Читать книгу Glossaire du patois normand - Du Bois Louis François - Страница 14
GLOSSAIRE
C
ОглавлениеCABAGÉTIS: CABAJITIS: dépôt désordonné de vieux effets, de vieux cabas sans valeur, jetés dans un cabinet. En patois du Jura, cajabiti, cajibiti. De cage: cavea. A.
CABARET: avant-toit. A.
CABAS: vieux meuble grossier.
CABAS: tromperie. Employé en ce sens par Jean Joret.
CABASSER: tromper. Ancien français.
CABIET: chat.
CABIN: petit cabinet malpropre. A.
CABINE: ravin.
CABINET: petite armoire. A.
CABLER: fermer bruyamment une porte ou toute autre ouverture. En roman, cable signifiait un arbre ou une branche que le vent a cassée. On dit dans le patois du Bessin: «Cette porte ou fenêtre cable», c'est-à-dire est agitée bruyamment par le vent.
CABOCHE (s. f.): tête de vieux clou. De caput, tête.
CABOT: ancienne mesure contenant un demi-boisseau. Du grec καβος, mesure. Aux environs de St. – Lo, de Bayeux, etc., cabot signifie tas, monceau. Mettre le foin en cabots, c'est le réunir en petits monceaux.
CABOT; CHABOT: petit poisson de rivière à grosse tête. De caput.
CABOURE: mauvaise maison délabrée. B.
CABOUSSAT: soupe au babeure. O.
CABRE: bruit. A. Voyez CABLER.
CABREUX: conducteur de bestiaux. B.
CACAPHONIE: cacophonie.
CACHARD, DE: qui aime à dissimuler; paresseux, qui ne va qu'à force de coups. Bête cacharde.
CACHE: chasse. S. – I.
CACHE-PUCE (chasse-puce): menthe poivrée (Mentha piperita).
CACHER: chasser devant soi. En roman, cachier. Dans la Dance aux aveugles on emploie l'expression cacher pour chasser. L.
CACHEUX: celui qui cache ou chasse devant lui les bêtes à cornes aux marchés. L.
CACHOTTER: faire des cachotteries, faire un mystère de choses peu importantes.
CACHOTTIER, IÈRE: qui fait des cachotteries.
CACOUARD: frileux, souffreteux. B.
CACOUE (s. f.): roseau à balais (Arundo phragmites). B.
CADELER: soigner avec grande affection. En roman, cadeler, chadeler, signifient conduire; cadeau et cadel, jeune chien. Ainsi cadeler un enfant, c'est le traiter comme un petit chien chéri.
CAFOUIN: café faible et léger, mauvais café.
CAGÉE: plein une cage. Une cagée de volailles grasses.
CAGNARD: sorte de réchaud en fonte. L.
CAGNET: paille de sarrasin. O.
CAGNOLLE: nuque. La Muse Normande désigne sous ce nom la mort. En islandais, kenni signifie mâchoire.
CAGNON (de morue): chignon de la tête de ce poisson salé. Roman, comme cagnolle. Roquefort pense que ces mots viennent du latin catena, chaîne, «parce que la nuque ressemble à un chaînon.» L.
CAHUHAN: chat-huant.
CAIAMAN: grand coquillage spirivalve. Voyez CALIN. B.
CAIGNOT: petit enfant. De canis, chien. On dit, par mignardise, caignot pour mon petit chien, comme d'autres disent: mon petit chat, mon minet. A.
CAILLE: mêlé de blanc et de couleur foncée. Un bœuf caille, une vache caille; qui a le poil tacheté par masses de blanc et de fauve, ou de noir et de blanc. A Bayeux et dans la Manche, on dit cailli et caillé.
CAILLES; CAILLE-BOTTES: grumeaux de lait caillé.
CAILLOU: noyau d'un fruit tel que l'abricot, la cerise, etc. L.
CAIMAND, DE. Voyez QUÊMAND. Roman.
CAIN ou CAHIN (LA SEMAINE): la semaine-sainte. B.
CAINE: chaîne. Id., dans le patois Picard.
CAINGEON. Voyez CAIGNOT. A.
CAIGNOT: jeune chien.
CAIR: clair. A.
CARAILLER: ne boire que le bouillon de la soupe, que le cair (le clair) du potage. A.
CAIRÉE: curée. De caro, chair. A.
CALAMISTRER: ajuster, parer avec recherche. Dans la basse latinité, calamistrare.
CALARD, DE: paresseux, poltron. B.
CALEBOTTER (en parlant du lait): cailler. V. TRUTER. Ce verbe, en parlant des sauces, signifie se coaguler sur le feu en grumeaux, comme les caillebottes du lait caillé.
CALÉ: bien établi; solidement riche et remarquablement habillé. De cale.
CALÉE: grande quantité. Valognes.
CALEHEAU: caniveau. La lettre h s'aspire. L.
CALENGER: discuter un prix, stipuler dans un marché avant de conclure. En roman, disputer, quereller. Autrefois challengier, que M. Paulin Paris fait venir de calumniari, chicaner, et M. Pierquin de Gembloux de l'anglais to challenge, prétendre, réclamer, verbe qui plus vraisemblablement fut porté en Angleterre par les Normands 13. Roquefort dit que le verbe calenger, en Normandie, signifie barguigner, et, avant M. Paris, il l'a dérivé de calumniari.
CALER: refuser un défi. C'est ce que l'on appelle (figurément aussi) saigner du nez.
CALESENIER: nonchalant, fainéant.
CALEUX: paresseux. R.
CALIBARAUD: entre deux vins, à demi-ivre. Evreux.
CALIBAUDÉE: feu de fagot ardent et clair.
CALIBORGNETTES: lunettes. Valognes.
CALIBORGNON: qui a la vue très-basse. L.
CALIBREDA (A): à califourchon. A.
CALIFOURQUETTE; CALIFOURCHETTE (A): à califourchon. L.
CALIMAÇON et CALIMACHON: colimaçon.
CALIN: petit coquillage spirivalve que l'on mange cuit. B.
CALIN et CALUN: suite d'éclairs sans tonnerre, qui illuminent l'horizon. De calor, chaleur. B.
CALINER (v. n.): éclairer. B.
CALINER: dorloter. L.
CALOBRE: sorte de robe, vêtement de drap grossier. De la basse latinité colobium, employé par Orderic Vital, t. I, p. 233. En roman, calobe: vêtement long sans manches. Le substantif roman caltre signifie draperie.
CALORET: petit bonnet de mauvais goût. De calotte. A.
CALORGNE: louche.
CALOT: petit trésor, magot.
CALOT: morceau de bois, provenant de débris des arbres employés à faire des sabots. Calots: gros copeaux. Bale ou son du sarrasin.
CALOT: sorte de bonnet d'enfant. De calotte.
CALOTIN: terme de mépris, en parlant d'un prêtre qui n'a de recommandable que sa calotte
13
La conjecture de M. Louis Du Bois est confirmée par ce court article: «callenge, an accusation», p. 34 de l'ouvrage précieux et rare intitulé: A Dictionary of the norman or old french language…; by Robert Kelham. London, 1779; in-8º. J. T.