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ОглавлениеPAR LE DOMINIQUIN.
Les Sibylles anciennes prétendaient avoir le don de prédire l’avenir.
On ne peut rien ajouter au respect que les païens, surtout les Romains, avaient pour les oracles des Sibylles, dont ils conservaient la collection dans le Capitole. On avait une si grande foi aux prédictions que renfermait ce dépôt, que dès qu’on avait une guerre à entreprendre, lorsque la peste ou la famine, ou quelque maladie épidémique affligeait la ville ou la campagne, on ne manquait pas d’y avoir recours. C’était une espèce d’oracle permanent, aussi souvent consulté par les Romains que celui de Delphes l’était par les Grecs et par plusieurs autres peuples. Le sénat ordonnait particulièrement de les consulter lorsqu’il s’élevait quelque sédition, lorsque l’armée avait été défaite ou quand on avait observé quelques prodiges qui menaçaient d’un grand malheur.
Le Dominiquin, dans le tableau dont nous donnons la gravure, a représenté l’une des Sibylles des anciens sous les traits d’une jeune femme dont le regard fixe, la physionomie animée, la font paraître inspirée de l’esprit prophétique. Elle est richement vêtue; ses mains sont appuyées sur le livre des destins. Le style du dessin, la noblesse du caractère de cette demi-figure, qui est de grandeur naturelle, la placent parmi les beaux ouvrages de son auteur. Toutes les parties du tableau sont de la plus belle exécution.
Ce tableau est parfaitement conservé. (V. pl. 8.)