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LETTRE CCCLXXXIX
ОглавлениеA M. MURRAY
Ravenne, 6 octobre 1820.
«Vous devez avoir reçu tous les actes de Marino Faliero, revus et corrigés. Ce que vous dites du pari de 100 guinées fait par quelqu'un qui dit m'avoir vu la semaine dernière, me rappelle une aventure de 1810. Vous pouvez aisément constater le fait, qui est vraiment bizarre.
»À la fin de 1811, je rencontrai un soir chez Alfred mon ancien camarade d'école et de classe, le secrétaire irlandais Peel. Il me raconta qu'en 1810 il avait cru me rencontrer dans Saint-James-Street, mais que nous avions tous deux passé outre sans nous parler. Il parla de cette rencontre, qui fut niée comme chose impossible, puisque j'étais alors en Turquie. Un jour ou deux après, il montra à son frère une personne à l'autre côté de la rue, en disant: «Voici l'homme que j'ai pris pour Byron.» Son frère répondit sur-le-champ: «Comment! c'est Byron, et non pas un autre.» Mais ce n'est pas tout: – quelqu'un m'a vu écrire mon nom parmi ceux qui venaient s'informer de la santé du roi alors attaqué de folie. Or, à cette époque, j'étais à Patras, en proie à une fièvre violente que j'avais gagnée de la malaria dans les marais près d'Olympia. Si j'étais mort alors, c'eût été pour vous une nouvelle histoire de revenant. Vous pouvez facilement vous assurer de l'exactitude du fait par le témoignage de Peel lui-même qui me l'a raconté en détail. Je suppose que vous serez de l'opinion de Lucrèce, qui nie l'immortalité de l'ame, mais-affirme que «les surfaces ou cases où les corps sont renfermés, s'en séparent quelquefois comme les pellicules d'un oignon, et peuvent être vues dans un état de parfaite intégrité, en sorte que les formes et les ombres des vivans et des morts apparaissent fréquemment.».............. ....................