Читать книгу Основы теории первого иностранного языка. Теоретическая грамматика - И. Ю. Моисеева - Страница 7

2 Conférence 2 La forme et la valeur grammaticales

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Plan

2.1 Valeur grammaticale. Distinction entre le lexique et la grammaire.

2.1.1 La valeur nominative non−autonome

2.1.2 Le sens catégoriel

2.1.3 L’extension à une série de mots

2.1.4 La référence constante du mot

2.1.5 Le caractère fermé et limité de la série

2.2 La catégorie grammaticale. Son aspect sémantique

2.2.1 La structure interne de la catégorie grammaticale est caractérisée par les oppositions et les sous−catégories

2.2.2 La catégorie grammaticale par rapport à la réalité extralinguistique

2.2.3 La catégorie grammaticale par rapport aux mots

2.2.4 La catégorie grammaticale par rapport aux autres catégories grammaticales

2.3 L’interaction sémantique entre le lexique et la grammaire

2.4 La grammaticalisation des éléments lexicaux

2.5 La lexicalisation des formes grammaticales

2.1 Valeur grammaticale. Distinction entre le lexique et la grammaire

On distingue, dans chaque langue, le lexique et la grammaire. Les mots, éléments du lexique, servent à nommer des objets de la réalité ou de la pensée. Les éléments grammaticaux servent, en fin de compte, à former la phrase qui décrit tout un événement et constitue l’unité minimale de communication. La différence entre le lexique et la grammaire n’est pas facile à établir. La distinction principale entre la valeur lexicale et la valeur grammaticale se manifeste sur le plan de la nomination, sous l’aspect sémantique et formel à la fois.

Les éléments grammaticaux se caractérisent par les traits suivants.

2.1.1 La valeur nominative non−autonome

Les éléments lexicaux possèdent une valeur nominative autonome alors que les éléments grammaticaux ont une valeur nominative non−autonome, ou bien n’en possèdent aucune. La valeur nominative autonome se reconnaît à la possibilité d’employer un élément linguistique en tant que phrase elliptique indépendante. La même notion peut être exprimée différemment: de façon autonome (lexicalement) ou non−autonome (grammaticalement). Prenons deux phrases:

Il arrivera

Il arrive demain

L’idée du futur est rendue dans la première par l’élément [rα], dans la seconde par [d’mε]. Mais le statut de ces deux éléments n’est pas le même. A la question «Quand arrive−t−il ?» on peut répondre, pour indiquer que l’action se fera au futur, [ d ’mε], mais pas [rα]. Ceci prouve que «demain» a une valeur nominative autonome (cet élément peut former une phrase se rapportant à une réalité), alors que la valeur nominative de « − rα» est non−autonome. «Demain» est donc un élément lexical, alors que « − rα» relève de la grammaire.

A la question «As−tu bien mis ton cahier dans ton tiroir ?» on répondra:

« − Oui, je l’ai mis dedans»

mais non:

« Je l’ai mis dans »

ce qui prouve que dedans a une valeur nominative autonome, tandis que dans ne s’emploie qu’au sein d’une phrase et représente donc un élément grammatical.

Ces exemples montrent d’ailleurs que les éléments grammaticaux sont attachés aux éléments lexicaux au sein du mot (« il arrivera ») ou de la phrase (« Je l’ai mis dans le tiroir »).

Remarques.

1 Certains auteurs affirment que tous les éléments grammaticaux, à l’ opposé des éléments lexicaux, sont privés de fonction nominative. Or, comme la fonction nominative est créée par le lien de l’élément linguistique et l’élément de la réalité (réfèrent), il sera plus exact de distinguer deux types d’éléments grammaticaux: ceux qui ont une valeur nominative (= formes significatives) et ceux qui n’en ont pas (= formes non−significatives). Le rapport entre valeur nominative, lexique et grammaire se résumera ainsi:

C’est pourquoi le terme usuel de « mots vides », dont on désigne certains éléments grammaticaux (dans et autres), n’est pas correct (ces éléments sont significatifs, bien que non−autonomes). Il vaux mieux les appeler « mots−outils » ou « mots grammaticaux ».

2 Entre valeur nominative autonome et valeur non−autonome, il n’y a pas de cloisons étanches. Suivant les circonstances la même forme peut avoir chacune de ces valeurs. Dans la phrase « J’ai un livre français » un est un élément grammatical, mais dans « Je n’ai qu’un livre français » le même élément un recouvre sa pleine signification pour devenir un mot indépendant (un − nom de nombre).

2.1.2 Le sens catégoriel

Les éléments lexicaux et grammaticaux diffèrent par leur sens. Cela découle directement des différences de valeurs nomminatives mentionnées. L’exemple ci−dessus montre que si « demain » et la flexion [− rα] situent tous deux l’action dans l’avenir, l’adverbe le fait d’une façon beaucoup plus précise. Le sens des éléments grammaticaux est généralement beaucoup plus abstrait (catégoriel), que celui des éléments lexicaux. Ils expriment les relations entre les objets, les manière d’être (les modalités) des objets, des actions, ou des qualités désignées par les mots.

2.1.3 L’extension à une série de mots

On obtient la signification grammaticale par abstraction à partir d’une quantité de mots de la même classe. Un sens lexical peut être exprimé par un seul mot, ou bien par un groupe restreint de mots. Un sens grammatical s’étend à toute une classe donnée ou bien à une grande partie des mots de la classe en question. L’expression d’une modalité ou d’une relation qui n’intéresse que des mots isolés est d’ordre lexical. Une forme grammaticale qui n’affecte plus qu’un seul mot perd son statut grammatical et subit une lexicalisation. En ancien français il existait une déclinaison à deux cas:

li murs − Nom.

le mur − Acс

li sire (Nom.)

le seigneur (Acc)

Les vocables sire et seigneur représentaient alors deux formes différentes d’un seul mot. Après la chute de la déclinaison, ces formes se sont conservées, mais ils sont considérées comme deux mots différents. En russe, les formes домой, дома expriment un rapport local spécifique à partir du mot дом. Mais comme ce traitement et cette modalité ne sont propres qu’à ce seul mot, ces formes ne font pas partie du paradigme casuel du mot дом, mais sont des mots à part (plus précisément, des adverbes).

Comme l’élément grammatical se révèle par rapport à tout un groupe de mots (ou de phrases), on a raison de souligner que le sens grammatical n’est pas un simple sens secondaire ajouté à un mot, mais qu’il est surtout un ensemble de significations en dehors desquelles le mot d’une classe donnée n’est pas concevable: ce sont des sens secondaires, mais obligatoires pour les mots de cette catégorie. Par exemple, aucun substantif russe n’est concevable en dehors du nombre, du genre et du cas. Ce sont ses catégories grammaticales. L’ensemble de ces catégories obligatoires constitue la forme grammatical du mot.

2.1.4 La référence constante du mot

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