Leçons d'histoire
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Constantin-François Volney. Leçons d'histoire
AVERTISSEMENT DE L'AUTEUR
LEÇONS D'HISTOIRE
PREMIÈRE SÉANCE3, 1er Pluviôse. PROGRAMME
SECONDE SÉANCE
TROISIÈME SÉANCE
QUATRIÈME SÉANCE
CINQUIÈME SÉANCE
SIXIÈME SÉANCE
HISTOIRE DE SAMUEL, INVENTEUR DU SACRE DES ROIS
PREFACE DE L'ÉDITEUR
HISTOIRE DE SAMUEL, INVENTEUR DU SACRE DES ROIS
§ 1er
§ II
§ III
§ IV
§ V
§ VI
§ VII
§ VIII
§ IX
§ X
§ XI
§ XII
§ XIII
CONCLUSIONS DE L'ÉDITEUR
NOTES
Nº Ier
Nº II
Nº III
Nº IV
Nº V
Nº VI
NOUVEAUX ÉCLAIRCISSEMENTS SUR LES PROPHÈTES MENTIONNÉS. AU § VIII, page 192
DES SANTONS, AIFAQUIS, SCHEIKS, HOGIS ET TALISMANS
DES MOINES TURKS
AUTRES RELIGIEUX TURKS
NOTE relative à la page 229. (Les Hébreux s'étaient éclairés par quelques progrès de civilisation.)
ÉTAT PHYSIQUE DE LA CORSE
PRÉCIS DE L'ÉTAT DE LA CORSE (Extrait du MONITEUR des 20 et 21 mars 1793.)
LETTRES A M. LE CTE LANJUINAIS, SUR L'ANTIQUITÉ DE L'ALPHABET PHÉNICIEN
PREMIÈRE LETTRE. A M. LE COMTE LANJUINAIS, SUR L'ANTIQUITÉ DE L'ALPHABET PHÉNICIEN
SECONDE LETTRE. A M. LE COMTE LANJUINAIS, SUR L'ANTIQUITÉ DE L'ALPHABET PHÉNICIEN
LETTRE SUR UNE NOUVELLE TRADUCTION D'HÉRODOTE
QUESTIONS DE STATISTIQUE A L'USAGE DES VOYAGEURS
QUESTIONS DE STATISTIQUE
PREMIÈRE SECTION. ÉTAT PHYSIQUE DU PAYS
DEUXIÈME SECTION. ÉTAT POLITIQUE
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L'HISTOIRE, si l'on veut la considérer comme une science, diffère absolument des sciences physiques et mathématiques. Dans les sciences physiques, les faits subsistent; ils sont vivants, et l'on peut les représenter au spectateur et au témoin. Dans l'histoire, les faits n'existent plus; ils sont morts et l'on ne peut les ressusciter devant le spectateur, ni les confronter au témoin. Les sciences physiques s'adressent immédiatement aux sens; l'histoire ne s'adresse qu'à l'imagination et à la mémoire: d'où résulte entre les faits physiques, c'est-à-dire existants, et les faits historiques, c'est-à-dire racontés, une différence importante quant à la croyance qu'ils peuvent exiger. Les faits physiques portent avec eux l'évidence et la certitude, parce qu'ils sont sensibles et se montrent en personne sur la scène immuable de l'univers: les faits historiques, au contraire, parce qu'ils n'apparaissent qu'en fantômes dans la glace irrégulière de l'entendement humain où ils se plient aux projections les plus bizarres, ne peuvent arriver qu'à la vraisemblance et à la probabilité. Il est donc nécessaire, pour évaluer le degré de crédibilité qui leur appartient, de les examiner soigneusement sous un double rapport: 1º celui de leur propre essence, c'est-à-dire le rapport d'analogie ou d'incompatibilité avec des faits physiques de la même espèce, encore subsistants et connus, ce qui constitue la possibilité; 2º sous le rapport de leurs narrateurs et de leurs témoins scrutés dans leurs facultés morales, dans leurs moyens d'instruction, d'information, dans leur impartialité, ce qui constitue la probabilité morale; et cette opération est le jugement compliqué d'une double réfraction, qui, par la mobilité des objets, rend le prononcé très-délicat et susceptible de beaucoup d'erreurs.
Appliquant ces observations aux principaux historiens anciens et modernes, nous nous proposons, dans le cours de ces leçons, d'examiner quel caractère présente l'histoire chez différents peuples; quel caractère surtout elle a pris en Europe depuis environ un siècle. Nous ferons sentir la différence remarquable qui se trouve dans le génie historique d'une même nation, selon les progrès de sa civilisation, selon la gradation de ses connaissances exactes et physiques; et de ces recherches sortiront plusieurs questions importantes.
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Au contraire, depuis l'imprimerie, les monuments originaux une fois constatés pouvant, par la multiplication de leurs copies, être soumis à l'examen, à la discussion d'un grand nombre de lecteurs, il n'a plus été possible ou du moins facile d'en atténuer, d'en dévier le sens, ni même d'en altérer le manuscrit, par l'extrême publicité des réclamations; et de ce côté la certitude historique a réellement acquis et gagné.
Il est vrai que chez les anciens, par cela même qu'un livre exigeait plusieurs années pour être composé, et davantage encore pour se répandre sans que pour cela l'on pût dire qu'il fût divulgué, il était possible d'y déposer des vérités plus hardies, parce que le temps avait détruit ou éloigné les intéressés, et ainsi la clandestinité favorisait la véracité de l'historien; mais elle favorisait aussi sa partialité; s'il établissait des erreurs, il était moins facile de les réfuter; il y avait moins de ressource à la réclamation: or, ce même moyen de clandestinité étant également à la disposition des modernes, avec le moyen d'en combattre les inconvénients, l'avantage paraît être entièrement pour eux de ce côté.
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