Читать книгу Correspondance inédite de Hector Berlioz, 1819-1868 - Hector Berlioz - Страница 3

II
A RODOLPHE KREUTZER 54

Оглавление

(1826…?)

O génie!

Je succombe! je meurs! les larmes m'étouffent! la Mort d'Abel! dieux!..

Quel infâme public! il ne sent rien! que faut-il donc pour l'émouvoir?..

O génie! et que ferai-je, moi, si un jour ma musique peint les passions; on ne me comprendra pas, puisqu'ils ne couronnent pas, qu'ils ne portent pas en triomphe, qu'ils ne se prosternent pas devant l'auteur de tout ce qui est beau!

Sublime, déchirant, pathétique!

Ah! je n'en puis plus; il faut que j'écrive! A qui écrirai-je? au génie?.. Non, je n'ose.

C'est à l'homme, c'est à Kreutzer… il se moquera de moi… ça m'est égal…; je mourrais… si je me taisais. Ah! que ne puis-je le voir, lui parler, il m'entendroit, il verroit (sic) ce qui se passe dans mon âme déchirée; peut-être il me rendroit le courage que j'ai perdu, en voyant l'insensibilité de ces gredins de ladres, qui sont à peine dignes d'entendre les pantalonnades de ce pantin de Rossini.

Si la plume ne me tombait des mains, je ne finirais pas.

AH! GÉNIE!!!

Correspondance inédite de Hector Berlioz, 1819-1868

Подняться наверх