Читать книгу Catalogue des bijoux du musée Napoléon III - Charles Julian Clement - Страница 5
PENDANTS D’OREILLES.
ОглавлениеC’est surtout dans les pendants d’oreilles que triomphe l’orfévrerie étrusque, et que les ouvriers de l’Italie centrale ont le mieux montré la richesse, la grâce, l’inépuisable abondance de leur imagination, ainsi que les ressources d’un art qu’ils ont porté à sa perfection. Il y a peu d’objets naturels ou artificiels, animés ou inanimés, qu’ils n’aient mis à contribution pour orner ces gracieux bijoux, et nous espérons vivement que l’exemple de ces parfaits modèles contribuera à ramener notre orfévrerie à des traditions d’art et de bon goût qu’elle paraît perdre de plus en plus. Les résultats excellents obtenus à Rome par MM. Castellani, en imitant la plupart des bijoux de cette collection, sont faits pour encourager dans cette voie nos habiles ouvriers, et il ne dépend que d’eux de doter la France d’une industrie dans laquelle nos dispositions naturelles nous feraient bientôt exceller. L’ornementation de ces pendants d’oreilles est très-riche et très-variée. Des fleurs, des fruits, des animaux réels ou fantastiques, des amphores et autres vases de toutes formes, des disques, des cornes d’abondance, s’entremêlent à des rosaces, à des houppes, à des croissants, à des boules, à des chaînettes de tout travail et de toute grosseur, et se groupent de mille manières, au gré de la capricieuse imagination de l’artiste. D’autres fois, ce sont des têtes d’hommes ou d’animaux, des Amours, des Génies, dans les poses les plus variées, assis, ou debout, ou couchés, tantôt sur un cygne, tantôt sur un dauphin ou sur une colombe. Des grenats, des émeraudes opaques, des boules de pâte de verre, des émaux dont les couleurs sont d’une délicatesse exquise, relèvent encore la beauté de ces bijoux. C’est surtout dans les pendants d’oreilles dits à selle, et dans ceux de l’écrin n° 9, que l’on trouvera des exemples admirables de perfection de travail et d’élégance de forme; ils datent de la meilleure époque de l’art étrusque; mais, jusque bien avant dans la décadence, les ouvrages de cette nature ont conservé une beauté relative qui s’explique, sans doute, par l’importance que les femmes ont toujours donnée à cet ornement.
Les pendants d’oreilles funéraires étrusques se distinguent, comme tous les autres bijoux mortuaires, parleurs très-grandes dimensions. En revanche, ils ne sont jamais massifs, et sont formés de lames d’or excessivement minces, Le culte des morts était un des dogmes principaux de la religion des populations de l’Italie centrale, et le positif Étrusque trouvait ainsi moyen de se donner les apparences d’un luxe pieux, qui n’avait au fond que très-peu de réalité.
Les pendants d’oreilles de travail romain sont moins variés de formes; d’une exécution moins soignée et moins délicate que ceux de fabrication étrusque; mais la profusion de pierres, de perles et de pâtes de verre, masque, jusqu’à un certain point, la pauvreté du travail et le manque d’élégance de la disposition générale.