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LE CHARCUTIER.

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Ah! malheureux! je suis perdu! Chez lui, ce vieillard est le plus raisonnable des hommes; mais, sitôt qu'il siége sur ces bancs de pierre là-bas, aussitôt il baye aux corneilles.

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Ici probablement la scène changeait et représentait la Pnyx.

Le charcutier, pour gagner la victoire, promet à Peuple de le bien nourrir, de le dorloter comme il faut. Il commence par lui apporter un bon coussin, qu'il a cousu lui-même. «Allons, soulève-toi, cher maître, et repose plus mollement ce derrière qui s'est tant fatigué en ramant à Salamine!»

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Aux bouffonneries se mêlent des paroles sérieuses. «On te connaît, dit le charcutier à Cléon, tu veux que la guerre enveloppe comme d'un brouillard tes friponneries, que le peuple n'y voie goutte, et que la nécessité, le besoin, l'attente de son salaire, le réduisent à n'espérer qu'en toi. Mais, si jamais la paix lui est rendue, s'il retourne à ses champs se réconforter avec du pain frais et saluer ses chères olives, il saura de quels biens tu le sevrais, tout en lui payant un salaire, et il se lèvera, plein de haine et de rage, brûlant de voter contre toi. Tu le sais, et c'est pour cela que tu le berces de tes mensonges!»

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Le Paphlagonien, de son côté, s'évertue et proteste, et fait assaut de zèle. Les deux rivaux luttent de platitude avec fierté…

Combien de fois avons-nous assisté, depuis quinze ans, à des luttes pareilles!

CLÉON, au bonhomme Peuple.

Ah! tu ne trouveras jamais d'ami plus dévoué que moi! Seul j'ai su étouffer les conspirations! Il ne se trame pas un complot dans la ville, que je ne sonne aussitôt l'alarme!

Etudes sur Aristophane

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