Читать книгу La Cible Zéro - Джек Марс - Страница 12
CHAPITRE CINQ
ОглавлениеAdrien Cheval était éveillé, malgré l’heure tardive. Assis sur un tabouret dans la cuisine, il fixait sans ciller l’écran d’un ordinateur portable, posé face à lui, en tapant frénétiquement des doigts sur le clavier.
Il s’arrêta assez longtemps pour entendre les bruits de pas feutrés de Claudette qui descendait l’escalier, pieds nus. Leur appartement de Marseille était petit, mais douillet, au fond d’une rue tranquille, à cinq minutes de marche à peine de la mer.
Un instant plus tard, sa silhouette fine et sa chevelure de feu apparurent dans son champ de vision. Elle posa ses mains sur ses épaules, les fit glisser vers le haut, puis descendre le long de sa poitrine, posant sa tête contre son dos. “Mon chéri,” chuchota-t-elle. “Mon amour. Je n’arrive pas à dormir.”
“Moi non plus,” répondit-il doucement en français. “Il y a trop de choses à faire.”
Elle lui mordit doucement le lobe de l’oreille. “Raconte.”
Adrien désigna du doigt son écran, sur lequel s’affichait la structure cyclique de l’ARN à double brin de la variola major : virus connu de la plupart des gens sous le nom de variole. “Cette souche de Sibérie est… c’est incroyable. Je n’ai jamais rien vu de tel. D’après mes calculs, sa virulence serait stupéfiante. Je suis convaincu que seule la période glaciaire l’a empêchée d’éradiquer les débuts de l’humanité il y a des milliers d’années.”
“Un nouveau Déluge.” Claudette poussa un léger soupir dans son oreille. “Combien de temps avant que le virus soit prêt ?”
“Je dois muter la souche, tout en maintenant sa stabilité et sa virilité,” expliqua-t-il. “Pas une tâche facile, mais nécessaire. L’OMS a obtenu des échantillons de ce même virus il y a cinq mois. Il ne fait aucun doute qu’un vaccin a été développé, si ce n’est pas déjà le cas. Notre souche doit être assez unique pour que leurs vaccins soient inefficaces.” Ce processus, connu sous le nom de mutagenèse léthale, manipulait l’ARN des échantillons qu’il avait acquis en Sibérie pour augmenter la virulence et réduire la période d’incubation. Selon ses calculs, Adrien estimait que le taux de mortalité du virus muté de variola major pourrait atteindre le niveau élevé de soixante-dix-huit pourcents, quasiment le triple de la variole sans mutation qui avait été éradiquée en 1980 d’après l’Organisation Mondiale de la Santé.
À son retour de Sibérie, Adrien s’était d’abord rendu à Stockholm et avait utilisé les papiers d’identité de l’étudiant décédé, Renault, pour accéder aux laboratoires afin de s’assurer que les échantillons étaient inactifs pendant qu’il travaillait dessus. Mais il ne pouvait pas traîner là sous une fausse identité, donc il avait volé l’équipement nécessaire et était rentré à Marseille. Il avait établi son laboratoire dans le sous-sol inutilisé de la boutique d’un tailleur, à trois pâtés de maisons de son appartement. Le gentil vieux tailleur pensait qu’Adrien était un généticien qui faisait de la recherche sur l’ADN humain, rien de plus. Par mesure de sécurité, Adrien verrouillait la porte à l’aide d’un cadenas quand il n’était pas là.
“L’Imam Khalil sera ravi,” lui souffla Claudette à l’oreille.
“Oui,” acquiesça doucement Adrien. “Il sera ravi.”
La plupart des femmes ne serait certainement pas emballée à l’idée trouver leur moitié en train de travailler sur une substance aussi volatile qu’une souche très virulente de variole, mais Claudette n’était pas comme la plupart des femmes. Elle était petite, mesurant un mètre soixante-trois, alors qu’Adrien faisait un mètre quatre-vingt-deux. Elle avait les cheveux d’un roux flamboyant et de profonds yeux verts, aussi denses que la jungle, dans lesquels on pouvait percevoir une certaine irascibilité.
Ils s’étaient rencontrés il y a un an à peine, quand Adrien était au plus mal. Il venait juste de se faire renvoyer de l’Université de Stockholm pour avoir tenté d’obtenir des échantillons d’un entérovirus rare, le même virus qui avait pris la vie de sa mère quelques semaines auparavant. À l’époque, Adrien avait décidé de développer un remède, il en était même obsédé, afin que personne d’autre ne souffre comme elle avait souffert. Mais des professeurs de l’université l’avaient découvert et il avait été renvoyé sur le champ.
Claudette l’avait trouvé dans une allée, allongé dans une flaque de désolation composée de son propre vomi, à moitié conscient à cause d’un excès d’alcool. Elle l’avait ramené chez elle, l’avait nettoyé et lui avait donné de l’eau. Le lendemain matin Adrien avait trouvé cette magnifique femme au chevet de son lit, en s’éveillant. Elle lui avait souri et lui avait dit “Je sais exactement ce dont tu as besoin.”
Il pivota sur son tabouret de cuisine pour lui faire face, et fit courir ses mains le long de son dos. Même assis, il était presque aussi grand qu’elle. “C’est intéressant que tu mentionnes le Déluge,” observa-t-il. “Tu sais, il y a des spécialistes qui affirment que si le Grand Déluge s’est réellement produit, il a certainement eu lieu il y a environ sept à huit mille ans… à peu près à la même époque que cette souche. Peut-être que le Déluge était une métaphore et que c’est ce virus qui a nettoyé le monde de ses démons.”
Claudette prit un ton taquin. “Je vois bien tes efforts permanents pour mélanger science et spiritualité.” Elle prit gentiment son visage dans ses mains et lui embrassa le front. “Mais tu ne comprends toujours pas que, parfois, la foi est tout ce dont tu as besoin.”
La foi est tout ce dont tu as besoin. Voilà ce qu’elle lui avait prescrit il y a un an, quand il s’était réveillé de son affreuse cuite. Elle l’avait ramené chez elle et lui avait permis de rester dans son appartement, celui-là même qu’ils occupaient toujours à présent. Adrien ne croyait pas au coup de foudre avant de rencontrer Claudette, mais force était de constatait qu’elle influençait de bien des manières sa façon de penser. Pendant quelques mois, elle lui présenta les principes de l’Imam Khalil, un saint islamique originaire de Syrie. Khalil ne se considérait ni comme un sunnite, ni comme un chiite, mais simplement comme un fidèle de Dieu, permettant même aux adeptes de sa petite secte de l’appeler par n’importe quel nom de leur choix, étant donné que Khalil estimait que la relation de chaque individu par rapport à son créateur était strictement personnelle. Pour Khalil, le nom de ce dieu était Allah.
“Viens te coucher,” lui dit Claudette, caressant sa joue de la main. “Il faut que tu te reposes. Mais d’abord… as-tu préparé l’échantillon ?”
“L’échantillon.” Adrien acquiesça. “Oui, je l’ai.”
Il n’y avait qu’un seul minuscule flacon, à peine plus large qu’un pouce, contenant le virus actif, emprisonné hermétiquement dans le verre et niché entre deux cubes de mousse, eux-mêmes à l’intérieur de la boîte en acier inoxydable avec le sigle du danger biologique dessus. Cette boîte se trouvait bien en évidence sur le comptoir de leur cuisine.
“Bien,” dit Claudette d’une voix câline. “Parce que nous allons avoir de la visite.”
“Ce soir ?” Les mains d’Adrien tombèrent du dos de Claudette. Il n’aurait pas cru que ça puisse arriver si tôt. “À cette heure ?” Il était presque deux heures du matin.
“À tout moment,” dit-elle. “Nous avons fait une promesse, mon amour, et nous devons la tenir.”
“Oui,” murmura Adrien. Elle avait raison, comme toujours. Les vœux ne doivent pas être brisés. “Bien sûr.”
Brusquement, de lourds coups frappés à la porte de leur appartement les firent sursauter.
Claudette se dirigea rapidement vers la porte, laissant la chaîne du verrou enclenchée et ouvrant seulement de quelques centimètres à peine. Adrien la suivit, regardant par-dessus son épaule. Il vit deux hommes de l’autre côté de la porte. Aucun d’entre eux n’avait un visage amical. Il ne connaissait pas leurs noms et parlait d’eux en disant seulement “les arabes”, alors qu’ils auraient, autant qu’il sache, tout aussi bien pu être kurdes ou même turkmènes.
L’un d’eux parla d’une voix rapide à Claudette en arabe. Adrien ne comprit rien du tout. Au mieux, son arabe était rudimentaire, se limitant à quelques phrases que Claudette lui avait enseignées. Mais elle acquiesça d’un signe de tête, fit glisser la chaînette et les invita à entrer.
Ils étaient tous deux relativement jeunes, trente-cinq ans environ, et arboraient de longues barbes noires sur leurs joues couleur moka. Leur look était européen : jeans, tee-shirts et vestes légères pour affronter l’air frais de la nuit. L’Imam Khalil n’exigeait pas d’accoutrement religieux ni de vêtements spécifiques à ses disciples. En fait, depuis qu’ils avaient quitté la Syrie, il préférait que ses hommes se fondent dans la masse autant que possible, pour des raisons qui semblaient évidentes à Adrien, sachant ce que les deux hommes venaient se procurer ici.
“Cheval.” L’un des syriens fit un signe de tête presque révérencieux à Adrien. “Avancer ? Dis-nous.” Il parlait dans un français extrêmement basique.
“Avancer ?” répéta Adrien, confus.
“Je pense qu’il demande si tu as progressé,” expliqua gentiment Claudette.
Adrien esquissa un sourire moqueur. “Son français est pourri.”
“Tout comme ton arabe,” rétorqua Claudette.
Bien envoyé, pensa Adrien. “Dis-lui que le processus prend du temps, que c’est méticuleux et qu’il faut de la patience. Mais les choses avancent bien.”
Claudette relaya le message en arabe et les deux hommes firent un signe de tête en guise d’approbation.
“Petit morceau ?” demanda le deuxième homme. On aurait dit qu’ils faisaient l’effort d’essayer de parler français pour lui.
“Ils sont venus pour l’échantillon,” dit Claudette à Adrien, même s’il avait deviné le sens de ces deux mots, étant donné le contexte. “Tu veux bien leur donner ?” Il était évident pour lui que Claudette n’avait aucune envie de toucher le dangereux récipient, scellé ou pas.
Adrien acquiesça, mais ne bougea pas. “Demande-leur pourquoi Khalil n’est pas venu lui-même.”
Claudette se mordit la lèvre et lui toucha gentiment le bras. “Chéri,” dit-elle à voix basse, “Je suis sûre qu’il est occupé ailleurs…”
“Qu’est-ce qui pourrait bien être plus important que ça ?” insista Adrien. Il s’était vraiment attendu à voir l’Imam.
Claudette posa la question en arabe. Les deux syriens froncèrent les sourcils et se regardèrent l’un l’autre avant de répondre.
“Ils m’ont répondu qu’il rend visite à des infirmes ce soir,” dit Claudette en français à Adrien, “afin de prier pour leur libération de ce monde physique.”
Un souvenir traversa l’esprit d’Adrien : sa mère, seulement quelques jours avant sa mort, étendue dans son lit les yeux ouverts, mais hagards. Elle était à peine consciente à cause des médicaments sans lesquels elle aurait vécu un enfer permanent. Toutefois, avec eux, elle était pratiquement comateuse. Dans les semaines qui avaient précédé son décès, elle n’avait plus conscience du monde autour d’elle. Il avait souvent prié pour sa guérison, assis à son chevet. Pourtant, vers la fin, ses prières avaient changé et il s’était retrouvé à souhaiter que sa fin soit rapide et sans douleur.
“Qu’est-ce qu’il va faire avec ?” demanda Adrien. “Avec l’échantillon.”
“Il va s’assurer que ta mutation fonctionne,” répondit simplement Claudette. “Tu le sais bien.”
“Oui, mais…” Adrien s’interrompit. Il savait que ce n’était pas son rôle de questionner les intentions de l’Imam mais, soudain, il avait un besoin urgent de savoir. “Va-t-il le tester de façon privée ? Dans un lieu reculé ? Il est important de ne pas dévoiler notre jeu trop tôt. Le reste du lot n’est pas prêt…”
Claudette s’adressa brièvement aux deux syriens, puis elle attrapa Adrien par la main et l’entraîna dans la cuisine. “Mon amour,” dit-elle à voix basse, “je sens que tu as des doutes. Dis-moi ce qui se passe.”
Adrien soupira. “En effet,” admit-il. “C’est le seul minuscule échantillon, même pas aussi stable que vont l’être les autres. Et si ça ne marche pas ?”
“Ça va marcher.” Claudette passa ses bras autour de lui. “J’ai totalement confiance en toi, et l’Imam Khalil aussi. On t’a donné cette opportunité. Tu es béni, Adrien.”
Tu es béni. C’étaient les mêmes mots que Khalil avait utilisés lors de leur rencontre. Trois mois auparavant, Claudette avait emmené Adrien en voyage en Grèce. Khalil, comme tant de syriens, était un réfugié. Mais ce n’était pas un réfugié politique, ni le produit d’une nation déchirée par la guerre. C’était un réfugié religieux, chassé aussi bien par les sunnites que par les chiites, à cause de ses notions idéalistes. La spiritualité de Khalil était une fusion entre la foi islamique et certaines des influences philosophiques ésotériques de Druze, telles que la vérité et la transmigration de l’âme.
Adrien avait rencontré le saint homme dans un hôtel d’Athènes. L’Imam Khalil était un homme gentil avec un sourire agréable, portant un costume brun, ses cheveux noirs parfaitement peignés et sa barbe noire rasée de près. Le jeune français avait totalement été pris de court lors de leur première rencontre, quand l’Imam lui avait demandé de prier avec lui. Ils s’étaient assis tous les deux sur un tapis, face à La Mecque, et avaient prié en silence. Il y avait une sérénité dans l’air qui entourait l’Iman comme une aura, une placidité qu’Adrien n’avait pas ressentie depuis l’enfance, quand il était alors dans les bras réconfortants de sa mère.
Après la prière, les deux hommes avaient fumé à un narguilé en verre et bu du thé, alors que Khalil parlait de son idéologie. Ils avaient discuté de l’importance d’être honnête envers soi-même. Khalil pensait que le seul moyen pour l’humanité d’absoudre ses péchés était une vérité absolue, ce qui permettrait à l’âme de se réincarner dans un être pur. Il avait posé de nombreuses questions à Adrien à propos de la science et de la spiritualité. Il avait parlé ensemble de la mère d’Adrien et Khalil lui avait promis que, quelque part sur cette terre, elle était née de nouveau, pure, belle et en bonne santé. Le jeune français avait trouvé un immense réconfort dans ces paroles.
Khalil avait ensuite parlé de l’Imam Mahdi, le Rédempteur, le dernier des Imams, des hommes saints. Mahdi serait celui qui apporterait le Jour du Jugement et qui débarrasserait le monde du mal. Khalil pensait que ça arriverait très bientôt et, après la rédemption du Mahdi, viendrait l’utopie. Chaque être dans l’univers serait sans faille, intelligent et inaltérable.
Les deux hommes étaient restés assis ensemble pendant plusieurs heures, tard dans la nuit et, quand la tête d’Adrien était devenue aussi brumeuse que l’épais brouillard dans l’air autour d’eux, il avait fini par poser la question qui lui trottait dans la tête.
“Est-ce que c’est vous, Khalil ?” avait-il demandé au saint homme. “Êtes-vous le Mahdi ?”
L’Imam Kahlil avait esquissé un large sourire à ces mots. Il avait pris la main d’Adrien dans la sienne et avait dit gentiment, “Non, mon fils. C’est toi. Tu es béni. Je peux le voir aussi clairement que je vois ton visage.”
Je suis béni. Dans la cuisine de leur appartement de Marseille, Adrien colla ses lèvres contre le front de Claudette. Elle avait raison : il avait fait une promesse à Khalil et il devait la tenir. Il récupéra la boîte en acier sur le comptoir et la rapporta aux deux arabes en train d’attendre. Il déclipsa le couvercle et souleva la moitié supérieure du cube en mousse pour leur montrer le minuscule flacon de verre hermétiquement scellé qui se trouvait à l’intérieur.
On aurait dit qu’il n’y avait rien dans le flacon… ce qui faisait partie de la nature même d’être l’une des substances les plus dangereuses du monde entier.
“Chérie,” dit Adrien en replaçant la mousse et en refermant soigneusement le couvercle. “J’ai besoin que tu leur dises dans des termes très clairs qu’ils ne doivent absolument en aucun cas toucher ce flacon. Il doit être manipulé avec la précaution la plus extrême.”
Claudette relaya le message en arabe. Soudain, le syrien qui tenait la boîte eut l’air bien moins à son aise que l’instant d’avant. L’autre homme fit un signe de tête pour remercier Adrien et murmura une phrase en arabe qu’Adrien comprit : “Allah est avec toi, que la paix t’accompagne.” Ensuite, sans prononcer un mot de plus, les deux hommes quittèrent l’appartement.
Une fois qu’ils furent partis, Claudette tourna le verrou et remit la chaîne, puis elle se tourna vers son amant avec une expression rêveuse et satisfaite sur les lèvres.
Adrien, cependant, restait enraciné sur place, le visage sombre.
“Mon amour ?” dit-elle avec prudence.
“Qu’est-ce que je viens de faire ?” murmura-t-il. Il connaissait déjà la réponse : il venait de remettre un virus mortel entre les mains de deux étrangers, non pas entre celles de l’Iman Khalil. “Et s’ils ne lui donnent pas ? Et s’ils le font tomber, qu’ils l’ouvrent ou…”
“Mon amour.” Claudette passa ses bras autour de sa taille et posa sa tête contre sa poitrine. “Ce sont des disciples de l’Imam. Ils vont faire très attention et l’emmener là où il doit aller. Aies confiance. Tu viens de faire le premier pas pour changer le monde en mieux. Tu es le Mahdi. Ne l’oublie pas.”
“Oui,” dit-il doucement. “Bien sûr. Tu as raison, comme toujours. Et je dois terminer.” Si cette mutation ne marchait pas comme elle le devrait, ou s’il ne produisait pas le lot complet, il n’avait aucun doute que ce serait considéré comme un échec, non seulement aux yeux de Khalil, mais aussi aux yeux de Claudette. Sans elle, il s’effondrerait. Il avait besoin d’elle comme on a besoin d’air, de nourriture ou des rayons du soleil.
Pourtant, il ne pouvait pas s’empêcher de se demander ce qu’ils allaient faire de l’échantillon : si l’Imam Khalil allait le tester de façon privée, dans un lieu reculé, ou s’il allait le relâcher publiquement.
Mais il le découvrirait bien vite de toute façon.