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Joseph vendu par ses frères.

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Table des matières

Jacob avait douze fils et une fille: les fils de Léa étaient Ruben l'aîné de tous, Siméon (Schimon), Lévi, Juda, Issachar et Zebulun. Les fils de Rachel étaient Joseph et Benjamin. Les fils de Bilha, servante de Rachel, Dan et Nephthali. Les fils de Zilpa, servante de Léa, Gad et Aser (Ascher). La fille s'appelait Dina, Léa en était la mère.

Joseph, fils de Rachel, âgé de dix-sept ans, conduisait le troupeau de son père avec ses frères, et il était avec les enfants de Bilha et de Zilpa, femmes de son père. Il rapportait alors à leur père leurs mauvais discours. Jacob aimait Joseph plus que tous ses autres enfants, parce qu'il l'avait eu étant déjà vieux, et il lui avait fait faire une robe de plusieurs couleurs. Ses frères voyant donc que leur père l'aimait plus que tous ses autres enfants, le haïssaient, et ne pouvaient lui parler avec douceur. Il arriva aussi que Joseph rapporta à ses frères un songe qu'il avait eu, ce qui fut encore la source d'une plus grande haine. Car il leur dit: «Écoutez le songe que j'ai eu. Il me semblait que je liais avec vous des gerbes dans les champs; que ma gerbe se levait et se tenait debout, et que les vôtres étant [pg 49] autour de la mienne, se prosternaient devant elle.» Ses frères lui répondirent: «Est-ce que tu seras notre roi, et serons-nous soumis à ta puissance?» Ces songes et ces entretiens allumèrent donc encore davantage l'envie et la haine qu'ils avaient contre lui. Il eut encore un autre songe qu'il raconta à ses frères en leur disant: «J'ai cru voir en songe que le soleil et la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi.» Lorsqu'il eut rapporté ce songe à son père et à ses frères, son père lui en fit réprimande, et lui dit: «Que voudrait dire ce songe que tu as eu? Est-ce que ta mère, tes frères et moi nous viendrons nous prosterner à terre devant toi?» Ainsi ses frères étaient transportés d'envie contre lui: mais le père considérait tout ceci avec attention et dans le silence.—Il arriva alors que les frères de Joseph s'arrêtèrent à Sichem, où ils faisaient paître les troupeaux de leur père. Et Jacob dit à Joseph: «Tes frères font paître nos brebis dans le pays de Sichem. Viens donc, et je t'enverrai vers eux.»—«Je suis tout prêt, lui dit Joseph.» Jacob ajouta: «Va voir si tes frères se portent bien, et si les troupeaux sont en bon état; et tu me rapporteras ce qui se passe.» Ayant donc été envoyé dans la vallée d'Hébron, il vint à Sichem: et un homme l'ayant trouvé errant dans la campagne, lui demanda ce qu'il cherchait. Il lui répondit: «Je cherche mes frères; je vous prie de me dire où ils font paître leurs troupeaux.» Cet homme lui répondit: «Ils se sont retirés de ce lieu, et j'ai entendu qu'ils se disaient: «Allons vers Dothain.» Joseph alla donc après ses frères; et il les trouva dans la plaine de Dothain. Lorsqu'ils l'eurent aperçu de loin, avant qu'il se fût approché d'eux ils résolurent de le tuer: et ils se dirent les uns aux autres: «Voici notre songeur qui vient. Allons, tuons-le, et le jetons dans cette vieille citerne: nous dirons qu'une bête sauvage l'a [pg 50] dévoré; et après cela on verra à quoi ses songes lui auront servi.» Ruben les ayant entendus parler ainsi, tâchait de le tirer d'entre leurs mains, et il leur disait: «Ne le tuez point, et ne répandez pas son sang; mais jetez-le dans cette citerne qui est dans le désert, et conservez vos mains pures.» Il disait ceci dans le dessein de le tirer de leurs mains, et de le rendre à son père. Aussitôt donc que Joseph fut arrivé près de ses frères, ils lui ôtèrent sa robe de plusieurs couleurs, qui le couvrait jusqu'en bas, et ils le jetèrent dans cette vieille citerne qui était sans eau. S'étant ensuite assis pour manger, ils virent des Ismaélites qui passaient, et qui, venant de Giléad, portaient sur leurs chameaux des parfums, de la résine et de la myrrhe, et s'en allaient en Égypte. Alors Juda dit à ses frères: «Que nous servira d'avoir tué notre frère et d'avoir caché sa mort? Il vaut mieux le vendre à ces Ismaélites, et ne point souiller nos mains de son sang; car il est notre frère et notre chair.» Ses frères consentirent à ce qu'il disait. L'ayant donc tiré de la citerne, et voyant ces marchands midianites qui passaient, ils le vendirent vingt pièces d'argent aux Ismaélites, qui le menèrent en Égypte. Ruben étant retourné à la citerne, et n'y ayant point trouvé Joseph, déchira ses vêtements, et vint dire à ses frères: «L'enfant ne paraît plus, que deviendrai-je?» Après cela ils prirent la robe de Joseph, et l'ayant trempée dans le sang d'un chevreau qu'ils avaient tué, ils l'envoyèrent à son père, lui faisant dire par ceux qui la lui portaient: «Voici une robe que nous avons trouvée, voyez si c'est celle de votre fils, ou non.» Le père l'ayant reconnue, dit: «C'est la robe de mon fils; une bête cruelle l'a dévoré, une bête a dévoré Joseph!» Et ayant déchiré ses vêtements, il se couvrit d'un cilice, pleurant son fils très-longtemps. Alors tous ses enfants s'assemblèrent, pour [pg 51] tâcher de soulager leur père dans sa douleur: mais il ne voulait point recevoir de consolation, et il leur dit: «Je pleurerai tous les jours jusqu'à ce que je descende avec mon fils au fond de la terre.» Ainsi il continua toujours de pleurer.—Cependant les Midianites vendirent Joseph en Égypte à Putiphar, seigneur de la cour de Pharaon, chef des gardes du corps.


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