplôme et qu’elle prendrait le premier emploi qui se présenterait pour se laisser profiter de la vie en ville.
Elle n’en avait encore parlé à personne ; pas même à Goldie, et ce soir n’avait certainement pas semblé être le bon moment pour le lui dire. Kimberly était certaine que ses parents allaient s’opposer à une telle idée. Elle espérait seulement qu’elle serait assez forte pour défendre ce qu’elle voulait quand le moment viendrait pour elle de partir.
Elle était à mi-chemin de la maison à présent, et elle fredonnait toujours le même air en se demandait ce que c’était. Puis elle entendit un son étrange et aigu. Au début, elle crut qu’il s’agissait du vent. Mais il y avait à peine une brise dans l’air.
Elle s’immobilisa et écouta.
Quelqu’un siffle ! réalisa-t-elle.
Non seulement quelqu’un sifflait, mais ce quelqu’un reprenait le même air qu’elle avait fredonné.
Soudain, le sifflement s’arrêta.
— C’est toi, Jay ? appela-t-elle doucement mais fermement. Si c’est toi, je ne trouve pas ça très drôle.
Son petit ami Jay avait rompu avec elle une semaine environ auparavant, et il se comportait en parfait crétin depuis. On lui avait dit qu’il l’avait même dénigrée auprès de ses amis masculins, se plaignant qu’elle ne voulait pas « aller plus loin » avec lui. C’était la raison pour laquelle Jay avait mis fin à leur relation, mais Kimberly ne pensait pas que cela puisse regarder qui que ce soit d’autre à part eux.
Et maintenant, elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander si Jay la harcelait.
Je ne l’en empêcherai pas, se dit-elle en soupirant.
Elle secoua la tête et continua sa route.
Puis le sifflement reprit.
En continuant à marcher, elle regardait toutes les maisons où vivaient des gens qu’elle avait connus toute sa vie. Devrait-elle frapper à une de ces portes pour qu’on la laisse entrer ?
Non, il est tard, se dit-elle.
Elle ne voyait aucune lumière allumée dans les maisons. Ces gens étaient probablement tous endormis maintenant. Même s’ils ne l’étaient pas, ils ne seraient pas ravis d’être dérangés si tard. Et ses parents feraient une crise s’ils apprenaient qu’elle dérangeait les gens au beau milieu de la nuit.
Le sifflement s’arrêta à nouveau, mais Kimberly ne se sentit pas rassurée pour autant. La nuit semblait maintenant plus froide, plus sombre et plus effrayante qu’elle ne l’avait été quelques minutes auparavant.
En tournant le coin, elle vit une camionnette garée un peu plus loin. Ses phares étaient allumés et son moteur tournait.
Elle poussa un soupir de soulagement. Elle ne reconnaissait pas le véhicule, mais au moins c’était quelqu’un. Le conducteur de la fourgonnette accepterait sûrement de la conduire pour le peu qu’il lui restait jusqu’à chez elle.
Elle s’approcha du véhicule et remarqua que sa porte latérale était ouverte. Elle regarda à l’intérieur et remarqua que l’intérieur nu et ouvert était séparé des sièges avant par une sorte de grille métallique. Elle ne vit personne à l’intérieur.
Kimberly se demanda si le conducteur avait eu des problèmes de moteur et s’il était allé chercher de l’aide. Si cette personne n’était pas du coin, elle n’aurait aucune idée vers qui se tourner.
Peut-être que je pourrais lui apporter mon aide, pensa-t-elle.
Elle prit son téléphone portable dans son sac à main, pensant qu’elle devrait appeler son père. Mais elle hésita un moment, incertaine de vouloir vraiment le réveiller, même pour aider quelqu’un.
Elle entendit des pas s’approcher et se retourna pour voir un visage qu’elle reconnut.
— Oh, c’est vous… dit-elle, ressentant un moment de soulagement.
Mais l’expression de son visage figea les mots qui auraient pu suivre. Elle n’avait jamais vu un regard aussi dur et froid qu’à cet instant.
Sans un mot, il tendit la main et lui arracha son sac à main et son téléphone.
Maintenant, la peur s’éleva dans la gorge de Kimberly. Toutes les choses qu’elle pensait faire lui passaient par la tête.
Crier à l’aide, se dit-elle. Réveiller quelqu’un.
Mais soudain, elle fut soulevée et jetée violemment à l’arrière de la camionnette.
La porte claqua et les lumières intérieures s’éteignirent.
Elle tâtonna pour trouver la poignée de la porte, mais elle s’aperçut qu’elle était verrouillée.
Finalement, Kimberly retrouva sa voix.
— Laissez-moi sortir ! cria-t-elle en frappant à la porte.
Puis la porte du conducteur s’ouvrit, et l’homme monta à l’intérieur.
Le van commença à avancer.
Kimberly s’agrippa au grillage qui la séparait du conducteur.
— Qu’est-ce que vous faites ? supplia-t-elle ensuite. Laissez-moi sortir d’ici !
Mais le véhicule était maintenant en route et Kimberly savait que personne dans le quartier endormi ne pouvait l’entendre.