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Chapitre 2
ОглавлениеLa tempête à l'extérieur de la calèche avait emporté une vie à elle seule. Lucas, le Comte de Darcy, regardait la neige tomber par la fenêtre de la calèche, presque sidéré par sa présence. Il n’avait pas vraiment envisagé la possibilité d’une tempête de neige lorsqu’il avait accepté d’accompagner son ami, Edward Kendall, le Duc de Weston, jusqu’à sa maison à Dover. Il aurait dû — c’était l’hiver après tout et la probabilité qu’il neige était élevée, mais il avait été occupé. Alors, il avait dit oui, mais maintenant il commençait à regretter cette décision.
« Ça tombe à un rythme alarmant, fit remarquer Lucas, sans s’attendre à une quelconque remarque de la part de ses deux compagnons de voyage.
Nous n’arriverons peut-être pas au Manoir Weston aujourd’hui.
— Ça va aller ! répondit Edward en agitant sa main avec dédain.
Quand nous atteindrons Canterbury, nous trouverons une auberge et nous y passerons la nuit. »
Son ami était trop optimiste. On était en pleine période de noël. Beaucoup de voyageurs rentreraient probablement chez eux durant les quinze prochains jours pour célébrer les fêtes avec leurs familles. Il aurait certainement dû rentrer à la maison. Sa sœur, Helena, serait déçue qu’il l’ait laissée seule à la maison avec son misérable père, et sa mère indifférente. Lucas se rattraperait plus tard. Elle lui pardonnerait; Helena lui pardonnait toujours.
« Ça ne semble pas si épouvantable, dit Callista, la Comtesse de Marin, alors qu’elle jeta un coup d’œil par la fenêtre à sa gauche.
Un peu de neige n’a jamais tué personne. »
La Comtesse était la nouvelle amante d’Edward. Le Duc se croyait amoureux de la jeune veuve, et il pouvait certainement l’être. Lucas ne supposait pas connaitre les rouages internes du cœur de son ami. Peut-être était-il amoureux, mais le désir devait certainement l’emporter sur les sentiments. L’amour n’était pas quelque chose que ses proches avaient réellement expérimenté. Lucas n’avait assurément aucune idée de ce que pouvait être le côté le plus sentimental de l’amour. Il n’avait jamais été amoureux ni même imaginé l’être avant. Quelque part, il doutait qu’il n’aurait jamais de sentiments affectueux envers une femme. Le mariage de ses propres parents ne lui avait guère laissé une grande impression. S’il se mariait un jour, ce serait probablement identique — dépourvu d’amour et ressemblant à quelque chose de comparable à un arrangement. Lorsqu’il s’agissait d’un mariage dans le milieu du bon monde, l’amour n’y avait pas sa place.
Lady Marin était tout de même séduisante. Elle était dotée d’une magnifique chevelure noire et de beaux yeux vert éclatant qu’elle avait hérité de ses ancêtres français. Ses pommettes étaient hautes et prononcées et elle avait de jolies lèvres roses qui devaient être délicieuse à embrasser. Edward aurait surement tué Lucas s’il avait pu lire dans ses pensées à cet instant. Si Lady Marin pensait que le blizzard était anodin, elle ne devait sûrement pas être aussi intelligente que ce que Lucas avait imaginé.
« La neige peut être meurtrière si elle n’est pas prise au sérieux, continua Lucas. Il y a eu de nombreux accidents de calèches sur les routes glacées. Je n’aimerais pas que nous devenions l’un de ces malchanceux.
Edward embrassa la joue de Lady Marin.
— Ne l’écoutez pas ma chère. Il est d’humeur sombre et l’était déjà avant notre départ. »
Lucas lui jeta un regard noir. Ce pauvre homme avait raison. Son père l’avait mis dans une colère noire avant qu’il n’accepte de se rendre dans la maison de famille d’Edward, plutôt que de prendre la route vers le château de Montford. Son père était un bâtard dirigiste et il avait une fois de plus, un peu trop tiré sur la corde. Lucas était l’héritier apparent — le seul héritier. Sa mère avait manqué à son devoir de fournir un remplaçant. Helena aurait été destinée à ce rôle si elle avait été un homme. C’est simplement pour cette raison que son père la haïssait plus qu’il ne détestait Lucas. Le Duc de Montford n’avait pas une once de paternité en lui. Il avait eu deux enfants, certes, mais uniquement dans le but de parvenir à ses fins. Alors, lorsqu'il reçut la convocation exigeant sa présence à la maison familiale pour noël, Lucas a volontiers tourné le dos et suivit Weston dans sa calèche ducale. Le manoir de Weston serait bien plus divertissant que sa propre maison.
« La mauvaise météo n’est pas quelque chose qu’il faut ignorer. » répondit Lucas.
Il y avait quelque chose sur le côté de la route. Lucas plissa les yeux avant de réussir à distinguer ce qui s’y trouvait. C’était une calèche renversée. Il tapa le haut de la calèche pour attirer l’attention du cocher qui comprit et s'arrêta.
« Que se passe-t-il ? demanda Lady Marin.
Pourquoi nous arrêtons-nous?
Lucas l’ignora et sauta à l'extérieur.
— Je vais voir ce qui l’a affolé. répondit Edward en le suivant. Restez ici ma chère. » Répondit Edward en suivant Lucas
Le conducteur de la calèche accidentée n’avait pas l’air — bien. Lucas s’avança vers lui pour s’assurer de son état et constata qu’il était mort. Le pauvre imbécile s’était cassé la nuque et était probablement mort sur le coup. Des gémissements se firent entendre à l’intérieur de la calèche. C’était bon signe. Ça voulait dire que quelqu’un était toujours en vie et qu’il avait la chance d’aider à les sauver.
« Darcy ! appela Edward en s’adressant à Lucas.
Qu’est-ce que vous manigancez ? Le conducteur ne semble pas — vivant. »
Lucas ignora ses mots. Edward était un bon type, malgré son côté égocentrique.
« Dit moi… Tu ne grimpes pas au-dessus de cette calèche,
n’est-ce pas ? » insista Edward.
Lucas était maintenant sur la face de la calèche ou se trouvait la porte, il s’avança et l’ouvrit en grand. Elle s’était renversée sur elle-même en quittant la route. En dessous de lui une femme blessée était étendue et bougeait à peine. La teinte de ses cheveux était similaire à celle de Lady Marin et son visage avait perdu toute couleur. Elle semblait presque aussi blanche que la neige qui avait commencé à couvrir tout son corps. S’ils ne l’avaient pas trouvée, elle serait enfouie sous la neige.
« Weston, je vais avoir besoin de votre aide. Montez ici pour que je puisse aller à l'intérieur.
— Avez-vous perdu votre fichu tête ? demanda le Duc. Ne devrions-nous pas continuer en direction de Canterbury et trouver un abri ?
— Nous le ferons après avoir aidé la jeune femme piégée à l’intérieur de cette calèche. Ayez un cœur enfin ! »
Lucas ferait en sorte qu’il l’aide bon sang ! Comment Edward pouvait être aussi égoïste et indifférent ? N’aimerait-il pas que quelqu’un l’aide en retour s’il se trouvait lui-même dans une situation similaire ?
Le Duc bougonna mais finit par faire ce qu’il lui avait demandé. Lucas se glissa dans la calèche aussi prudemment qu’il le pouvait. Il ne voulait pas prendre le risque de glisser accidentellement sur la jeune femme et la blesser davantage. Il vérifia ses blessures lorsqu'il arriva jusqu’à elle. Elle avait une entaille sur le front. Le saignement s’était arrêté et avait séché le long de la racine de ses cheveux. Ses paupières s’ouvrirent et il put entrevoir ses yeux vert clair le saluer grâce au peu de lumière fournie par la lune. Il y avait suffisamment de lumière dehors pour lui permettre d’apercevoir les traits de son visage. Il allait devoir faire vite pour l’extirper de la voiture et la placer en sécurité dans la calèche ducale.
« Qui êtes-vous ? murmura-t-elle.
Sa voix était à peine audible mais c'était le son le plus doux qu’il n’ait jamais entendu.
Ou suis-je ?
— Je suis Lucas. » répondit-il.
Il aurait probablement dû se présenter en tant que Lord Darcy, mais il souhaitait quelque chose de plus personnel avec elle. Lucas ne pouvait pas l’expliquer... Cette jeune femme était charmante et innocente — elle avait l’air spéciale.
« Comment vous appelez-vous ? » poursuivit Lucas.
Elle ouvrit la bouche comme-ci elle hésitait. Ses paupières s’entrouvrirent à plusieurs reprises. Elle devait surement se battre pour reprendre conscience. L’air s’emplit d’un doux gémissement alors qu’elle tenta de bouger.
« Chuut, murmura-t-il. Je suis ici pour vous aider.
— Pourquoi êtes-vous si long ? s’impatienta Edward. Il fait un froid cinglant ici. Sort cette fille de là, il faut qu’on se trouve un abri.
— Je ne comprends pas ce qu’il se passe, susurra la jeune femme. Elle paraissait un peu désorientée.
Pourquoi ma tête me fait si mal ?
— Vous avez eu un accident. Nous allons vous aider, dit-il d’une manière apaisante. Il ne voulait pas l’inquiéter.