Читать книгу Le médecin malgré lui - Жан-Батист Мольер, Жан-Батист Поклен Мольер, Мольер (Жан-Батист Поклен) - Страница 2
LE MÉDECIN MALGRÉ LUI
ОглавлениеCOMÉDIE EN TROIS ACTES
LES PERSONNAGES
SGANARELLE, mari de Martine.
MARTINE, femme de Sganarelle.
M. ROBERT, voisin de Sganarelle.
VALÈRE, domestique de Géronte.
LUCAS, mari de Jacqueline.
GÉRONTE, père de Lucinde.
JACQUELINE, nourrice chez Géronte, et femme de Lucas.
LUCINDE, fille de Géronte.
LÉANDRE, amant de Lucinde.
THIBAUT, père de Perrin, paysan.
PERRIN, fils de Thibaut, paysan.
ACTE PREMIER
SCÈNE PREMIÈRE
SGANARELLE, MARTINE,
paroissant sur le théâtre en se querellant
Sganarelle
Non, je te dis que je n'en veux rien faire, et que c'est à moi de parler et d'être le maître.
Martine
Et je te dis, moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie, et que je ne me suis point mariée avec toi pour souffrir tes fredaines.
Sganarelle
O la grande fatigue que d'avoir une femme! et qu'Aristote a bien raison quand il dit qu'une femme est pire qu'un démon!
Martine
Voyez un peu l'habile homme, avec son benêt d'Aristote!
Sganarelle
Oui, habile homme. Trouve-moi un faiseur de fagots qui sache, comme moi, raisonner des choses, qui ait servi six ans un fameux médecin, et qui ait su dans son jeune âge son rudiment par cœur.
Martine
Peste du fou fieffé!
Sganarelle
Peste de la carogne!
Martine
Que maudit soit l'heure et le jour où je m'avisai d'aller dire oui!
Sganarelle
Que maudit soit le bec cornu3 de notaire qui me fit signer ma ruine!
Martine
C'est bien à toi vraiment à te plaindre de cette affaire! Devrois-tu être un seul moment sans rendre grâce au Ciel de m'avoir pour ta femme? et méritois-tu d'épouser une personne comme moi?
Sganarelle
Il est vrai que tu me fis trop d'honneur et que j'eus lieu de me louer la première nuit de nos noces. Hé! morbleu! ne me fais point parler là-dessus, je dirois de certaines choses…
Martine
Quoi? que dirois-tu?
Sganarelle
Baste! laissons là ce chapitre; il suffit que nous savons ce que nous savons, et que tu fus bien heureuse de me trouver.
Martine
Qu'appelles-tu bien heureuse de te trouver? Un homme qui me réduit à l'hôpital, un débauché, un traître qui me mange tout ce que j'ai…
Sganarelle
Tu as menti, j'en bois une partie.4
Martine
Qui me vend pièce à pièce tout ce qui est dans le logis…
Sganarelle
C'est vivre de ménage.5
Martine
Qui m'a ôté jusqu'au lit que j'avois…
Sganarelle
Tu t'en lèveras plus matin.
Martine
Enfin, qui ne laisse aucun meuble dans toute la maison…
Sganarelle
On en déménage plus aisément.
Martine
Et qui, du matin jusqu'au soir, ne fait que jouer et que boire.
SGANARELLE
C'est pour ne me point ennuyer.
Martine
Et que veux-tu, pendant ce temps, que je fasse avec ma famille?
Sganarelle
Tout ce qu'il te plaira.
martine
J'ai quatre pauvres petits enfants sur les bras.
Sganarelle
Mets-les à terre.
Martine
Qui me demandent à toute heure du pain.
Sganarelle
Donne-leur le fouet. Quand j'ai bien bu et bien mangé, je veux que tout le monde soit saoul dans ma maison.
Martine
Et tu prétends, ivrogne, que les choses aillent toujours de même?..
Sganarelle
Ma femme, allons tout doucement, s'il vous plaît.
Martine
Que j'endure éternellement tes insolences et tes débauches?..
Sganarelle
Ne nous emportons point, ma femme.
Martine
Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à ton devoir?
Sganarelle
Ma femme, vous savez que je n'ai pas l'âme endurante, et que j'ai le bras assez bon.
Martine
Je me moque de tes menaces.
Sganarelle
Ma petite femme, ma mie, votre peau vous démange, à votre ordinaire.
Martine
Je te montrerai bien que je ne te crains nullement.
Sganarelle
Ma chère moitié, vous avez envie de me dérober quelque chose.
Martine
Crois-tu que je m'épouvante de tes paroles?
Sganarelle
Doux objet de mes vœux, je vous frotterai les oreilles.
Martine
Ivrogne que tu es!
Sganarelle
Je vous battrai.
Martine
Sac à vin!
Sganarelle
Je vous rosserai.
Martine
Infime!
Sganarelle
Je vous étrillerai.
Martine
Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard, gueux, bélître, fripon, maraut, voleur!..
Sganarelle
(Il prend un bâton, et lui en donne.)
Ah! vous en voulez donc?
Martine
Ah! ah! ah! ah!
Sganarelle
Voilà le vrai moyen de vous apaiser.
SCÈNE II
MONSIEUR ROBERT, SGANARELLE, MARTINE
M. Robert
Holà! holà! holà! Fi! Qu'est-ce ci? quelle infamie! Peste soit le coquin, de battre ainsi sa femme!
Martine,
les mains sur les côtés, lui parle en le faisant reculer, et à la fin lui donne un soufflet.
Et je veux qu'il me batte, moi.
M. Robert
Ah! j'y consens de tout mon cœur.
Martine
De quoi vous mêlez-vous?
M. Robert
J'ai tort.
Martine
Est-ce là votre affaire?
M. Robert
Vous avez raison.
Martine
Voyez un peu cet impertinent qui veut empêcher les maris de battre leurs femmes!
M. Robert
Je me rétracte.
Martine
Qu'avez-vous à voir là-dessus?
M. Robert
Rien.
Martine
Est-ce à vous d'y mettre le nez?
M. Robert
Non.
Martine
Mêlez-vous de vos affaires.
M. Robert
Je ne dis plus mot.
Martine
Il me plaît d'être battue.
M. Robert
D'accord.
Martine
Ce n'est pas à vos dépens.
M. Robert
Il est vrai.
Martine
Et vous êtes un sot de venir vous fourrer où vous n'avez que faire.
M. Robert
(Il passe ensuite vers le mari, qui pareillement lui parle toujours en le faisant reculer, le frappe avec le mime bâton et le met en fuite. Il dit à la fin:)
Compère, je vous demande pardon de tout mon cœur; faites, rossez, battez comme il faut votre femme; je vous aiderai, si vous le voulez.
Sganarelle
Il ne me plaît pas, moi.
M. Robert
Ah! c'est une autre chose.
Sganarelle
Je la veux battre si je le veux, et ne la veux pas battre si je le ne veux pas.
M. Robert
Fort bien.
Sganarelle
C'est ma femme, et non pas la vôtre.
M. Robert
Sans doute.
Sganarelle
Vous n'avez rien à me commander.
M. Robert
D'accord.
Sganarelle
Je n'ai que faire de votre aide.
M. Robert
Très volontiers.
Sganarelle
Et vous êtes un impertinent de vous ingérer des affaires d'autrui. Apprenez que Cicéron dit qu'entre l'arbre et le doigt il ne faut point mettre l'écorce.6
(Ensuite, il revient vers sa femme, et lui dit en lui pressant la main:)
O ça, faisons la paix nous deux. Touche là.
Martine
Oui! après m'avoir ainsi battue.
Sganarelle
Cela n'est rien. Touche.
Martine
Je ne veux pas.
Sganarelle
Hé?
Martine
Non.
Sganarelle
Ma petite femme!
Martine
Point.
Sganarelle
Allons, te dis-je.
Martine
Je n'en ferai rien.
Sganarelle
Viens, viens, viens.
Martine
Non, je veux être en colère.
Sganarelle
Fi! c'est une bagatelle; allons, allons.
Martine
Laisse-moi là.
Sganarelle
Touche, te dis-je.
Martine
Tu m'as trop maltraitée.
Sganarelle
Eh bien, va, je te demande pardon; mets là ta main.
Martine
Je te pardonne; (elle dit le reste bas) mais tu le payeras.
Sganarelle
Tu es une folle de prendre garde à cela. Ce sont petites choses qui sont de temps en temps nécessaires dans l'amitié; et cinq ou six coups de bâton, entre gens qui s'aiment, ne font que ragaillardir l'affection. Va, je m'en vais au bois, et je te promets aujourd'hui plus d'un cent de fagots.
SCÈNE III
MARTINE,
seule
Va, quelque mine que je fasse, je n'oublie pas mon ressentiment, et je brûle en moi-même de trouver les moyens de te punir des coups que tu me donnes. Je sais bien qu'une femme a toujours dans les mains de quoi se venger d'un mari; mais c'est une punition trop délicate pour mon pendart. Je veux une vengeance qui se fasse un peu mieux sentir, et ce n'est pas contentement pour l'injure que j'ai reçue.
SCÈNE IV
VALÈRE, LUCAS, MARTINE
Lucas
Parguenne! j'avons pris là tous deux une gueble de commission; et je ne sai pas, moi, ce que je pensons attraper.
Valère
Que veux-tu, mon pauvre nourricier? il faut bien obéir à notre maître; et puis nous avons intérêt l'un et l'autre à la santé de sa fille, notre maîtresse; et sans doute son mariage, différé par sa maladie, nous vaudroit quelque récompense. Horace, qui est libéral, a bonne part aux prétentions qu'on peut avoir sur sa personne, et, quoi-qu'elle ait fait voir de l'amitié pour un certain Léandre, tu sais bien que son père n'a jamais voulu consentir à le recevoir pour son gendre.
Martine,
rêvant à part elle.
Ne puis-je point trouver quelque invention pour me venger?
Lucas
Mais quelle fantaisie s'est-il boutée là dans la tête, puisque les médecins y avont tous pardu leur latin?
Valère
On trouve quelquefois, à force de chercher, ce qu'on ne trouve pas d'abord; et souvent, en de simples lieux…
Martine
Oui, il faut que je m'en venge à quelque prix que ce soit: ces coups de bâton me reviennent au cœur, je ne les saurois digérer, et… (Elle dit tout ceci en rivant, de sorte que, ne prenant pas garde à ces deux hommes, elle les heurte en se retournant, et leur dit:) Ah! Messieurs! je vous demande pardon, je ne vous voyois pas, et cherchois dans ma tête quelque chose qui m'embarrasse.
Valère
Chacun a ses soins dans le monde, et nous cherchons aussi ce que nous voudrions bien trouver.
Martine
Seroit-ce quelque chose où je vous puisse aider?
Valère
Cela se pourroit faire; et nous tâchons de rencontrer quelque habile homme, quelque médecin particulier, qui pût donner quelque soulagement à la fille de notre maître, attaquée d'une maladie qui lui a ôté tout d'un coup l'usage de la langue. Plusieurs médecins ont déjà épuisé toute leur science après elle; mais on trouve parfois des gens avec des secrets admirables, de certains remèdes particuliers, qui font le plus souvent ce que les autres n'ont su faire, et c'est là ce que nous cherchons.
Martine
(Elle dit ces premières lignes bas.)
Ah! que le Ciel m'inspire une admirable invention pour me venger de mon pendart! (Haut.) Vous ne pouviez jamais vous mieux adresser pour rencontrer ce que vous cherchez, et nous avons ici un homme, le plus merveilleux homme du monde, pour les maladies désespérées.
Valère
Et, de grâce, où pouvons-nous le rencontrer?
Martine
Vous le trouverez maintenant vers ce petit lieu que voilà, qui s'amuse à couper du bois.
Lucas
Un médecin qui coupe du bois?
Valère
Qui s'amuse à cueillir des simples, voulez-vous dire?
Martine
Non, c'est un homme extraordinaire, qui se plaît à cela, fantasque, bizarre, quinteux, et que vous ne prendriez jamais pour ce qu'il est. Il va vêtu d'une façon extravagante, affecte quelquefois de paroître ignorant, tient sa science renfermée, et ne fuit rien tant tous les jours que d'exercer les merveilleux talents qu'il a eus du Ciel pour la médecine.
Valère
C'est une chose admirable, que tous les grands hommes ont toujours du caprice, quelque petit grain de folie mêlé à leur science.7
Martine
La folie de celui-ci est plus grande qu'on ne peut croire, car elle va parfois jusqu'à vouloir être battu pour demeurer d'accord de sa capacité; et je vous donne avis que vous n'en viendrez point à bout, qu'il n'avouera jamais qu'il est médecin, s'il se le met en fantaisie, que vous ne preniez chacun un bâton, et ne le réduisiez, à force de coups, à vous confesser à la fin ce qu'il vous cachera d'abord. C'est ainsi que nous en usons quand nous avons besoin de lui.
Valère
Voilà une étrange folie!
Martine
Il est vrai; mais, après cela, vous verrez qu'il fait des merveilles.
Valère
Comment s'appelle-t-il?
Martine
Il s'appelle Sganarelle; mais il est aisé à connoître: c'est un homme qui a une large barbe noire, et qui porte une fraise, avec un habit jaune et vert.8
Lucas
Un habit jaune et vart! C'est donc le médecin des paroquets?
Valère
Mais est-il bien vrai qu'il soit si habile que vous le dites?
Martine
Comment! c'est un homme qui fait des miracles. Il y a six mois qu'une femme fut abandonnée de tous les autres médecins: on la tenoit morte il y avoit déjà six heures, et l'on se disposoit à l'ensevelir, lorsqu'on y fit venir de force l'homme dont nous parlons. Il lui mit, l'ayant vue, une petite goutte de je ne sais quoi dans la bouche, et dans le même instant elle se leva de son lit et se mit aussitôt à se promener dans sa chambre, comme si de rien n'eût été.
Lucas
Ah!
Valère
Il falloit que ce fût quelque goutte d'or potable.9
Martine
Cela pourroit bien être. Il n'y a pas trois semaines encore qu'un jeune enfant de douze ans tomba du haut du clocher en bas, et se brisa sur le pavé la tête, les bras et les jambes. On n'y eut pas plus tôt amené notre homme qu'il le frotta par tout le corps d'un certain onguent qu'il sait faire, et l'enfant aussitôt se leva sur ses pieds et courut jouer à la fossette.10
Lucas
Ah!
Valère
Il faut que cet homme-là ait la médecine universelle.
Martine
Qui en doute?
Lucas
Testigué! velà justement l'homme qu'il nous faut; allons vite le charcher.
Valère
Nous vous remercions du plaisir que vous nous faites.
Martine
Mais souvenez-vous bien au moins de l'avertissement que je vous ai donné.
Lucas
Hé! morguenne! laissez-nous faire; s'il ne tient qu'à battre, la vache est à nous.11
Valère
Nous sommes bien heureux d'avoir fait cette rencontre, et j'en conçois, pour moi, la meilleure espérance du monde.
SCÈNE V
SGANARELLE, VALÈRE, LUCAS
Sganarelle
entre sur le théâtre en chantant et tenant une bouteille
La! la! la!
Valère
J'entends quelqu'un qui chante et qui coupe du bois.
Sganarelle
La! la! la!.. Ma foi, c'est assez travaillé pour un coup: prenons un peu d'haleine. (Il boit, et dit après avoir bu
3
P. 4, 1. 12. Bec cornu. C'est la traduction de l'italien becco cornuto (bouc cornu), qui veut dire cornard, ou cocu, parce que le bouc, qui a de fort grandes cornes, est le seul animal qui voie avec plaisir que ses compagnons couvrent sa femelle. (Sorberiana, p. 74.) Cf. École des Femmes, acte IV, sc. vi.
5, 19. J'en bois une partie. V. la Comédie des Proverbes (1633): «Ils ont la mine de ne manger pas tout leur bien, ils en boivent une bonne partie.» (Acte II, sc. iii.)
– 24. C'est vivre de ménage. On lit dans la Vengeance des Femmes, d'Etienne Denise (1557):
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5, 19. J'en bois une partie. V. la Comédie des Proverbes (1633): «Ils ont la mine de ne manger pas tout leur bien, ils en boivent une bonne partie.» (Acte II, sc. iii.)
– 24. C'est vivre de ménage. On lit dans la Vengeance des Femmes, d'Etienne Denise (1557):
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– 24. C'est vivre de ménage. On lit dans la Vengeance des Femmes, d'Etienne Denise (1557):
Nous avons vu tant de bons ménagers
Pour chopiner se mettre en grands dangers,
Vendre joyaux, mettre bagua en gage;
Eh bien! cela, c'est vivre de ménage.
«Tu m'appelles ivrogne? dira plus tard Tabarin. Y a-t-il homme qui vive plus de ménage que moi? – Vraiment oui, répond Francisquine, vous vivez de ménage: toute notre vaisselle est engagée! Maudite soit l'heure que je vous vis jamais!»
Citons encore les Contens et Mécontens sur le sujet du temps (1649):
«Je connoit un graveur qui, n'ayant du pain, est réduit à vendre tes meubles pièce à pièce. – C'est le moyen de vivre de minage», répliquai-je.
Chevalier s'est souvenu de ce jeu de mots dans son Intrigue des Carrosses à cinq sols, qui n'est que de quatre ans l'aînée du Médecin malgré lui:
Diable! quel ménager! On voit sur son visage
Qu'il vendra tout dans peu pour vivre de minage.
Voir enfin dans les Nouveaux Contes pouf rire (Cologne, 1722, I, 72) le chapitre intitulé: «Ce que c'est que vivre de ménage.»
6
12, 4. Entre l'arbre et le doigt. Sganarelle estropie plaisamment le proverbe «entre l'écorce et le bois on ne doit mettre le doigt», recueilli par Henri Estienne dans sa Précellence du langage françois (1579).
17, 20. Quelque petit grain de folie mêlé à leur science «Nullum magnum ingenium sine mixtura dementiæ.» (Sénèque, De la tranquillité de l'âme, d'après Aristote, Problèmes, xxx, i.) Diderot en fait un proverbe sous la forme suivante: «Il n'y a point de grands esprits sans un grain de folle (le Neveu de Rameau, édition de la Bibliothèque Elzévirienne, 1891, p. 13.)
18, 15. Fraise, habit jaune et vert. Le costume complet du fagotier est ainsi décrit dans l'inventaire dressé après la mort de Molière: «Pourpoint, haut-de-chausses, col, ceinture, fraise et bas de laine et escarcelle, le tout de serge jaune, garni de padou vert.
19, 9. Or potable. Prétendue panacée universelle dont il est déjà question du temps de Louis XI, sous le nom d'aurum potabile, et dans laquelle il entrait du chlorure d'or, qui est soluble.
– 12. Un jeune enfant de douze ans. Lemazurier, qui, l'année même où il fut nommé secrétaire-archiviste du Théâtre-Français, publia sa Récolte de l'Hermite (Paris, Chaumerot, 1813), y rappelle, à la page 152, une légende que Molière a pu recueillir pendant ses séjours dans le Midi: Un petit garçon, étant monté sur une des tours du palais des Papes, à Avignon, pour dénicher des oiseaux, se laissa tomber du haut en bas et fut mis en pièces. Sa mère ramassa les membres fracturés de cet enfant, les mit dans un sac et les porta sur le tombeau du cardinal Pierre de Luxembourg, mort en 1387 et enterré dans l'église des Célestins. «Pendant qu'elle était en prières, on vit remuer le sac et sortir l'enfant, qui d'abord demanda où était son nid d'oiseaux.»
19, 18. Jouer à la fossette. Sorte de jeu, aussi appelé bloquette, auquel les enfants s'amusent arec des noyaux, des chiques ou des billes.
20, 9. La vache est à nous. On trouve cette expression dans l'Amant indiscret, de Quinault, imprimé en 1656.
24, 17. Il y a fagots et fagots. Sur cette expression, de venue proverbiale, voir dans le Moliériste un ingénieux et spirituel article de M. Éd. Thierry (1, p. 11 à 14), 1879.
25, 5. Un double, c'est-à-dire un double denier, ou la sixième partie d'un sou.
26, 17. Lantiponer, mot populaire qui signifie lanterner, tenir des discours frivoles, inutiles et interminables. V. à la page 43, l. 2, le mot lantiponage.
7
17, 20. Quelque petit grain de folie mêlé à leur science «Nullum magnum ingenium sine mixtura dementiæ.» (Sénèque, De la tranquillité de l'âme, d'après Aristote, Problèmes, xxx, i.) Diderot en fait un proverbe sous la forme suivante: «Il n'y a point de grands esprits sans un grain de folle (le Neveu de Rameau, édition de la Bibliothèque Elzévirienne, 1891, p. 13.)
18, 15. Fraise, habit jaune et vert. Le costume complet du fagotier est ainsi décrit dans l'inventaire dressé après la mort de Molière: «Pourpoint, haut-de-chausses, col, ceinture, fraise et bas de laine et escarcelle, le tout de serge jaune, garni de padou vert.
19, 9. Or potable. Prétendue panacée universelle dont il est déjà question du temps de Louis XI, sous le nom d'aurum potabile, et dans laquelle il entrait du chlorure d'or, qui est soluble.
– 12. Un jeune enfant de douze ans. Lemazurier, qui, l'année même où il fut nommé secrétaire-archiviste du Théâtre-Français, publia sa Récolte de l'Hermite (Paris, Chaumerot, 1813), y rappelle, à la page 152, une légende que Molière a pu recueillir pendant ses séjours dans le Midi: Un petit garçon, étant monté sur une des tours du palais des Papes, à Avignon, pour dénicher des oiseaux, se laissa tomber du haut en bas et fut mis en pièces. Sa mère ramassa les membres fracturés de cet enfant, les mit dans un sac et les porta sur le tombeau du cardinal Pierre de Luxembourg, mort en 1387 et enterré dans l'église des Célestins. «Pendant qu'elle était en prières, on vit remuer le sac et sortir l'enfant, qui d'abord demanda où était son nid d'oiseaux.»
19, 18. Jouer à la fossette. Sorte de jeu, aussi appelé bloquette, auquel les enfants s'amusent arec des noyaux, des chiques ou des billes.
20, 9. La vache est à nous. On trouve cette expression dans l'Amant indiscret, de Quinault, imprimé en 1656.
24, 17. Il y a fagots et fagots. Sur cette expression, de venue proverbiale, voir dans le Moliériste un ingénieux et spirituel article de M. Éd. Thierry (1, p. 11 à 14), 1879.
25, 5. Un double, c'est-à-dire un double denier, ou la sixième partie d'un sou.
26, 17. Lantiponer, mot populaire qui signifie lanterner, tenir des discours frivoles, inutiles et interminables. V. à la page 43, l. 2, le mot lantiponage.
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18, 15. Fraise, habit jaune et vert. Le costume complet du fagotier est ainsi décrit dans l'inventaire dressé après la mort de Molière: «Pourpoint, haut-de-chausses, col, ceinture, fraise et bas de laine et escarcelle, le tout de serge jaune, garni de padou vert.
19, 9. Or potable. Prétendue panacée universelle dont il est déjà question du temps de Louis XI, sous le nom d'aurum potabile, et dans laquelle il entrait du chlorure d'or, qui est soluble.
– 12. Un jeune enfant de douze ans. Lemazurier, qui, l'année même où il fut nommé secrétaire-archiviste du Théâtre-Français, publia sa Récolte de l'Hermite (Paris, Chaumerot, 1813), y rappelle, à la page 152, une légende que Molière a pu recueillir pendant ses séjours dans le Midi: Un petit garçon, étant monté sur une des tours du palais des Papes, à Avignon, pour dénicher des oiseaux, se laissa tomber du haut en bas et fut mis en pièces. Sa mère ramassa les membres fracturés de cet enfant, les mit dans un sac et les porta sur le tombeau du cardinal Pierre de Luxembourg, mort en 1387 et enterré dans l'église des Célestins. «Pendant qu'elle était en prières, on vit remuer le sac et sortir l'enfant, qui d'abord demanda où était son nid d'oiseaux.»
19, 18. Jouer à la fossette. Sorte de jeu, aussi appelé bloquette, auquel les enfants s'amusent arec des noyaux, des chiques ou des billes.
20, 9. La vache est à nous. On trouve cette expression dans l'Amant indiscret, de Quinault, imprimé en 1656.
24, 17. Il y a fagots et fagots. Sur cette expression, de venue proverbiale, voir dans le Moliériste un ingénieux et spirituel article de M. Éd. Thierry (1, p. 11 à 14), 1879.
25, 5. Un double, c'est-à-dire un double denier, ou la sixième partie d'un sou.
26, 17. Lantiponer, mot populaire qui signifie lanterner, tenir des discours frivoles, inutiles et interminables. V. à la page 43, l. 2, le mot lantiponage.
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19, 9. Or potable. Prétendue panacée universelle dont il est déjà question du temps de Louis XI, sous le nom d'aurum potabile, et dans laquelle il entrait du chlorure d'or, qui est soluble.
– 12. Un jeune enfant de douze ans. Lemazurier, qui, l'année même où il fut nommé secrétaire-archiviste du Théâtre-Français, publia sa Récolte de l'Hermite (Paris, Chaumerot, 1813), y rappelle, à la page 152, une légende que Molière a pu recueillir pendant ses séjours dans le Midi: Un petit garçon, étant monté sur une des tours du palais des Papes, à Avignon, pour dénicher des oiseaux, se laissa tomber du haut en bas et fut mis en pièces. Sa mère ramassa les membres fracturés de cet enfant, les mit dans un sac et les porta sur le tombeau du cardinal Pierre de Luxembourg, mort en 1387 et enterré dans l'église des Célestins. «Pendant qu'elle était en prières, on vit remuer le sac et sortir l'enfant, qui d'abord demanda où était son nid d'oiseaux.»
19, 18. Jouer à la fossette. Sorte de jeu, aussi appelé bloquette, auquel les enfants s'amusent arec des noyaux, des chiques ou des billes.
20, 9. La vache est à nous. On trouve cette expression dans l'Amant indiscret, de Quinault, imprimé en 1656.
24, 17. Il y a fagots et fagots. Sur cette expression, de venue proverbiale, voir dans le Moliériste un ingénieux et spirituel article de M. Éd. Thierry (1, p. 11 à 14), 1879.
25, 5. Un double, c'est-à-dire un double denier, ou la sixième partie d'un sou.
26, 17. Lantiponer, mot populaire qui signifie lanterner, tenir des discours frivoles, inutiles et interminables. V. à la page 43, l. 2, le mot lantiponage.
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– 12. Un jeune enfant de douze ans. Lemazurier, qui, l'année même où il fut nommé secrétaire-archiviste du Théâtre-Français, publia sa Récolte de l'Hermite (Paris, Chaumerot, 1813), y rappelle, à la page 152, une légende que Molière a pu recueillir pendant ses séjours dans le Midi: Un petit garçon, étant monté sur une des tours du palais des Papes, à Avignon, pour dénicher des oiseaux, se laissa tomber du haut en bas et fut mis en pièces. Sa mère ramassa les membres fracturés de cet enfant, les mit dans un sac et les porta sur le tombeau du cardinal Pierre de Luxembourg, mort en 1387 et enterré dans l'église des Célestins. «Pendant qu'elle était en prières, on vit remuer le sac et sortir l'enfant, qui d'abord demanda où était son nid d'oiseaux.»
19, 18. Jouer à la fossette. Sorte de jeu, aussi appelé bloquette, auquel les enfants s'amusent arec des noyaux, des chiques ou des billes.
20, 9. La vache est à nous. On trouve cette expression dans l'Amant indiscret, de Quinault, imprimé en 1656.
24, 17. Il y a fagots et fagots. Sur cette expression, de venue proverbiale, voir dans le Moliériste un ingénieux et spirituel article de M. Éd. Thierry (1, p. 11 à 14), 1879.
25, 5. Un double, c'est-à-dire un double denier, ou la sixième partie d'un sou.
26, 17. Lantiponer, mot populaire qui signifie lanterner, tenir des discours frivoles, inutiles et interminables. V. à la page 43, l. 2, le mot lantiponage.
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20, 9. La vache est à nous. On trouve cette expression dans l'Amant indiscret, de Quinault, imprimé en 1656.
24, 17. Il y a fagots et fagots. Sur cette expression, de venue proverbiale, voir dans le Moliériste un ingénieux et spirituel article de M. Éd. Thierry (1, p. 11 à 14), 1879.
25, 5. Un double, c'est-à-dire un double denier, ou la sixième partie d'un sou.
26, 17. Lantiponer, mot populaire qui signifie lanterner, tenir des discours frivoles, inutiles et interminables. V. à la page 43, l. 2, le mot lantiponage.