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IL y a quelques années, un ami des Canadiens-français, feu M. le docteur W.-H. Drummond, de Montréal, prenait plaisir à publier, de temps à autre, dans les journaux de la métropole, des pièces rimées au cours desquelles il prêtait à de nos compatriotes français un langage formé d'un mélange d'expressions anglaises apprises, pour ainsi dire, à la volée, et de tournures françaises d'une saveur de terroir des plus prononcées. Ce rapprochement à la bonne franquette des deux idiomes de notre pays amenait, va sans dire, des situations d'un réalisme amusant, bien que parfois poussé à des limites invraisemblables. Je n'en veux donner pour exemple que les quelques vers suivants, que je tire du volume intitulé The Habitant, dans lequel le poète anglais a réuni ses pièces:

I read on de paper

mos' ev'ry day all about Jubilee

An' grande procession movin' along, an' across de sea,

Dat's children of Queen Victoriaw comin' from far away

For tole Madame w'at dey think of her, an' wishin' her bonne santé.

An' if anyman want to know pourquoi les Canayens should be dere

Wit' res of de worl' for shout Hooraw an' t'row hees cap on de air,

Purty quick I will tole heem the reason w'y we feel lak' de oder do.

For if I'm only poor habitant I'm not on de sapré fou.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

So de sam' as two broder we settle down, leevin' dere han' in han',

Knowin' each oder, we lak' each oder, de French an' de Englishman,

For it's curi's t'ing on dis worl', I'm sure you see it agen an agen

Dat offen de mos' worse ennemi, he's comin' de bes', bes' friend.

J'eus dans le temps,—c'était en 1897,—l'idée de répondre au badinage du sympathique docteur en faisant, à mon tour, parler en français un de nos compatriotes anglais; et c'est alors que parut dans certains journaux de Québec et de Montréal une pièce que j'avais intitulée: Ode à Victoria Ire à l'occasion qu'elle joubile en Diamond. L'accueil bienveillant qui lui fut fait m'engagea, un peu plus tard, à écrire la Petit Histoire dont je me permets de présenter aujourd'hui l'édition «augmentée, agrandie et beaucoup additionnée». Puisse-t-elle être accueillie par nos compatriotes de langue anglaise avec le même esprit de bienveillance que nous apportons encore nous-mêmes à la lecture du livre humoristique de M. le docteur Drummond.

Nous vivons dans un pays où la connaissance des langues anglaise et française est non seulement utile, mais d'une nécessité de tous les instants. Chacun de nous sait bien—disons-le toujours!—s'exprimer d'une manière passable dans sa langue maternelle; mais, lorsque nous nous trouvons aux prises avec l'autre langue, celle qui nous est moins familière, nous sommes plus ou moins portés à commettre des hérésies ou d'amusants quiproquos qu'un peu de réflexion, suggérée peut-être par la critique, pourrait nous faire éviter.

C'est sans doute dans cet esprit que le docteur Drummond a écrit ses poèmes humoristiques, et c'est pareillement, que l'on veuille bien le croire, sans plus de méchanceté que je mets ma Petit Histoire sous les yeux des lecteurs anglais. On réussit parfois à faire, au moyen d'un simple badinage de bon aloi, ce que ne saurait accomplir une démonstration sérieuse et compliquée.

Ephrem Chouinard


Petit histoire des grandes rois de Angleterre

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