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L’esprit et les facteurs mentaux

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Ce que nous appelons «esprit» est un flux continu d’actes cognitifs. Ces actes sont des consciences principales (qui appréhendent la présence fondamentale de l’objet) et des facteurs mentaux (qui surgissent en association avec une conscience principale et appréhendent les qualités spécifiques de leur objet). Un acte cognitif est une association de plusieurs facteurs ou événements mentaux secondaires.

Ces facteurs mentaux s’élèvent de l’esprit lui-même comme des rides à la surface de l’eau, puis se dissolvent à nouveau dans l’esprit. En disant que chaque acte cognitif est un agrégat de ces facteurs mentaux, je ne fais pas référence aux moments de conscience qui composent l’esprit. Je veux dire que les facteurs mentaux sont comme un assemblage de différents aspects qui apparaissent simultanément. Tout comme les parties d’une bicyclette viennent ensemble former la bicyclette elle-même, ainsi les différents facteurs mentaux forment la conscience principale. En résumé, la conscience principale n’est rien d’autre que l’amalgame de ses différents facteurs mentaux.

Chaque état de conscience est pourvu de facteurs mentaux : cinq sont omniprésents14, cinq sont dits déterminants15, onze sont positifs16, vingt-six néga­tifs17 et quatre sont changeants18. D’une manière générale, il existe un nombre incalculable de facteurs mentaux, mais ceci en est un résumé dans lequel figurent la plupart de ceux qui doivent être cultivés ou abandonnés afin de développer l’esprit.

En ce qui concerne les facteurs positifs, nous pouvons découvrir par la pratique que plus ils apparaissent dans l’esprit, mieux ils y sont établis. Ils purifient simultanément toutes nos actions mentales et physiques et s’opposent directement à l’apparition d’états d’esprit négatifs. Leur développement continu aboutit à la conduite des Bouddhas et des Bodhisattvas.

Lorsque nous permettons aux facteurs négatifs de se développer, nous accumulons des causes de souffrances. Puisque nous aspirons au bonheur, nous devons d’abord apprendre à comprendre et à reconnaître quels sont les facteurs positifs, puis faire des efforts pour les affermir. Ainsi, nous devenons plus forts et accroissons notre potentiel de bonheur. Cette transformation doit se faire à l’intérieur de nous. Nous ne pouvons pas la recevoir de l’extérieur.

De la même façon, il est important de reconnaître clairement la nature et les caractéristiques des facteurs négatifs de l’esprit. Puis, en les soumettant pour finir par les éliminer totalement, on peut abandonner la souffrance.

Ainsi, en sachant ce qui doit être appliqué et abandonné, nous prenons la responsabilité de pratiquer la religion. Nous n’avons besoin ni d’outils, ni de machines, ni d’aide extérieure d’aucune sorte. Nous devons tendre autant que possible à une transformation intérieure. Même si tout le monde est très gentil avec nous et souhaite vraiment nous aider, toutes ces personnes ne peuvent pas résoudre le problème fondamental de notre ­esprit incontrôlé.

Il y a beaucoup d’écrits sur le Bouddhisme mais nous ne devons pas lire n’importe quoi. Nous devons vraiment étudier attentivement des explications détaillées sur l’esprit et les facteurs mentaux.

Les états de la conscience

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