Читать книгу Récits champêtres: Le Secret de Marguerite ; La Moissonneuse ; Les Vanniers - Eugène Muller - Страница 3
ОглавлениеA MA FEMME
C’est à toi, ma chère Eugénie, que fut d’abord confié le Secret de Marguerite, comme aussi celui de la Moissonneuse, et c’est toi qui donnas la première larme aux chagrins de mes pauvres vieux Vanniers; car c’est près de toi que naquirent ces drames intimes, dans cette maison où ton règne est béni, qui n’est fait que de tendresse et d’affectueuse sollicitude; au sein de la petite famille dont je te dois l’amour; en la douce et fortifiante paix, qui est chaque jour pour moi l’œuvre de ton excellent cœur.
Je veux donc que ce livre soit, ou plutôt reste le tien.
Tu le sais, je suis de ceux qui aiment encore à croire à la mission morale de l’écrivain, et qui tiennent à honneur de chercher le succès ailleurs que dans les fanges sociales ou dans les fièvres des âmes malsaines.
J’ai toujours pensé que l’intérêt de la fiction pouvait résulter du simple choc des sentiments avouables, et que l’action ne perdait rien à se mouvoir dans un milieu accessible à tous les regards.
Quelquefois déjà la sympathie des lecteurs m’a donné raison, pour avoir marché dans cette voie. Qu’adviendra-t-il de la nouvelle épreuve que je tente aujourd’hui? Je l’ignore. Mais j’ai confiance encore; puisque je mets les Récits Champêtres sous les auspices de ton nom–qui, je le sais bien, ne peut que leur porter bonheur.
Eugène MULLER.